Cette rue de la Goutte d’Or, Christine S. la connaît par cœur. Ce mercredi 20 décembre, cette Parisienne de 53 ans se dirige vers le gymnase voisin, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale,
pour son cours de tai-chi-chuan. C’est là, en tournant la tête vers la
droite, qu’elle aperçoit trois silhouettes d’adolescents dans une
laverie. Tous réfugiés dans des machines à laver.
« C’est la première fois que je voyais ça en douze ans, raconte-t-elle au Parisien. Ça m’a touchée, j’ai trouvé choquant de voir ces jeunes migrants, dont au moins l’un dormait, dans cette situation. Quand j’ai montré cette photo à mon entourage, on m’a conseillé de la diffuser sur les réseaux sociaux car elle est frappante. »
Vendredi, elle publie le cliché sur Instagram et sur Twitter, expliquant que les jeunes cherchaient un peu de chaleur dans le tambour des machines. En ce week-end de Noël, de nombreux internautes sont émus ou touchés par la scène.
« Des gens m’ont demandé comment faire pour aider et leur apporter des vêtements, raconte Christine. J’ai eu aussi droit à des commentaires plus haineux, des gens qui me disaient qu’il faut juste les renvoyer chez eux. »
Derrière ce cliché, il y a une situation bien connue des habitants du quartier, largement médiatisée en mars. Originaires du Maroc, ceux que l’on appelle les enfants perdus errent dans les rues de la Goutte d’Or depuis près de deux ans, ne parlent pas français et sont pour la plupart toxicomanes. En novembre, le préfet de police, Michel Delpuech, estimait qu’ils étaient 80 dans cette situation dans ce quartier du nord de Paris. Tous refusent les prises en charge proposées.
Rappel
« Au début, ils se contentaient de menus larcins mais maintenant, ils sont passés aux vols à la tire, aux arrachages de colliers, aux cambriolages, nous expliquait le 7 décembre Valérie Goetz, la commissaire principale du XVIIIe. Ici, mais également dans les départements de petite couronne. Et ils commencent à se mélanger avec les délinquants plus âgés, les trafiquants de cigarettes de contrebande. »
Ce mercredi 27 décembre, ils sont encore trois à occuper la laverie. Par l’intermédiaire d’une voisine qui parle arabe, le dialogue s’engage. L’un des jeunes, 15 ans tout au plus, assure avoir froid dehors et profiter des lieux pour se réchauffer. « On n’a rien à faire dehors, on vient là », glisse-t-il en substance. On lui montre la photo où les pieds dépassent des machines à l’arrêt. Il assure vivement qu’il ne s’agit pas de lui, mais semble reconnaître les silhouettes visibles.
Il y a deux semaines, le Conseil de Paris a voté une enveloppe d’urgence de 700 000 euros. La somme destinée au Centre d’action sociale protestant qui travaillera avec des associations spécialisées.
En parallèle, l’Amesip (Association marocaine d’entraide aux mineurs en situation précaire) tente de retrouver la famille de ces mineurs au Maroc. Pour leur assurer un avenir autre que l’errance à la Goutte d’Or.
« C’est la première fois que je voyais ça en douze ans, raconte-t-elle au Parisien. Ça m’a touchée, j’ai trouvé choquant de voir ces jeunes migrants, dont au moins l’un dormait, dans cette situation. Quand j’ai montré cette photo à mon entourage, on m’a conseillé de la diffuser sur les réseaux sociaux car elle est frappante. »
Vendredi, elle publie le cliché sur Instagram et sur Twitter, expliquant que les jeunes cherchaient un peu de chaleur dans le tambour des machines. En ce week-end de Noël, de nombreux internautes sont émus ou touchés par la scène.
« Des gens m’ont demandé comment faire pour aider et leur apporter des vêtements, raconte Christine. J’ai eu aussi droit à des commentaires plus haineux, des gens qui me disaient qu’il faut juste les renvoyer chez eux. »
Derrière ce cliché, il y a une situation bien connue des habitants du quartier, largement médiatisée en mars. Originaires du Maroc, ceux que l’on appelle les enfants perdus errent dans les rues de la Goutte d’Or depuis près de deux ans, ne parlent pas français et sont pour la plupart toxicomanes. En novembre, le préfet de police, Michel Delpuech, estimait qu’ils étaient 80 dans cette situation dans ce quartier du nord de Paris. Tous refusent les prises en charge proposées.
« Certains clients n’osent plus venir »
« Ils sniffent de la colle et agressent nos employés. Certains clients n’osent plus venir, le chiffre d’affaires de cette laverie a été divisé par quatre, s’emporte la propriétaire des lieux et directrice générale de Self Blanc Drug, Nathalie Humbert. On a appelé la police un nombre incalculable de fois, mais ils disent qu’ils ne peuvent rien faire contre eux. »Rappel
« Au début, ils se contentaient de menus larcins mais maintenant, ils sont passés aux vols à la tire, aux arrachages de colliers, aux cambriolages, nous expliquait le 7 décembre Valérie Goetz, la commissaire principale du XVIIIe. Ici, mais également dans les départements de petite couronne. Et ils commencent à se mélanger avec les délinquants plus âgés, les trafiquants de cigarettes de contrebande. »
Ce mercredi 27 décembre, ils sont encore trois à occuper la laverie. Par l’intermédiaire d’une voisine qui parle arabe, le dialogue s’engage. L’un des jeunes, 15 ans tout au plus, assure avoir froid dehors et profiter des lieux pour se réchauffer. « On n’a rien à faire dehors, on vient là », glisse-t-il en substance. On lui montre la photo où les pieds dépassent des machines à l’arrêt. Il assure vivement qu’il ne s’agit pas de lui, mais semble reconnaître les silhouettes visibles.
700 000 euros débloqués par la Ville
« Ils ne font pas que dormir dans les machines, ils y font leurs besoins, poursuit Nathalie Humbert. On retrouve souvent la laverie dans un sale état. C’est un endroit où on fait du social. Mais si demain, on doit mettre trois vigiles devant la laverie, on ne pourra plus garder nos tarifs. »Il y a deux semaines, le Conseil de Paris a voté une enveloppe d’urgence de 700 000 euros. La somme destinée au Centre d’action sociale protestant qui travaillera avec des associations spécialisées.
En parallèle, l’Amesip (Association marocaine d’entraide aux mineurs en situation précaire) tente de retrouver la famille de ces mineurs au Maroc. Pour leur assurer un avenir autre que l’errance à la Goutte d’Or.
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