Gildas Amoussou, La Nouvelle Tribune, 27/05/2025

Une surveillance renforcée qui change la donne
Ce qui semblait être une paisible fin de parcours pourrait bientôt impliquer des démarches administratives plus exigeantes. Selon Le Figaro, la Cour des comptes française souligne la nécessité de mieux contrôler les pensions de retraite versées à l’étranger afin de prévenir les fraudes. Ce renforcement des dispositifs de vérification s’appuie sur un constat précis : certaines pratiques frauduleuses affectent la régularité des versements. Pour les retraités établis au Maghreb, cela pourrait impliquer des contrôles plus fréquents et une obligation de fournir des justificatifs plus rigoureux.
Parmi les pratiques signalées, la plus fréquente reste la non-déclaration du décès d’un retraité. Ce silence prolongé permet à certains proches de continuer à percevoir la pension du défunt. Le Maroc est concerné, avec une estimation de fraude avoisinant les 12 millions d’euros. L’Algérie, quant à elle, présente également des montants significatifs : les évaluations varient entre 40 et 80 millions d’euros selon les données relayées. La Tunisie, bien que moins documentée dans les rapports, fait aussi partie des pays surveillés par les autorités françaises. Ces chiffres traduisent une problématique étendue sur plusieurs pays de la région.
L’intensification des contrôles ne concerne pas uniquement les situations frauduleuses. Elle aura aussi un impact sur les retraités en règle. Ces derniers devront s’adapter à des exigences administratives accrues : certificats de vie à fournir plus souvent, éventuelles vérifications numériques, risques de suspension en cas d’irrégularité. Pour des personnes parfois peu familiarisées avec les démarches administratives ou les outils en ligne, ces évolutions peuvent représenter une contrainte importante.
Le Maghreb, perçu jusqu’ici comme un prolongement naturel de la retraite pour une partie des Français, devient donc une zone de vigilance renforcée. Cette tendance reflète une volonté claire des autorités de sécuriser les dépenses de la Sécurité sociale en limitant les risques d’abus, sans pour autant pénaliser les retraités respectueux des règles.
Un système à réorganiser, une vigilance accrue
Certains retraités français vivant au Maghreb devront faire preuve de prudence et de réactivité. Les évolutions attendues dans les procédures risquent de complexifier le quotidien administratif, même pour les dossiers en règle. La France s’oriente vers un contrôle plus strict des pensions versées à l’étranger, et les pays du Maghreb figurent parmi les zones où cette vigilance sera particulièrement marquée.
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