Lors d'un dialogue avec une femme marocaine sans-papiers, le président a montré qu'il est cet homme d’une délicatesse exquise avec les uns, mais d’une froideur glaçante avec d’autres.
La
honte qui m’accompagne d’être du bon côté, est-elle simplement le
ridicule des tendres bourgeoisies? Une femme a traversé notre regard
cette semaine, elle parlait un français bancal et portait sur sa tête un
fichu musulman, mon président de la République lui faisait la leçon.
Elle venait du Maroc et demandait des papiers, il lui disait que c’était
impossible, des caméras les regardaient. Il lui disait, Emmanuel
Macron, qu’elle devait rentrer dans son pays et quelle incongruité
d’entendre cet homme, que mes pareils et moi-même avons voulu président
contre l’extrême-droite, utiliser les mots éternels des fachos, des
racistes, des mégères et des méchants, quand ils croisent le crouille,
le youpin, le nègre ou le niakoué. «Rentre dans ton pays» disaient les salauds, «il faut rentrer dans son pays» disait
Emmanuel Macron à Amina, c’est son prénom, me semble-t-il. Il le disait
poliment, lui, sans haine ni bave aux lèvres, et de bonnes intentions
républicaines, et c’était encore pire.
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