Blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala
Extrait de la conférence de presse de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie sur le bilan des activités de la diplomatie russe en 2024, Moscou, 14 janvier 2025
Question : Des scientifiques de Saint-Pétersbourg ont demandé à poser une question sur les relations russo-marocaines. Le Maroc se considère comme la porte d'entrée de l'Afrique. Nous aimerions connaître votre point de vue sur le problème des relations russo-marocaines.
Sergueï Lavrov : Pour ce qui est du Maroc, c'est un pays ami. En décembre 2023, nous avons tenu une réunion régulière du Forum russo-arabe pour la coopération au Maroc. Nous étions dans la ville de Marrakech. Tout était parfaitement organisé. Nous avons eu une réception avec le premier ministre. Nous avons de bons projets. Nous aidons les Marocains à résoudre les problèmes qui relèvent de la compétence du ministère des Affaires étrangères. Je fais avant tout référence au problème du Sahara occidental. Ici, nous devons être guidés par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le thème de l'autodétermination des peuples a été soulevé à plusieurs reprises aujourd'hui. Il y a très longtemps, environ 40 ans, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé que le problème de l'appartenance du Sahara occidental devait être résolu par l'autodétermination du peuple sahraoui. Je travaillais encore à New York à cette époque. Il y avait un représentant spécial du Secrétaire général pour l'organisation du référendum. Il s'agissait de James Baker, ancien secrétaire des États-Unis. Il décrivait les schémas pour le décompte des voix, la façon dont les anciens sélectionneraient les tribus qui voteraient. Tout semblait à peu près réglé. 40 ans plus tard, rien n'a bougé. La question n'est pas facile pour les Marocains.
L'administration américaine de Donald Trump (lorsqu'il était pour la première fois à la Maison Blanche) a tout simplement décrété que le Sahara occidental était marocain. Aujourd'hui, nous avons le Groenland et le canal de Panama. Bien entendu, aborder ces questions de manière unilatérale ne fait que semer une tempête qui ne manquera pas éclater à nouveau au bout d'un certain temps.
Nous devons rechercher des accords universellement acceptables. Nous savons à quel point c'est important pour le Maroc. Nous nous efforcerons de lui apporter toute notre assistance possible. Toutefois, la question ne peut être résolue que sur la base d'un accord mutuel et non en imposant quelque chose à l'une des parties.
Le 10 décembre 2018, la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme fête son 70éme anniversaire. Didier
Reynders, vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et
européennes et désormais aussi ministre de la défense, s’est exprimé à
ce sujet, à Genève, le 28 février dernier lors de la 37ème session du
Conseil des Droits de l’Homme.
Il y a déclaré, je cite : « La
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme… fête cette année son
70ème anniversaire. Elle garantit que tous les êtres humains naissent
libres et égaux en dignité et en droits… Elle est le principe cardinal
qui guide l’action de la Belgique… il nous faut réaffirmer que les
droits de l’homme ne sont pas une faveur que les États accordent. Ils
sont une obligation à l’égard de tous, toujours : à l’égard des plus
vulnérables, à l’égard de ceux qui nous paraissent différents, comme les
étrangers, les migrants, les minorités… à l’égard même des pires
criminels, dans la lutte contre le terrorisme… Il n’y a pas de tension
entre sécurité et droits de l’homme. La paix et la sécurité comme le
développement passent par le respect des droits fondamentaux de chaque
individu ». Ces belles paroles ont certainement fait
impression à Genève, mais elles ne correspondent pas aux actes sur le
terrain. Dans l’affaire Ali Aarrass, et ce depuis une décennie, la
Belgique refuse de manière systématique de protéger les droits de
l’homme d’un de nos concitoyens. Ali Aarrass est belgo-marocain. Cette
double nationalité n’a pas cessé d’être invoquée par ce même ministre
pour refuser toute assistance consulaire à notre compatriote. Non
seulement la Belgique n’a jamais envisagé de lui accorder une
assistance, mais elle a aussi refusé de prendre connaissance et de
s’appuyer sur les nombreux rapports des organisations européennes et
onusiennes pour la protection des droits de l’homme, dénonçant
l’extradition illégale d’Ali Aarrass de l’Espagne vers le Maroc, sa
torture au Maroc, son procès inéquitable, sa détention arbitraire et son
isolement prolongé qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Ce refus révoltant de l’aider, malgré
la preuve des tortures subies, a poussé Ali Aarrass à saisir les
juridictions belges en référé. En 2014, tant le tribunal en première
instance que la Cour d’appel de Bruxelles ont donné raison à Ali et
ordonné à l’État belge de lui fournir l’assistance sollicité. Obstiné, l’État belge s’est pourvu en cassation. Et… la plus haute juridiction du pays lui a donné raison. Ali Aarrass et ses avocats ont alors
saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour violation des
articles 1er et 3 de la Convention. Très rapidement, la Cour a adressé
des questions à l’État belge afin qu’il s’explique. La procédure suit
son cours. Dans son combat, Ali Aarrass est soutenu
auprès de la Cour européenne par l’organisation REDRESS (1), association
qui s’est donné pour objectif de contribuer à mettre fin à la torture
et de faciliter l’accès des survivants à la justice à travers le monde . La question aurait pu en rester là mais…
le même ministre qui a fêté la déclaration universelle des droits de
l’homme à Genève, a fait adopter, avec son collègue Koen Geens, la loi
du 9 mai 2018 modifiant le Code consulaire.
La nouvelle loi du 9 mai 2018 consacre la discrimination des binationaux
Cette nouvelle loi consacre le droit à
l’assistance consulaire pour tous les Belges sauf … cette sous-catégorie
de Belges, constituée des binationaux, comme Ali Aarrass. Peu importent
les liens avec l’autre État dont la personne a la nationalité. Peu
importe le droit dont dispose l’État belge à l’égard de chacun de ses
ressortissants.
La loi du 9 mai 2018 consacre la
discrimination dont a été et reste victime Ali Aarrass (2). L’article 10
de la Constitution, ne dit-il pas que « les Belges sont égaux devant la
loi » !?
Ali Aarrass a dès lors décidé
d’introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour
violation des principes d’égalité et de non-discrimination ainsi que
pour violation de ses droits fondamentaux.
Il y rappelle que certains États, comme
le Maroc, ne prévoient aucune possibilité de renoncer à leur
nationalité. La nationalité ne procède donc aucunement d’une volonté du
binational. Il critique également le fait que cette exception au droit à
l’assistance consulaire permet au ministre des Affaires étrangères de
choisir pour qui il intervient ou non, ce qui est vecteur d’arbitraire.
Est-ce un hasard si l’aide consulaire
est refusée à Ali Aarrass, alors même qu’il est établi qu’il a été
torturé et condamné de la manière la plus inique qui soit ? Est-ce anodin que, dans son cas, l’État belge a contesté jusqu’en cassation le fait de devoir assister son ressortissant ? Est-il admissible d’agir de la sorte pour
Ali Aarrass, et, d’un autre côté, d’apporter – à juste titre –
l’assistance non seulement consulaire mais encore diplomatique à la
belgo-nicaraguayenne Amaya Coppens (3) ?
Ali Aarrass a décidé en tout cas de
saisir la Cour constitutionnelle de cette question, en espérant que
cette dernière sanctionnera fermement le droit à l’arbitraire, auquel
aspire le ministre des Affaires étrangères, et son corollaire, le
racisme d’État.
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