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Au Maroc, le journaliste Soulaïmane Raissouni, incarcéré depuis le 25 mai 2020 et condamné la semaine dernière à cinq ans de prison pour agression sexuelle, poursuit sa grève de la faim. Son état de santé se détériore.
Depuis 100 jours, il ne s'alimente plus. Les proches et les avocats de Soulaïmane Raissouni sont très inquiets. « On a peur aujourd’hui pour sa vie. Sa santé est vraiment touchée, s'inquiète Maître Souad Brahma, une de ses avocates. Avant d’être incarcéré, il pesait 85 kilos ; aujourd’hui, il en pèse 46. Il n’a que la peau sur les os, et on a peur d’un arrêt cardiaque. »
Ce centième jour de grève de la faim coïncide avec la possible fin du procès d'un autre journaliste, Omar Radi, poursuivi dans une double affaire de viol et d'espionnage. « On leur reproche visiblement des agressions sexuelles. En vérité, on leur reproche leur opinion publique et le fait qu’ils exercent leur métier de journaliste avec liberté, et qu’ils dénoncent et critiquent les autorités et les organisations, marocaines bien sûr », poursuit Me Souad Brahma.
La condamnation la semaine dernière de Soulaïmane Raissouni à cinq ans de prison a provoqué des protestations internationales. Le Comité de protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités marocaines à le libérer immédiatement et à cesser de porter de fausses accusations d'agression sexuelle contre des journalistes. Le département d'État américain s'est dit déçu par le verdict.
« On demande que Soulaïmane et Radi bénéficient d’un procès équitable et qu’ils bénéficient d’une libération provisoire jusqu’à ce que le verdict soit prononcé, indique encore Maître Souad Brahma. Et pour Soulaïmane, on espère qu’il sera transporté d’urgence à l’hôpital pour être soigné convenablement et qu'il soit sous surveillance ».
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