Le président français a réservé au
royaume marocain sa première visite à un chef d’État étranger hors des
frontières européennes. Un choix de continuité, décidé en dépit du
mouvement social qui secoue le Maroc depuis sept mois.
Rabat (Maroc), de notre envoyée spéciale.-
Macron apporte son soutien à un roi du Maroc affaibli
https://www.mediapart.fr/.../macron-apporte-son-soutien-un-roi-du-maroc-affaibli?...
« Pour cette visite, c’est le roi, et seulement le roi ! » En
plein mouvement social au Maroc, et un mois seulement après son
investiture, Emmanuel Macron s’est rendu mercredi à Rabat pour son
premier déplacement officiel de chef de l’État hors des frontières
européennes. Cette « visite privée » à Mohammed VI, selon
l’expression de l’Élysée, vaut un soutien appuyé à la monarchie
marocaine, après les turbulences de la présidence Hollande.
Il était pourtant de tradition, depuis le second mandat de Jacques
Chirac, que le président français réserve sa première visite au Maghreb à
l’Algérie, avec laquelle le Maroc entretient des relations détestables.
Emmanuel Macron a préféré Rabat, tout en dépêchant son ministre des
affaires étrangères à Alger. Pendant sa campagne, il s’était rendu en
Algérie et à Tunis. « Cela avait provoqué une petite déception côté marocain », explique une source diplomatique. Dans un entretien à Jeune Afrique, en avril, Macron avait tenté de rassurer en promettant une visite à Rabat : «
Je me suis déjà rendu en Algérie et en Tunisie, et si je n’ai pas
encore pu aller au Maroc, je m’y rendrai très rapidement après mon
élection, si les Français m’accordent leur confiance. »
« Au Maroc, il y avait des interrogations par rapport à la nouvelle présidence, poursuit la même source diplomatique.
Les Marocains étaient habitués à des lectures politiques qui sont
aujourd’hui perturbées par Emmanuel Macron. Cette fois, ils ne savaient
pas trop comment interpréter. » En clair, le Palais royal a toujours
su tisser des liens extrêmement étroits avec toutes les élites
françaises, y compris politiques. Il disposait de relais importants dans
tous les entourages présidentiels, si ce n’était une relation directe,
ancienne et personnelle, entre le roi et le président. Sous la
présidence de François Hollande, le chef de l’État pouvait ainsi compter
sur les liens tissés par de nombreuses personnalités socialistes, comme
Élisabeth Guigou ou Jack Lang, qui ont tous deux, lors du quinquennat
précédent, parfois servi d’intermédiaire entre le Makhzen et Paris, y
compris au plus fort de la crise diplomatique entre les deux pays, en
2014.
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