Sylvain Labaune, La Croix, le 11/08/2017
Depuis cet hiver, plusieurs groupes de mineurs isolés marocains vivent
dans un état de santé inquiétant dans le quartier de la Goutte-d’Or, à
Paris.
Ils sont une douzaine de gamins les uns sur les autres, à
califourchon sur un banc du square Alain-Baschung, dans le 18e
arrondissement de Paris. Ils se chamaillent, crient des mots d’argot
marocain, s’arrachent un objet des mains puis jouent à la
course-poursuite. Au milieu de tous ces garçons, une fille.
De
loin, cette bande de préadolescents ressemble à n’importe quelle autre.
De plus près, ce ne sont que visages amochés, corps frêles, yeux cerclés
de cernes. Certains semblent avoir à peine plus de dix ans. « En
réalité, les plus jeunes ont 13 ans et les plus vieux 18, mais la
malnutrition fait qu’on leur donne beaucoup moins », explique Guillaume
Lardanchet, président de Hors la Rue, une association mandatée par la
mairie de Paris pour leur venir en aide.
Pourquoi et comment
sont-ils arrivés ici ? « Il s’agit sûrement d’enfants qui vivaient déjà
presque dans la rue au Maroc. Les plus grands ont dû faire le voyage en
France et d’autres, informés par le bouche-à-oreille, ont suivi »,
avance Renaud Mandel, président de l’association pour la défense des
mineurs isolés étrangers (ADMIE).
Des parcours similaires
Depuis le mois de janvier, plusieurs dizaines d’enfants marocains ont
ainsi bravé le danger pour échouer dans ce petit parc délabré de Paris.
Selon les associations, leur parcours est assez similaire. Entrés
illégalement dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le
nord du Maroc, ils se seraient ensuite cachés dans des camions de
marchandises pour rejoindre l’Espagne. Et une fois en Europe, seraient
montés dans des trains pour rejoindre Paris.
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