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mardi 22 août 2017

De la révolution du « roi et du peuple »




oufkir rachid

Bien faire et laisser dire…


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Chaque année le roi et le peuple « font »,  en commun, la révolution. A la  télévision, le discours du roi, est un évènement,  pour rappeler  cette  osmose  et  attachement  indéfectible   que nul  ne  saurait    mettre en défaut.  Et  le peuple effectif dans tout cela ?  Qu’en est  il ? Celui qui  subit,  celui qui n’est nullement  au courant de  la dite  révolution ?  Qu’en est il de ce peuple qui  attend  impatiemment sa propre révolution, celle qui lui tient à cœur, sur l’injustice,  pour la dignité, sur les conditions de vie, de plus en plus dures à  supporter ? La  révolution sur les   véritables  responsables de ce  Maroc, dont on  ne  parle pas dans les médias  officiels ni au Parlement, éternel espace de la langue de bois.
« La révolution du  roi et du peuple » est  plus un mythe qu’une réalité,   et  sert  d’instrument au pouvoir  pour  étouffer les révoltes  et  divertir  le mécontentement  du  peuple  vis-à-vis de l’institution monarchique, pas plus. Le  sens   profond  de la révolution, ici, est largement  dévoyé, galvaudé et  utilisé à tort  et à travers.  Les faussaires « nationalistes » d’avant l’ « indépendance » ont  bien  trouvé  l’appellation qui convient  pour  tromper  la vigilance et l’intelligence du peuple,  et faire marier à vie, et de force,  le  peuple  à la monarchie, aidés en cela par  les intellectuels organiques , les  fouqouhas  aux ordres,  les mercenaires , qui furent  tous  courtisans, rien que pour avoir la  bénédiction  de  sa majesté,  et se partager, ainsi, le gâteau qu’est le Maroc.

Le roi et le « Parti du Maroc »
Le roi, dans son discours du 20 août 2013,  s’est positionné en tant que n’ayant  pour  parti que le  Maroc, autrement dit,  qu’il y a un parti, vertueux, appelé le « Parti  du Maroc ». Une telle formulation dans un discours royal est inédite, ce qui est une stratégie , de sa part  , pour  rassembler  tout  l’échiquier politique sous son patronage,   et  dégage un esprit  d’entente et  d’arbitrage  de tous les partis ,  cela  dit  , ce positionnement   sous-tend l’idée de  désengagement de toute responsabilité politique  ou plutôt , on peut résumer son propos comme suit :    je suis responsable d’une réussite, mais  pas d’un échec , que seul le gouvernement doit  en assumer les conséquences ».
Par ailleurs, le « Parti du Maroc » suppose l’existence de l’autre bord, son opposé, un pseudo « Parti de non-Maroc » forcement vicieux, mais qu’en est il ? La question  donne matière à interprétation, mais vraisemblablement, et à l’écoute de son discours, il apparaît qu’il est celui qui regroupe les « crypto-ennemis  de la nation », les  critiques, les « détracteurs » des orientations globales du palais et  de  sa politique, menée, tambour battant, depuis une décennie. L’horizon est celui d’éviter un débat de fond et sérieux. En gros, il y a les bons d’un côté et les méchants, de l’autre.  Avec  une telle vision binaire, je pense qu’on passe à côté des vraies questions qui sont situées ailleurs, et on maintient la chape de plomb sur des sujets tabous.
Le centre de pouvoir et la responsabilité politique.
Sachant que toutes les  grandes initiatives politiques viennent directement du cabinet royal et de la personne  du roi, en particulier,  car il est le pouvoir effectif dans ce pays, comment  est-ce possible de présumer que  le peuple ne  doit  s’en prendre  qu’au gouvernement en  cas de pépins, et  il serait nullement  juste de mettre  en cause la personne du roi et sa politique dans tout ce qui  y arrive  de mal !?
Au Maroc, les pouvoirs  se confondent, et  il n’y a pas de délimitation claire, possible, si ce n’est dans la théorie et encore. Tout  gouvernement qui se forme, est un gouvernement de  sa majesté, qui décide et donne au gouvernement, les grandes orientations, pour qu’elles soient  exécutées. C’est cela la dynamique du système. Et il est  tout  à fait  normal de dire qu’un roi, qui gouverne et qui règne à la fois, est responsable  de sa politique, et  doit  être mis sur la sellette  de la responsabilité, pour qu’il rende des comptes. Ceci une pure logique, et il n’est pas inintéressant de la rappeler, chaque fois que possible, pour écarter les doutes  à ce sujet.
Tant que le roi gouverne et règne à la fois, il reste le seul responsable. Pas le gouvernement. Il faut reconnaître cette évidence, car  tout le monde sait  où  est  localisé le pouvoir réel. En tout cas, pas entre les mains du premier ministre et de son gouvernement, car ceux-là sont irresponsables, et ils l’ont prouvé à mainte  reprise.

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