Tout part d’une vidéo,
insoutenable, massivement relayée sur les réseaux sociaux. On y voit
une jeune femme de 24 ans souffrant de troubles mentaux agressée
sexuellement en pleine journée à l’arrière d’un bus, à Casablanca, par
six jeunes hommes. Hilares, ils lui arrachent ses vêtements, la touchent
violemment et l’insultent. La jeune femme, à moitié nue et en larmes,
supplie ses agresseurs de la laisser partir. Le chauffeur du bus ne
réagit pas, pas plus que les autres passagers. Les agresseurs – âgés de
15 à 17 ans – ont été appréhendés ce lundi, la victime retrouvée par la
police marocaine ce mercredi. Trois mois après l’agression, dont les
images ont été mises en ligne en début de semaine.
Au Maroc, la vidéo a provoqué un électrochoc et a
profondément secoué l’opinion publique marocaine qui depuis, multiplie
les manifestations. À Casablanca, ce mercredi, près de 300 personnes ont
manifesté pour dénoncer l’agression sexuelle collective. Et attirer
l’attention sur le harcèlement des femmes dans la rue. À Rabat, un
rassemblement similaire a réuni près de 200 personnes. Pour Ibtissame
Betty Lachgar, cofondatrice et porte-parole du Mouvement alternatif pour
les libertés individuelles (Mali), les actions ne peuvent pas s’arrêter
là : «
Il faudrait plus que des rassemblements. Les
manifestations vont se poursuivre. Cette agression sexuelle comme toutes
celles qui, malheureusement, font plus de bruit, déclenchent toujours
quelque chose. Il faut juste que cela soit une lutte au quotidien. Une
jeune mineure a été retrouvée violée et assassinée encore cette semaine. Il y a une dizaine de jours une jeune femme s’est suicidée car l’ensemble de ses violeurs a été acquitté
».
Deux Marocaines sur trois victimes de violences
Pour la militante, les dramatiques faits divers «
reflètent une réalité machiste, une société patriarcale et une justice masculiniste.
»
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zen
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