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mardi 13 juin 2017

Alors que des arrestations se multiplient à Al Hoceïma, Mohammed VI reconnaît la pratique de la torture


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Le roi a donné des consignes fermes et strictes pour enquêter sur des cas de torture ou de violences subies par des membres du Hirak, Mouvement de protestation populaire du Rif, rapporte la presse marocaine.
En arrêtant Nasser Zefzafi, le leader de la contestation rifaine et ses lieutenants, le pouvoir marocain pensait pouvoir étouffer dans l'oeuf la tornade de colère qui émane de la ville d'Al Hoceïma. Les manifestations pacifiques, violemment réprimées, les interpellations musclées ont mis en exergue la brutalité qui le caractérise. La question est désormais sur la place publique. Le roi s'en est emparé. 

 «Mohammed VI avait donné des consignes fermes et strictes pour enquêter sur d'éventuels cas de torture ou de violences qu'auraient subies certains des membres du mouvement de protestation d'Al Hoceïma interpellés et incarcérés», a indiqué le ministre marocain des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, jeudi dernier, à l'issue d'un Conseil de gouvernement. «A noter que des rumeurs ont circulé sur des violences qu'auraient subies les détenus du Hirak. Des avocats de Zefzafi ont relevé que leur client avait été violenté lors de son interpellation et que celui-ci comptait poursuivre en justice des policiers d'Al Hoceïma», rapporte la presse marocaine. «Des militants de deuxième rang ont été torturés au siège de la Bmpj (Brigade marocaine de la police judiciaire, ndlr)», affirme une avocate marocaine, membre du collectif chargé de leur défense. Une déclaration qui tombe à point pour démontrer la légèreté avec laquelle l'ambassadeur du Maroc à l'ONU a traité les événements qui secouent cette région du royaume. «Au Maroc il y a une démocratie, c'est pour cela que les gens dans le Rif s'expriment chaque jour, librement, sans qu'ils ne soient ni attaqués ni emprisonnés...», avait répondu Omar Hilale à une question d'une journaliste de l'APS qui l'avait interrogé sur ce qui se passait dans la région du Rif. Croyait-il pouvoir cacher le soleil avec un tamis? Ce n'est en effet pas la première fois que les forces de répression marocaines ont été prises, la main au collet.

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