Contexte
1 Les élections européennes se tiendront les 25 et 26 mai, pour renouveler le Parlement européen.
2 La sécurité des frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et le contrôle de l’immigration sont assurés par l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes (Frontex).
3 Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de migrants traversent la Méditerranée. Certains, fuyant guerre et persécutions, sont des demandeurs d’asile (ils peuvent obtenir le statut de réfugié).
4 Les pays de l’UE ne se partagent pas l’accueil des demandeurs d’asile secourus en mer. Ceux-ci doivent faire leur demande dans le pays par lequel ils entrent en Europe (règlement de Dublin).
2 La sécurité des frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et le contrôle de l’immigration sont assurés par l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes (Frontex).
3 Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de migrants traversent la Méditerranée. Certains, fuyant guerre et persécutions, sont des demandeurs d’asile (ils peuvent obtenir le statut de réfugié).
4 Les pays de l’UE ne se partagent pas l’accueil des demandeurs d’asile secourus en mer. Ceux-ci doivent faire leur demande dans le pays par lequel ils entrent en Europe (règlement de Dublin).
LES FAITS
Ne pouvant plus assurer ses missions correctement, l’association SOS Méditerranée a mis fin à ses sauvetages entre la Libye et l’Italie, fin 2018. Elle a rendu l’Aquarius à son armateur. L’ONG veut repartir en mer, demandant aux Européens de ne pas laisser des migrants se noyer.
IL A DIT
« Notre place est en mer et nous nous préparons à y retourner, nous devons sauver des vies », martèle Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France. L’association recherche un nouveau navire pouvant être longtemps autonome en mer et accueillir de nombreuses personnes, avec l’impératif d’y installer un espace de soins. « Nous voulons que l’Union européenne s’engage à sauver des vies en mer, en renforçant les capacités de sauvetage en Méditerranée centrale. C’est aux États européens de mettre en place de tels moyens, estime-t-il. Nous voulons débarquer les personnes survivantes dans un lieu sûr, où leurs besoins et leurs droits seront respectés, sans être nous-mêmes menacés. Enfin, nous demandons aux États européens de s’accorder sur le débarquement et l’accueil des migrants. »
www.sosmediterranee.fr
COMPRENDRE
• De moins en moins de sauvetages.
Le droit maritime international impose de porter secours à toute personne en détresse en mer. Jusqu’en 2017, l’Italie a assuré, dans les faits, la coordination des secours, sur une zone allant de ses côtes jusqu’à la Libye. Mais des associations humanitaires de plusieurs pays, dont SOS Méditerranée, ont affrété aussi des bateaux pour sauver les migrants. En 2018, l’Union européenne (UE) et l’Italie ont décidé d’aider la Libye à créer sa zone SAR. Elles financent l’équipement et la formation des gardes-côtes libyens (plus de 130 millions d’euros en 2017). Désormais, avec son propre centre de surveillance et de sauvetage en mer, la Libye coordonne les sauvetages maritimes dans la zone. Objectif de l’UE : maintenir les migrants de l’autre côté de la Méditerranée. Objectif de l’Italie : signifier aux autres pays européens qu’elle ne supportera plus seule la crise migratoire. Cette région de la Méditerranée est donc sous « contrôle » libyen.
• De moins en moins de débarquements en lieu sûr.
Selon le droit maritime, les rescapés « doivent pouvoir être rapidement débarqués dans un port sûr », rappelle Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France. Or, les gardes-côtes libyens ramènent les migrants en Libye, un pays instable et en guerre civile par lequel ils sont passés et où ils vivent un enfer. En Libye, les migrants sont enfermés dans des centres de détention, privés de nourriture, torturés, vendus comme esclaves.
• De moins en moins de témoins.
« Aujourd’hui, il n’y a plus aucun bateau humanitaire entre la Libye et l’Italie », déplore Francis Vallat. La Libye interdit à ces navires d’entrer dans sa zone. Des ONG ont même dénoncé des cas de violences à l’égard des migrants ou de leurs employés humanitaires lors d’opérations de sauvetage. Elles ont aussi été accusées par des hommes politiques d’être complices de passeurs. L’été dernier, l’Italie leur a fermé ses ports pour forcer les autres pays européens à se répartir l’accueil des migrants. Depuis des mois, il n’y a presque plus d’images des sauvetages en mer. D’autant plus que, fin mars 2019, la mission Sophia de l’Union européenne a temporairement suspendu ses opérations (45 000 personnes secourues en mer depuis 2015). Elle doit se concentrer sur les patrouilles aériennes et la formation des gardes-côtes libyens. Or, des hommes, des femmes et des enfants continuent de mourir noyés, oubliés, invisibles. Cette zone de la mer Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière du monde.
Ne pouvant plus assurer ses missions correctement, l’association SOS Méditerranée a mis fin à ses sauvetages entre la Libye et l’Italie, fin 2018. Elle a rendu l’Aquarius à son armateur. L’ONG veut repartir en mer, demandant aux Européens de ne pas laisser des migrants se noyer.
IL A DIT
« Notre place est en mer et nous nous préparons à y retourner, nous devons sauver des vies », martèle Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France. L’association recherche un nouveau navire pouvant être longtemps autonome en mer et accueillir de nombreuses personnes, avec l’impératif d’y installer un espace de soins. « Nous voulons que l’Union européenne s’engage à sauver des vies en mer, en renforçant les capacités de sauvetage en Méditerranée centrale. C’est aux États européens de mettre en place de tels moyens, estime-t-il. Nous voulons débarquer les personnes survivantes dans un lieu sûr, où leurs besoins et leurs droits seront respectés, sans être nous-mêmes menacés. Enfin, nous demandons aux États européens de s’accorder sur le débarquement et l’accueil des migrants. »
www.sosmediterranee.fr
COMPRENDRE
• De moins en moins de sauvetages.
Le droit maritime international impose de porter secours à toute personne en détresse en mer. Jusqu’en 2017, l’Italie a assuré, dans les faits, la coordination des secours, sur une zone allant de ses côtes jusqu’à la Libye. Mais des associations humanitaires de plusieurs pays, dont SOS Méditerranée, ont affrété aussi des bateaux pour sauver les migrants. En 2018, l’Union européenne (UE) et l’Italie ont décidé d’aider la Libye à créer sa zone SAR. Elles financent l’équipement et la formation des gardes-côtes libyens (plus de 130 millions d’euros en 2017). Désormais, avec son propre centre de surveillance et de sauvetage en mer, la Libye coordonne les sauvetages maritimes dans la zone. Objectif de l’UE : maintenir les migrants de l’autre côté de la Méditerranée. Objectif de l’Italie : signifier aux autres pays européens qu’elle ne supportera plus seule la crise migratoire. Cette région de la Méditerranée est donc sous « contrôle » libyen.
• De moins en moins de débarquements en lieu sûr.
Selon le droit maritime, les rescapés « doivent pouvoir être rapidement débarqués dans un port sûr », rappelle Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France. Or, les gardes-côtes libyens ramènent les migrants en Libye, un pays instable et en guerre civile par lequel ils sont passés et où ils vivent un enfer. En Libye, les migrants sont enfermés dans des centres de détention, privés de nourriture, torturés, vendus comme esclaves.
• De moins en moins de témoins.
« Aujourd’hui, il n’y a plus aucun bateau humanitaire entre la Libye et l’Italie », déplore Francis Vallat. La Libye interdit à ces navires d’entrer dans sa zone. Des ONG ont même dénoncé des cas de violences à l’égard des migrants ou de leurs employés humanitaires lors d’opérations de sauvetage. Elles ont aussi été accusées par des hommes politiques d’être complices de passeurs. L’été dernier, l’Italie leur a fermé ses ports pour forcer les autres pays européens à se répartir l’accueil des migrants. Depuis des mois, il n’y a presque plus d’images des sauvetages en mer. D’autant plus que, fin mars 2019, la mission Sophia de l’Union européenne a temporairement suspendu ses opérations (45 000 personnes secourues en mer depuis 2015). Elle doit se concentrer sur les patrouilles aériennes et la formation des gardes-côtes libyens. Or, des hommes, des femmes et des enfants continuent de mourir noyés, oubliés, invisibles. Cette zone de la mer Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière du monde.
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