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samedi 19 août 2017

Quand la situation dans le Rif pousse des jeunes Marocains à "se réfugier" à Melilla



©El Diario


Depuis quelques mois, le bureau chargé des demandes de protection internationale au poste-frontière de Beni Ensar voit arriver de plus en plus de jeunes originaires d'Al Hoceima.
De nombreux demandeurs d’asile adressent leurs demandes au poste-frontière de Beni Ensar, entre le Maroc et Melilla, afin de pouvoir bénéficier de la protection internationale dans l’Union européenne. La majorité d’entre eux viennent de pays en guerre comme la Syrie et l’Irak, plus nombreux que les demandeurs d’asile originaires du continent africain. Mais voilà que depuis quelques mois, le bureau chargé des demandes de protection internationale au sein du poste-frontière voit arriver de plus en plus de jeunes originaires d’Al Hoceima.
«Il semble qu’ils sont recherchés par la police marocaine», a confié à l’agence Efe l’avocat Rafael Gámez, qui collabore avec la police espagnole en matière d’assistance des demandeurs d’asile. Il ajoute que ces demandeurs d’asile «ont peur ou sont recherchés pour avoir activement pris part à des manifestations pacifiques; ils craignent des représailles». Depuis octobre 2016, le Rif est le théâtre de protestations, qui ont conduit à l’arrestation de près de 200 activistes.
«Pour bénéficier de la protection internationale, les demandeurs d’asile doivent fournir des preuves de leur participation active dans ces manifestations», souligne Gámez. Ces preuves peuvent être des photos, des vidéos ou des publications par le biais de médias de communication. Moneim fait partie de ceux qui y sont arrivés, lui qui a décidé une nuit de quitter Al Hoceima et a passé plusieurs jours à attendre le moment d’entrer à Melilla par la voie du «risky». «Je ne pouvais pas passer avec mon passeport, par peur d’être arrêté à la frontière», explique-t-il à Efe. Le Marocain a donc profité de l’agitation provoquée par la ruée des porteurs au poste-frontière pour entrer dans le préside occupé.
Mais l’obtention de la protection internationale ne signifie pas que Moneim accèdera très vite au continent européen. Le demandeur d’asile craint en effet de devoir passer «un an ou un an et demi  sans pouvoir sortir de Mellia», à l’instar de tout demandeur d’asile maghrébin. Par comparaison, d’autres réfugiés comme les Syriens n’attendent que quelques semaines avant d’être envoyés en Espagne.
Si les données officielles ne précisent pas le nombre de demandeurs d’asile originaires du Rif parmi les quelque 1.300 demandes soumises rien que cette année, des organisations comme la Commission espagnole d’aide au réfugié (CEAR) en compte au moins une dizaine.

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