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jeudi 29 juin 2017

Le Makhzen provoque les Rifains, comme il a tenté de le faire avec la résistance pacifique exemplaire du Sahara Occidental

par  Khalil Asmar, 27/6/2017
El Hoceima: Des jeunes, pierres dans les mains visant les forces policières marocaines
Le site marocain “Yabiladi” vient de rapporter une information de la MAP sur les confrontations sanglantes entre des manifestants et les forces de sécurité à El Hoceima, la ville marocaine qui connaît depuis plusieurs mois le “Hirak”, une mouvance populaire pacifique pour l’amélioration des conditions de vie des Rifains, les autochtones de cette région du nord du Maroc, mise au placard depuis l’indépendance du pays en raison de leur caractère frondeur, leur irrédentisme et leur aversion à l'égard du régime monarchique.
« Un groupe d’individus, dont certains étaient encagoulés, ont procédé, lundi à Al Hoceima, à des actes de provocation et à des jets de pierres à l’encontre des forces de l’ordre, causant des blessures à différents degrés à 39 éléments de ces forces ayant nécessité leur transfert à l’hôpital pour recevoir les soins », lit-on aussi sur l’agence officielle MAP, citant les autorités locales.
 « Ces individus se sont également attaqués au service des urgences de l’hôpital provincial, causant des dégâts matériels à ses dépendances et à l’une des ambulances qui transportait deux éléments blessés des forces de l’ordre », ajoute-t-on de même source, précisant que « les deux blessés à bord de l’ambulance ont été agressés, ainsi que des éléments de la protection civile ».
Pourtant, le Hirak a passé plus de six mois de pacifisme sans aucune incident sanglante. En riposte, l’État au premier  lieu misait sur le pourrissement et l’enlisement de cette mouvance populaire, mais la persistance pacifique et civique des Rifains débouche sur un embrasement généralisé de l’État marocain.
L’oppression hideuse s’avère la seule issue pour mettre un terme à cette mouvance, les manifestants sont brutalement réprimés et les leaders sont détenus dans les geôles du Makhzen.
Le Hirak, en revanche, reste attaché aux principes du pacifisme, mais il semble que le régime monarchique de Rabat veut écorner la qualité civilisée de cette mouvance sociale.
La résistance pacifique exemplaire des  Sahraouis
Les Sahraouis depuis 1991, année du cessez-le-feu entre le Maroc et le Sahara Occidental, ont entamé une résistance pacifique dont plusieurs méthodes de lutte pacifiste sont mises en exergue. Malgré la brutalité policière et militaire, les Sahraouis avec une maturité exceptionnelle ont réussi à maintenir sa qualité non violente.
Pourtant le Makhzen a cherché par les moyens les plus  mesquins possibles à ternir l’image de la révolte des Sahraouis. L’utilisation des agents secrets et des voyous à la solde du régime monarchique sont prétextes à donner une justification aux interventions musclées des forces d’occupation et d’autre part à tenter de piéger les Sahraouis dans la spirale de la violence. Un traquenard que les Sahraouis ont bien évité et leur résistance pacifique continue jusqu’à nos jours.
C’est la même stratégie que les forces du Makhzen viennent d’utiliser dans le Rif ce lundi dernier dans les rues d'El Hoceima. Il utilise des agents et voyous aux ordres du palais royal pour écorner la nature pacifique de la révolte des Rifains et semer la zizanie et le désarroi dans les rues des villes et villages d’un Rif en pleine lutte pour la dignité et la liberté et donner, par conséquence, la légitimité aux interventions policières brutales contre les manifestants pacifiques rifains.
Ce subterfuge makhzénien, qui s'est avéré un beau fiasco  dans les territoires occupés du Sahara Occidental, va-t-il donc réussir au Rif?


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