Hier, le procureur du roi a requis « la peine de réclusion maximale » contre 23 prisonniers sahraouis.
Hasard
du calendrier ? Dans le procès des 23 prisonniers politiques sahraouis
de Gdeim Izik, les réquisitions du parquet sont tombées le jour même de
l’arrivée d’Emmanuel Macron à Rabat pour une « visite privée » à
Mohammed VI.
Le procureur du roi a requis hier, devant la cour d’appel de Salé, « la peine de réclusion maximale » contre ces militants de l’autodétermination du Sahara occidental arrêtés en novembre 2010, lors du violent démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, près de Laâyoune. Accusés d’avoir causé la mort de 11 membres des forces de sécurité, ils ont d’abord été condamnés par la justice militaire, en 2013, sur la base d’aveux extorqués sous la torture, à des peines allant de vingt ans de prison à la perpétuité.
Verdict cassé en 2016 par la Cour de cassation, qui a ouvert la voie à un nouveau procès devant une juridiction civile. Mais la vitrine du « procès équitable » a volé en éclats dès la première audience, le 26 décembre 2016, avec l’acharnement du président à empêcher Me Joseph Breham, avocat français de la défense, d’évoquer la condamnation du Maroc par le Comité de l’ONU contre la torture, suite à la plainte déposée au nom de l’un des détenus, Ennaâma Asfari, par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). Depuis, cette même ONG a recensé d’innombrables violations des droits humains dans ce procès. Elles sont consignées dans une requête de 30 pages adressée à l’ONU.
Le procureur du roi a requis hier, devant la cour d’appel de Salé, « la peine de réclusion maximale » contre ces militants de l’autodétermination du Sahara occidental arrêtés en novembre 2010, lors du violent démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, près de Laâyoune. Accusés d’avoir causé la mort de 11 membres des forces de sécurité, ils ont d’abord été condamnés par la justice militaire, en 2013, sur la base d’aveux extorqués sous la torture, à des peines allant de vingt ans de prison à la perpétuité.
Verdict cassé en 2016 par la Cour de cassation, qui a ouvert la voie à un nouveau procès devant une juridiction civile. Mais la vitrine du « procès équitable » a volé en éclats dès la première audience, le 26 décembre 2016, avec l’acharnement du président à empêcher Me Joseph Breham, avocat français de la défense, d’évoquer la condamnation du Maroc par le Comité de l’ONU contre la torture, suite à la plainte déposée au nom de l’un des détenus, Ennaâma Asfari, par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). Depuis, cette même ONG a recensé d’innombrables violations des droits humains dans ce procès. Elles sont consignées dans une requête de 30 pages adressée à l’ONU.
Régler des comptes avec le Front Polisario
« Les réquisitions du procureur du roi, qui réclame la
même peine pour les 23 accusés – la peine de réclusion maximale –
démontrent la volonté de répression collective des prisonniers de Gdeim
Izik. Cette répression collective révèle le véritable motif de ce
procès : condamner 23 militants sahraouis pour leurs engagements et
régler des comptes avec le Front Polisario. Quel que soit le verdict, il
sera prononcé en l’absence de toute preuve de la culpabilité des
prisonniers », réagissait hier Me Ingrid Metton, avocate française des
Sahraouis, brutalement expulsée de la salle d’audience le 16 mai
dernier. Claude Mangin Asfari, l’épouse française d’Ennaâma Asfari,
expulsée du Maroc à trois reprises, empêchée d’exercer son droit de
visite, voit aussi dans ce réquisitoire « le retour à la case départ
d’un procès politique », dont l’issue pourrait « attiser encore la
colère dans les territoires occupés ». Verdict attendu au début du mois
de juillet.
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