PARIS - Le journaliste sahraoui et défenseur des droits de l'Homme, Mohamed Lamine Haddi, détenu à la prison de Tiflit 2 au Maroc où il est en grève de la faim depuis 56 jours, "est en danger de mort", a alerté l'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), soulignant que son état nécessite "la visite urgente et immédiate d'une équipe médicale indépendante".
"Une grève de la faim aussi longue est extrêmement risquée, et la vie de Mohamed Lamine Haddi est en danger. Les autorités françaises, la communauté internationale, toutes les institutions qui entretiennent des relations avec le Maroc doivent intervenir pour qu'il reçoive, comme le demande à nouveau sa famille, la visite urgente et immédiate d'une équipe médicale indépendante", souligne l'AARASD dans un communiqué publié lundi.
L'Association française souligne également que Mohamed Lamine Haddi, prisonnier sahraoui du Groupe de Gdeim Izik, incarcéré à la prison de Tiflet 2 (Maroc), "doit être rapatrié dans son pays, à proximité de sa famille, comme doivent l’être tous les prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc".
Elle rappelle dans son communiqué que Mohamed Lamine Haddi, a entamé le 13 janvier dernier une grève de la faim illimitée pour protester contre ses conditions de détention exécrables (mise à l’isolement prolongée, confiscation de biens personnels, déni de soins médicaux, et surtout éloignement de sa famille car il est incarcéré au Maroc, à 1.200 km de sa résidence au Sahara occidental, en violation du Droit International Humanitaire qui interdit à la puissance occupante d’un territoire de transférer des prisonniers hors de ce territoire, notamment dans le sien).
Depuis le 25 février dernier, sa famille n'a plus aucune nouvelle. Ce jour là, le prisonnier sahraoui a fait état de pressions et de menaces contre lui par les autorités pénitentiaires. Les visites aux détenus étant à nouveau autorisées à partir du 1er mars, sa mère s'est immédiatement rendue à Tiflet, mais elle n'a pas été autorisée à le voir. Depuis, elle attend sur place, et a même été détenue quelques heures par la police le 3 mars, ainsi que les deux enfants qui l’accompagnent, déplore l'AARASD.
Et de préciser: "Le Royaume du Maroc n’autorise pas les visites du Comité international de la Croix-Rouge dans les prisons marocaines. C’est donc au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) marocain d'intervenir pour garantir la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de Mohamed Lamine Haddi, conformément aux engagements pris le 26 janvier dernier par Rabat, avec le soutien de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe, lors du lancement du projet d'Appui au Mécanisme National de Prévention de la torture au Maroc".
En ce qui concerne la visite de sa famille, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire invoque, d'après l'AARASD, que la visite était autorisée mais que la famille a refusé de se plier aux contraintes sanitaires.
"Comment imaginer que la mère de Mohamed Lamine Haddi, sans nouvelles de son fils après 48 jours de grève de la faim et craignant pour sa vie, ait pu refuser de se plier aux consignes sanitaires?", s'est interrogée l'Association tout en déplorant les déclarations du CNDH selon lesquelles il a indiqué avoir rendu visite à Mohamed Lamine Haddi dans sa cellule et "qu'il va bien!", comme l'affirme également le Directeur de la prison.
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