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vendredi 9 février 2018

Enseignement préscolaire : plus de la moitié des enfants marocains n’est pas scolarisée


Enseignement préscolaire : plus de la moitié des enfants marocains n’est pas scolarisée
Source : LesInfos.ma
08/02/2018


Plus de 56% des enfants marocains âgés de quatre à cinq ans ne sont pas scolarisés. Cette étude, exposée par le Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la recherche, dresse un constat alarmant auquel les protagonistes promettent des solutions à travers la nouvelle grande réforme éducative.



700.000. C’est le nombre d’enfants âgés de quatre à cinq ans, qui n’ont pas fréquenté l’enseignement préscolaire cette année. Ce constat alarmant dressé par le Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la recherche (CSEFRS) lors d’une conférence tenue ce mercredi à Rabat – et ayant pour but l’examen de quelques problématiques transversales soulevées par la vision stratégique de la réforme 2015-2030 -, confirme l’échec de l’objectif établi en 2004. Un objectif qui mettait l’accès à l’enseignement des plus jeunes enfants au cœur des préoccupations de l’État.
En effet, parmi les promesses de ladite réforme de 2004 – dont l’application avait été repoussée à 2007 d’ailleurs - le Maroc visait notamment la scolarisation de 1.130.000 enfants, il y a déjà de cela treize ans. Loin de ses engagements sur le papier qui n’ont pas été honorés, l’échec est donc pour le moins cuisant. Et c’est le manque d’une vision plus réaliste des gouvernements précédents ainsi que l’absence d’un cadre juridique « global », favorisant la convergence des efforts des différents protagonistes du secteur, qui sont principalement pointés du doigt par les intervenants.
Le Maroc, qui a récemment annoncé une transformation du système éducatif plus approfondie et surtout plus en adéquation avec l’évolution du monde et de ses exigences, est ainsi confronté à une problématique majeure. L’éducation préscolaire, considérée par la Charte Nationale de l’Éducation et de la Formation, comme étant le premier palier de l’éducation fondamentale souffre de dysfonctionnements flagrants et sa généralisation peine à prendre forme. Pourtant «elle peut apporter des avantages majeurs à la scolarisation des enfants. Cette éducation peut atténuer les inégalités des chances, promouvoir la généralisation de l’enseignement fondamental et la scolarisation des filles et améliorer la qualité et l’efficience du système éducatif. L’éducation préscolaire est un investissement qui permet à la société de réduire les risques en matière de santé, d’échec scolaire, de délinquance et de violence » comme le souligne, à raison, cette étude de l’association des Écoliers Berbères. Malheureusement, ils ne sont que 558.000 petits écoliers sur le 1.342.000 à avoir emprunté le chemin de l’école cette année, soit 43,8% au total.
Lors de cette rencontre initiée par le CSEFRS, plusieurs suggestions réalistes et pertinentes de la part du corps éducatif qui a pris part au débat, ont été soulevées. Les intervenants ont ainsi souligné l’essentiel des problèmes – notamment celui du préscolaire qui peine à être généralisé- et demandé à ce que des mesures réalistes soient prises pour pallier les nombreux dysfonctionnements qui handicapent le système éducatif Marocain. Le CSEFRS, par le biais de ses membres permanents, a confirmé l’engagement de l’État – via sa nouvelle réforme qui s’appuie sur les lois et les conventions internationales - dans l’intégration du préscolaire en qualité de premier cycle de l’enseignement primaire, le rendant ainsi obligatoire pour l’inscription en première année primaire. Et d’insister sur la nécessité de la discrimination positive pour favoriser les plus démunis et offrir l’accessibilité à l’école, aux 4-5 ans, au même titre que tous leurs petits compatriotes, indépendamment de leur milieu social, dans un souci d’égalité des chances.

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