Une approche de la Commission européenne « profondément destructrice et insoutenable »
Une centaine d'organisations de la société civile sahraouie ont
exprimé, hier samedi, leur «profonde préoccupation» face aux
négociations entre l'UE et le Maroc visant à inclure les produits issus
du Sahara occidental occupé dans leurs accords commerciaux, sans le
consentement du peuple sahraoui, condamnant une approche de la
Commission européenne «destructrice et insoutenable».
«Nous exprimons notre profonde préoccupation face aux négociations en
cours entre le Maroc et la Commission européenne visant à inclure le
Sahara occidental dans les accords commerciaux avec le Maroc, sans le
consentement du peuple sahraoui à travers son représentant légitime, le
Front Polisario», ont écrit ces organisations issues des territoires
occupés, des territoires libérés, des camps de réfugiés à Tindouf et de
la diaspora, dans une lettre à la Commission européenne. Les
organisations ont exprimé de «sérieuses réserves» sur l'attitude de la
Commission européenne, affirmant que la volonté persistante de la
Commission européenne d’ignorer ou de contourner un arrêt de sa plus
haute juridiction «porte atteinte aux droits fondamentaux du peuple
sahraoui» et «permet la poursuite de l'exploitation illégale des
ressources naturelles du Sahara occidental». Les organisations de la
société civile sahraouie ont souligné, à ce titre, qu'à ce jour, «aucun
examen sérieux de ce processus (de négociations) n'a été autorisé», le
mandat accordé par le Conseil de l’UE à la Commission européenne en mai
dernier afin de négocier avec le Maroc une modification du texte de
l'accord de libéralisation des produits agricoles étant resté secret.
Regrettant que l'exécutif européen n'ait fait aucune tentative pour
s'engager avec le Front Polisario en tant que représentant légitime du
peuple sahraoui, les organisations sahraouies rappellent que la CJUE a,
pourtant, statué qu'aucun traité commercial entre le Maroc et l’UE ne
peut légalement s’appliquer au Sahara occidental, sauf si le peuple du
Sahara occidental y consent. «La CJUE, en décembre 2016, a
définitivement décrété que le Maroc n'avait pas de souveraineté sur le
Sahara occidental, réaffirmant la position de la Cour internationale de
Justice, des Nations unies et de l'Union africaine. Elle a également
affirmé que le Sahara occidental est un territoire non autonome, que le
peuple du Sahara occidental est le propriétaire exclusif des ressources
naturelles du territoire, et que tout accord concernant les ressources
naturelles du Sahara occidental nécessite le consentement des
représentants du peuple sahraoui», ont-elles souligné.
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