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mardi 28 novembre 2017

Emmanuel Macron, Amina et l'hypocrisie du bourgeois

Claude Askolovitch

Lors d'un dialogue avec une femme marocaine sans-papiers, le président a montré qu'il est cet homme d’une délicatesse exquise avec les uns, mais d’une froideur glaçante avec d’autres.

Emmanuel Macron dialogue avec une Marocaine lui demandant l'asile en marge de l'inauguration de la campagne d'hiver des Restos du coeur, le 21 novembre 2017 | Capture
Emmanuel Macron dialogue avec une Marocaine lui demandant l'asile en marge de l'inauguration de la campagne d'hiver des Restos du coeur, le 21 novembre 2017 | Capture
La honte qui m’accompagne d’être du bon côté, est-elle simplement le ridicule des tendres bourgeoisies? Une femme a traversé notre regard cette semaine, elle parlait un français bancal et portait sur sa tête un fichu musulman, mon président de la République lui faisait la leçon. Elle venait du Maroc et demandait des papiers, il lui disait que c’était impossible, des caméras les regardaient. Il lui disait, Emmanuel Macron, qu’elle devait rentrer dans son pays et quelle incongruité d’entendre cet homme, que mes pareils et moi-même avons voulu président contre l’extrême-droite, utiliser les mots éternels des fachos, des racistes, des mégères et des méchants, quand ils croisent le crouille, le youpin, le nègre ou le niakoué. «Rentre dans ton pays» disaient les salauds, «il faut rentrer dans son pays» disait Emmanuel Macron à Amina, c’est son prénom, me semble-t-il. Il le disait poliment, lui, sans haine ni bave aux lèvres, et de bonnes intentions républicaines, et c’était encore pire.

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