juin 13, 2017
Le Secrétariat national de l’association ATTAC Maroc, membre du
réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes
(CADTM), s’est réuni le 4 juin 2017. Cette réunion, la première après
notre sixième congrès national tenu au début mai dernier, se tient dans
un contexte caractérisé par de nouvelles vagues de protestations
populaires, initiées par celles qui ont éclaté dans la région du Rif
depuis plus de sept mois, contre les politiques d’austérité, de
marginalisation, d’exclusion et le bafouement de la dignité des
citoyen-ne-s.
Les membres du Secrétariat national ont souligné la
légitimité des revendications qui mettent en lumière l’échec du modèle
de développement qui impose aux populations les privatisations des
services publics, la réduction des subventions aux produits de
consommation de base, le manque d’emplois pour un nombre croissant de
jeunes, la corruption et les injustices.
Le mouvement de protestation dans le Rif ouvre un autre épisode de la
lutte du peuple marocain, après le recul relatif des luttes du
Mouvement du 20 février qui avaient explosé en 2011. Il a réussi à
mettre en échec toutes les tentatives de l’État pour le récupérer et
criminaliser ses activistes. Les mensonges et la répression n’ont pas
limité sa propagation à d’autres villes et villages du pays. À ce
propos, nous condamnons les fausses accusations d’un journaliste à la
solde à une chaîne satellite qui a déclaré que l’association ATTAC Maroc
est derrière le mouvement du Rif. Nous affirmons notre détermination à
soutenir les mobilisations en cours contre les mesures d’austérité alors
qu’une petite minorité dominante et corrompue accapare les richesses du
pays. Nous saluons fortement les formes d’auto-organisation
concrétisées par des assemblées générales et des comités de coordination
locaux dans toute la région du Rif. Nous continuerons à contribuer à
l’éducation populaire afin de développer des alternatives aux choix
néolibéraux dictés par les institutions financières internationales.
Les revendications des mouvements de protestation sociale dans le
Rif, et partout au Maroc, pour la santé, l’éducation, l’emploi, la
nourriture et le logement, doivent s’accompagner de la revendication de
suspendre le remboursement d’une dette publique illégitime qui représente 82 % du PIB
et l’arrêt des accords de libre-échange qui aggravent la dépendance du
pays. Aujourd’hui, l’État s’efforce d’éteindre les flammes des
manifestations qui embrasent tous les coins du Maroc en imposant des
punitions collectives, en encerclant toutes les zones du Rif, et en
menant des assauts et des arrestations à grande échelle.
Nous appelons à une coordination des luttes et à une plus large
solidarité pour soutenir les revendications des populations et leur
aspiration à la dignité et à la justice sociale.
- Rabat, 11 juin 2017
des Rifain-e-s ; des populations dans le reste du Maroc en solidarité avec le Rif et pour des revendications locales ; des enseignants-stagiaires en grève de faim ; des infirmier-e-s ; contre les expropriations des terres et le pillage des ressources.
Nous condamnons : la répression et l’arrestation des activistes du mouvement de contestation populaire ; les harcèlements contre les organisations de lutte ; le refus des autorités d’accepter le dossier légal d’ATTAC Maroc pour le renouvellement de son secrétariat national élu par le dernier congrès national.
Nous exigeons : la libération des détenu-e-s et l’arrêt des poursuites contre les militant-e-s ; l’audit citoyen de la dette publique de notre pays et l’annulation de ses parties illégitimes, odieuses et illégales ; l’augmentation des budgets pour l’éducation et la santé et pour la création d’emplois stables ; l’arrêt de démantèlement de la caisse de compensation (subvention aux aliments de première nécessité).
Secrétariat national
Le 4 juin 2017.
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