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Des centaines de sinistrés du séisme dans les provinces d’Al Haouz ont participé à une manifestation devant le Parlement, exigeant une révision du mode de répartition de l’aide royale allouée à la reconstruction des habitations détruites. Les manifestants ont exigé la création d’un comité indépendant pour traiter le dossier de soutien et garantir la transparence dans la distribution de l’aide. Les personnes touchées ont dénoncé les manipulations et les violations dans le versement de l’aide, car beaucoup d’entre elles ont été exclues des bénéfices, malgré la destruction de leurs maisons.

mercredi 4 juillet 2018

ALERTE Sahara: ce qu'a réellement décidé le sommet de Nouakchott

Sahara: ce qu'a réellement décidé le sommet de Nouakchott
Le Maroc a-t-il remporté une victoire dans le cadre du 31e sommet de l’Union africaine qui vient de se tenir à Nouakchott ? Ou a-t-il au contraire, été obligé d’accepter des concessions qui créent des précédents dangereux pour la question nationale ?
>Les faits.
Depuis plusieurs années, plusieurs pays très activistes sur le dossier du Sahara, tels que l’Afrique du Sud, l’Angola, le Mozambique et l’Algérie, ont multiplié les pressions pour pousser l’Union africaine à se doter d’un rôle pour la recherche d’une solution.
Mi-2014, imitant l’ONU, l’organisation panafricaine a désigné un “envoyé spécial pour le Sahara occidental“. Ce dernier n’était autre que Joaquim Alberto Chissano, ancien président du Mozambique, connu pour son hostilité militante à l’égard du Maroc. Cette nomination a été portée par le CPS, Conseil de la paix et de la sécurité en Afrique, présidé par l’Algérien Ismail Charki.
Pour des raisons évidentes, le Maroc n’avait jamais accepté que le dossier soit traité par l’Union africaine, et ce, depuis l’admission de la “rasd“ en 1984. En demandant à l’ONU de se saisir du dossier, au milieu des années 80, le Maroc a donc dessaisi de facto l’OUA de l’époque.
En 2013, l’Union africaine a manifesté d’une manière appuyée sa volonté de se saisir du dossier, à égalité ou en tandem avec l’ONU. En juin de la même année, le Roi Mohammed VI adresse au secrétaire général des Nations unies, une lettre réitérant “la position immuable du Maroc contre les tentatives renouvelées d'interférence de l'Union africaine dans le dossier du Sahara marocain“.
Les arguments du Maroc sont connus, nous en rappelons deux:
- L'Union africaine a préjugé, de manière biaisée, du résultat des négociations politiques menées sous les auspices des Nations unies, à travers l'admission en son sein d'une entité ne disposant d'aucun attribut de souveraineté.

- La crédibilité de l'Union africaine sur la question du Sahara marocain est compromise eu égard à ses positions en contradiction avec les fondamentaux du processus onusien tendant à négocier une solution politique et mutuellement acceptable, sur la base du réalisme et de l'esprit de compromis.
L’évolution entamée au cours des dernières années allait dans le sens d’un rôle croissant de l’UA dans la recherche d’une solution au Sahara. Ce que le Maroc n’accepte pas.

>Le rapport du commissaire Moussa Faki
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a soumis dimanche 1er juillet aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA réunis à Nouakchott en session à huis-clos, le rapport réalisé selon la décision 653 adoptée par la session de juillet 2017.
La recommandation 21B précise que "le rôle de l’UA devrait viser à accompagner et à soutenir les efforts des Nations unies, dont le Conseil de sécurité demeure saisi de la question. Au demeurant, l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies conduit, depuis sa prise de fonction, des consultations intensives avec les parties, lesquelles ont exprimé leur engagement à coopérer avec lui".
L’unique référence dans le traitement de la question seront les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
En effet, la recommandation 21C souligne que "conformément à ce rôle d’accompagnement et de soutien, la Conférence de l’Union devrait apporter un appui efficace au processus conduit par les Nations unies, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Celles-ci ont, de façon constante, demandé aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la charte des Nations unies".
Les autres organes de l’UA et notamment ceux qui étaient instrumentalisés par les adversaires du Maroc tel le CPS se trouvent dessaisis du traitement de cette question, si le sommet valide le rapport du commissaire.
La recommandation 21D souligne que "pour assurer la cohérence requise, la question du Sahara ne serait évoquée que dans ce cadre et à ce niveau" en faisant référence à la Conférence de l’Union africaine et au niveau des Chefs d’Etats.

>Les décisions du sommet de Nouakchott.
Le rapport de Moussa Faki Mahamat sur le Sahara a proposé trois options. Le Maroc a obtenu que celle qui lui est la plus favorable soit retenue. C’est celle d’une troïka, composée du président en exercice, de son prédécesseur et de son successeur ainsi que du président de la Commission, qui va “s’impliquer pour faciliter le travail du secrétariat général de l’ONU“.
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Sur la vidéo ci-dessus, Moussa Faki explique (à partir de 25’00) que par cette décision, “nous donnons un rôle à l’UA pour interagirsoutenir les Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable“.
Sur le document de l'UA dont Médias24 détient copie, le sommet appelle à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable", reprenant une phrase clé des résolutions onusiennes. Il appelle également "les parties au conflit à reprendre d'urgence les négociations sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies".
Le sommet "décide d'établir un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'UA, à savoir les présidents sortant, actuel et futur de l'UA, ainsi que le président de la commission, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies, et ce en encourageant les parties à faire preuve de flexibilité, en mobilisant un appui aussi large que possible aux efforts que mènent les Nations unies et en réfléchissant, en étroite collaboration avec les Nations unies, sur le contenu du compromis souhaité. Ce mécanisme fera régulièrement rapport sur l'exécution de son mandat à la Conférence de l'Union et, en tant que de besoin, au Conseil de paix et de sécurité au niveau des Chefs d'Etat et de gouvernement. La conférence décide que la question du Sahara occidental ne sera abordée que dans ce cadre et à ce niveau".
Concernant la réouverture d'un bureau de l'UA à Laâyoune, il n'y a pas eu de décision en ce sens. Le sommet demande simplement au président de la commission "d'engager les consultations requises pour la réactivation du bureau de l'UA auprès de la Minurso, à Laâyoune, afin de faciliter la coordination opérationnelle avec les Nations unies". A ce stade, la réactivation de ce bureau semble donc improbable.
Enfin, le sommet lance un appel aux pays voisins pour soutenir les efforts des Nations unies.

>La lecture marocaine des décisions de l'UA
Ci-dessous, les images de la conférence de presse donnée par Nasser Bourita à Nouakchott à l’issue du sommet africain.
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La "décision importante" prise dimanche par les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) au sujet de la question du Sahara marocain consacre la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara marocain et rappelle qu'il n'y a pas de processus parallèle, a affirmé, lundi à Nouakchott, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
M. Bourita qui s'exprimait lors d'une conférence de presse au centre international des conférences qui abrite les travaux du Sommet de l'UA, a noté que le dossier du Sahara marocain "est exclusivement aux Nations unies" et "uniquement à l'ONU". "Il n y a pas de processus parallèle (...) Donc c'est la primauté du processus onusien" qui a été consacrée dans la gestion de la question du Sahara marocain, a réaffirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a relevé que cette décision rappelle aussi un autre point important, celui du référentiel. L’unique référence dans le traitement de la question sera les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, rappelle-t-on.
Evoquant la concentration du dossier à certains niveaux au sein de l'UA, M. Bourita a indiqué qu'”il a été clairement dit que dorénavant c'est au niveau des chefs d'Etat et au niveau du mécanisme qui a été créé que la question sera évoquée”.
Pour ce qui est de ce mécanisme, dont le mandat a été précisé dimanche par le président en exercice de l'UA Paul Kagamé, M. Bourita a noté qu'il ne s'agit pas d'un mécanisme du traitement de la question du Sahara, ni d’interaction pour trouver une solution à la question du Sahara. “C'est un mécanisme qui a été créé pour soutenir les Nations unies. Pour interagir avec les Nation Unies dans le cadre du mandat de l'organisation onusienne”, a -t-il dit. “Donc il y a un seul chef de file qui est les Nations unies et il y a des soutiens qui viennent de l'Union africaine, de la Ligue arabe, de l'Union européenne et d'autres instances qui accompagnent les efforts des Nations unies”, a-t-il insisté.
Evoquant, par ailleurs, la thématique du sommet axée sur la lutte contre la corruption, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération est revenu longuement sur le contenu du message du Roi Mohammed VI adressé à ce sommet dans lequel le Souverain a relevé que ce fléau n’est pas une fatalité africaine, ne représente pas l’apanage du continent et qu’il constitue «un phénomène mondial qui sévit dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud, et il risque de mettre à mal la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), décidés à l’échelle internationale».
La lutte contre ce fléau requiert une mise en synergie de toutes les expériences et des expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires, avait notamment souligné le Roi, notant que cette lutte «ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression» et que «le bien de nos peuples passe par la prévention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociétés». Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union africaine contribueront également à faire émerger une culture de lutte contre ce fléau, avait estimé le Souverain.
Concernant la question de la Migration, M. Bourita a annoncé qu'une décision a été prise ce lundi pour l'installation au Maroc de l'observatoire africain sur la migration. Le sommet a décidé de concrétiser cette idée du Maroc, a-t-il notamment souligné. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), rappelle-t-on, avait adopté la proposition du Roi Mohammed VI, en sa qualité de leader de l’UA sur la question de la migration, d’établir un Observatoire africain de la migration.
Cet observatoire, dont le travail sera basé sur le triptyque «comprendre, anticiper et agir», aura pour mission de collecter les informations et de développer l’échange d’informations ainsi que la coordination entre les pays africains.
>En conclusion
L'UA avait décidé de se saisir du dossier du Sahara depuis quelques années. Le Maroc a contenu cette évolution, en acceptant une décision qui représente un compromis gérable. Sans le retour du Maroc dans le cénacle panafricain, une telle évolution aurait été impossible.

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