Un reportage de Vanessa
Descouraux, mixage Rémi Quencez, réalisation Michelle Soulier assistée
de Stéphane Cosme, sur France-Inter
Le Rif, au nord du Maroc, connait depuis 16 mois, une
période d’agitation et de manifestations. Un mouvement qui a commencé
précisément le 28 octobre 2016, quand un jeune marchand de poisson a été
broyé par une benne à ordure en tentant d’y récupérer sa marchandise
que la police avait saisie.
Ce garçon, Mohcine Fikri,
est alors devenu un symbole de la révolte de cette région dont les
habitants se sentent rejetés, méprisés par Rabat, la capitale royale.
Les manifestations se multiplient alors, concentrées dans la ville
d’Al Hoceima. Les manifestants réclament des infrastructures, routes,
écoles, hôpital. Ils créent le Hirak, terme qu’on peut traduire par « le
mouvement », une organisation aux revendications essentiellement
sociales, dans cette partie du pays dont les principaux revenus viennent
de l’argent des très nombreux Marocains qui ont émigré, et de la
culture du haschich. La drogue produite dans le Rif alimente une grande
partie du marché européen.
Pour éteindre la fronde qui se poursuit dans cette région
déshéritée, le gouvernement marocain emploie la manière forte :
plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées, et environ 400
attendent actuellement leur procès.
Une répression à bas bruit, dont on parle d’autant moins que les
autorités marocaines ne facilitent pas vraiment le travail des
journalistes étrangers, qui peuvent se voir arbitrairement interdire
l’accès à Al Hoceima.
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