VIDEO. Maroc: «Les femmes risquent leur vie en utilisant les autobus»
« Au Maroc, les femmes évitent d’utiliser les autobus car
c’est devenu trop dangereux », explique Zainab Fasiki, féministe
marocaine de 23 ans et dessinatrice de BD. Près de 63% des femmes ont
subi un acte de violence selon une enquête réalisée par le Haut commissariat au plan marocain, dont deux tiers d’entre elles dans un lieu public.
Un conducteur et des passagers totalement passifs
Après la vidéo prise à Tanger et mise en ligne le 30 juillet d’une femme traquée par une horde de jeunes hommes dans un bus,
la vidéo d’une agression sexuelle
à la limite du viol collectif à Casablanca a tourné en boucle sur les
réseaux sociaux et provoqué l’indignation. « J’ai pris ma tablette
graphique pour dessiner l’état de la victime, c’était très choquant »,
déplore
Zainab Fasiki.
Sur les images, on peut apercevoir des adolescents hilares,
bousculant violemment une jeune femme en pleurs. Ils essayent de la
déshabiller et touchent ses parties intimes, devant un conducteur et des
passagers totalement passifs. Les six agresseurs, tous mineurs, ont été
arrêtés. La victime, âgée de 26 ans et atteinte de troubles mentaux, a
été retrouvée par la police marocaine, après une fugue.
En réaction, près de 300 personnes se sont rassemblées quelques
jours après la publication de la vidéo à Casablanca pour dénoncer cette
violente agression. De son côté, le gouvernement « réfléchit à comment
traiter ce genre de phénomènes pour que ces actes ne se reproduisent
plus », a déclaré le chef du gouvernement marocain Saadeddine el
Othmani. « La stratégie adoptée par le gouvernement dans ce sens sera
annoncée au moment opportun », a-t-il assuré.
« Le harcèlement est culturellement accepté parce que les
lois ne sont pas appliquées », argue Zainab Fasiki avant de
conclure : « Tant que le dilemme entre la modernité et les conservateurs ne sera pas résolu, les femmes ne seront pas en sécurité dans l'espace public. »
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