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Le site marocain “Yabiladi” vient de rapporter une information de la MAP sur les
confrontations sanglantes entre des manifestants et les forces de
sécurité à El Hoceima, la ville marocaine qui connaît depuis plusieurs
mois le “Hirak”, une mouvance populaire pacifique pour l’amélioration
des conditions de vie des Rifains, les autochtones de cette région
du nord du Maroc, mise au placard depuis l’indépendance du pays en raison de leur caractère frondeur, leur irrédentisme et leur aversion à l'égard du régime
monarchique.
« Un groupe d’individus, dont certains étaient encagoulés, ont
procédé, lundi à Al Hoceima, à des actes de provocation et à des jets de
pierres à l’encontre des forces de l’ordre, causant des blessures à
différents degrés à 39 éléments de ces forces ayant nécessité leur
transfert à l’hôpital pour recevoir les soins », lit-on aussi sur
l’agence officielle MAP, citant les autorités locales.
« Ces individus se sont également attaqués au service des urgences
de l’hôpital provincial, causant des dégâts matériels à ses dépendances
et à l’une des ambulances qui transportait deux éléments blessés des
forces de l’ordre », ajoute-t-on de même source, précisant que « les
deux blessés à bord de l’ambulance ont été agressés, ainsi que des
éléments de la protection civile ».
Pourtant, le Hirak a passé plus de six mois de pacifisme sans aucune
incident sanglante. En riposte, l’État au premier lieu misait sur le
pourrissement et l’enlisement de cette mouvance populaire, mais la
persistance pacifique et civique des Rifains débouche sur un embrasement
généralisé de l’État marocain.
L’oppression hideuse s’avère la seule issue pour mettre un terme à
cette mouvance, les manifestants sont brutalement réprimés et les
leaders sont détenus dans les geôles du Makhzen.
Le Hirak, en revanche, reste attaché aux principes du pacifisme,
mais il semble que le régime monarchique de Rabat veut écorner la
qualité civilisée de cette mouvance sociale.
La résistance pacifique exemplaire des Sahraouis
Les Sahraouis depuis 1991, année du cessez-le-feu entre le Maroc et le Sahara Occidental, ont entamé une résistance pacifique dont
plusieurs méthodes de lutte pacifiste sont mises en exergue. Malgré la
brutalité policière et militaire, les Sahraouis avec une maturité
exceptionnelle ont réussi à maintenir sa qualité non violente.
Pourtant le Makhzen a cherché par les moyens les plus mesquins possibles
à ternir l’image de la révolte des Sahraouis. L’utilisation des
agents secrets et des voyous à la solde du régime monarchique sont prétextes à donner une justification aux
interventions musclées des forces d’occupation et d’autre part à tenter de piéger
les Sahraouis dans la spirale de la violence. Un traquenard que les
Sahraouis ont bien évité et leur résistance pacifique continue jusqu’à
nos jours.
C’est la même stratégie que les forces du Makhzen viennent
d’utiliser dans le Rif ce lundi dernier dans les rues d'El Hoceima. Il
utilise des agents et voyous aux ordres du palais royal pour écorner la
nature pacifique de la révolte des Rifains et semer la zizanie et le
désarroi dans les rues des villes et villages d’un Rif en pleine lutte
pour la dignité et la liberté et donner, par conséquence, la légitimité
aux interventions policières brutales contre les manifestants
pacifiques rifains.
Ce subterfuge makhzénien, qui s'est avéré un beau fiasco dans les territoires occupés du Sahara Occidental, va-t-il donc réussir au Rif?
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