Hassane Zerrouky, Journaliste, rubrique Monde, l'Humanité, 10/8/2017
Le décès du jeune sympathisant du Hirak, qui a provoqué dès mardi de nombreux rassemblements et marches de protestation, aggrave les tensions et signe l’échec des politiques libérales et répressives de la monarchie.
Imad Al Attabi, grièvement blessé à la tête le 20 juillet dernier à Al
Hoceïma par une grenade lacrymogène de fabrication française (voir
l’Humanité du 25 juillet), a succombé, mardi, à l’hôpital militaire de
Rabat. Quant à la famille d’Imad, les autorités lui ont interdit jusqu’à
nouvel ordre de voir leur fils.
L’annonce de la mort du jeune
Imad, qui a enflammé les réseaux sociaux, a provoqué dès mardi de
nombreux rassemblements à Casablanca, à Nador et hier soir devant le
Parlement à Rabat, où lundi, déjà, une manifestation de solidarité avec
le Rif avait été empêchée par les forces de l’ordre, mais aussi au Rif :
à Al Hoceïma, sur une vidéo mise en ligne, on voit se former au cœur de
la ville un rassemblement pacifique qui se transforme vite en
manifestation hostile au pouvoir avant d’être brutalement dispersé par
les CRS locaux. Ailleurs, dans cette région soumise à un black-out
médiatique, peu d’informations ou pas sur ce qui s’y passe. « La région
est de fait militarisée », confie à l’Humanité Omar, jeune militant. «
Les contacts par Internet sont brouillés par le makhzen et on ne reçoit
plus de vidéos depuis hier soir », ajoute-t-il. Toutefois, sur l’une
d’elles, prises par un activiste rifain, on voit l’arrivée d’un convoi
militaire comprenant des véhicules blindés dans la localité d’Al Rouadhi
près d’Al Hoceïma.
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