Aboubakr Jamai
Source : France24, 19/6/2017
La poursuite des manifestations dans la
région du Rif, démontre que ce mouvement-là ne tenait pas seulement à
son leadership. Zefzafi est aujourd’hui en prison et, pourtant, non
seulement les manifestions demeurent dans le Rif mais aussi dans d’autres
villes du Maroc puisqu’il y a eu des débuts de manifestations qui ont
été réprimées à Rabat, Casablanca et dans d’autres villes.
Le dénominateur commun de tous les
mouvements de contestation dans les pays arabes, c’était des jeunes qui
cherchaient un emploi. Nous sommes face à une jeunesse dont les
aspirations ne sont pas respectées, une sorte de désespoir social et
économique et qui demande une réaction de l’Etat et de ses élites.
Au Maroc il y a eu des manifestations
qui ont compris des dizaines de milliers de personnes sur des week-ends
et des week-ends, dimanche après dimanche. Le point commun entre ce qui
s’est passé en 2011 et aujourd’hui dans le Rif, c’est le pacifisme de
ces manifestations. C’est assez extraordinaire de voir dans des pays où
vous avez de tels taux de pauvreté et autres, de voir des manifestations
en continu et pas un pare-brise de cassé, avec des demandes qui sont
assez « précises » qui sont des demandes d’emploi, des demandes
économiques et sociales. C’est un signe de la maturité de ces
manifestants et ils comprennent très bien que si jamais ils recourent à
la violence c’est le meilleur prétexte qu’on peut donner au régime
d’utiliser des méthodes plus répressives.
La demande du Mouvement du 20 Février
2011 c’était la monarchie parlementaire. Or cet espoir était déçu.
Finalement, il y a eu une réforme constitutionnelle au Maroc qui n’a pas
amené le Maroc vers la Monarchie parlementaire puisque le Roi reste
toujours une figure centrale. Il y a même des réformes très récentes de
la justice et autres qui lui ont mis encore plus de pouvoir entre les
mains de la monarchie.
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