par Morgane Wirtz, Orient XXI , 7/11/2018
En pleine nuit, un véhicule s’arrête sur la route désertique qui
relie la ville algérienne de Tindouf aux camps de réfugiés sahraouis. Le
4X4 passe une barrière, son chauffeur salue cordialement les douaniers,
et sort de la voiture pour fumer une cigarette sous les étoiles.
L’escorte algérienne qui l’accompagnait fait demi-tour et les voyageurs
attendent que la relève soit assurée par les Sahraouis. Ce poste de
contrôle marque l’entrée en territoire algérien administrée par la
République sahraouie. « L’Algérie nous laisse gérer nous-même ce morceau de territoire », s’exclame Saleh, un jeune Sahraoui. « A-t-on déjà vu une amitié si forte entre deux pays ? » Pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’éventuels changements de régime en Algérie. « La position algérienne est une question de principe. Ils nous aident parce qu’ils ont, eux aussi, vécu la colonisation », explique-t-il.
L’Algérie accueille les réfugiés sahraouis depuis 1975. Cette année-là, le Maroc et la Mauritanie ont profité du retrait de l’Espagne pour envahir le Sahara occidental. Vingt-cinq mille personnes ont été tuées sous les bombes au napalm et au phosphore.
Le Front Polisario, représentant officiel du peuple sahraoui, a lutté pour reconquérir le Sahara occidental. En 1979, un cessez-le-feu a été signé avec la Mauritanie. Mais ce n’est qu’en 1991 qu’un accord a été trouvé avec le Maroc. Il prévoyait l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination des Sahraouis. Aujourd’hui, 27 ans plus tard, les Sahraouis attendent toujours de voter. Le territoire du Sahara occidental est divisé par un mur de sable. L’ouest constitue le « Sahara marocain ». L’est est qualifié de « territoires libérés ».
C’est la République sahraouie, reconnue par 84 États, qui administre cette partie du pays, depuis les camps de réfugiés, à Tindouf.
À la tombée du jour, Saleh pose une natte devant chez lui pour profiter de la fraicheur et faire du thé. Ses cousines ne tardent pas à le rejoindre. « La journée, nous cuisinons, nous nettoyons, nous restons avec nos familles. J’aimerais avoir un travail, être infirmière. Je voudrais faire du shopping, ce genre de choses, comme les filles en Europe », explique Mina, âgée de 25 ans. « Mon rêve, c’est de voir notre drapeau flotter dans le ciel d’un Sahara libre. Je veux me marier, avoir des fils et des filles au Sahara libre », renchérit Leila. Dans un éclat de rire, les jeunes filles, drapées de mehlfa à fleurs roses, se mettent à rêver. « Lorsqu’il sera indépendant, le Sahara occidental sera l’État le plus important du Maghreb parce que c’est un pays plein de ressources et qu’il y a très peu de pollution », assure Mina, les yeux brillants. Ce territoire est riche en phosphate. Le Maroc y a également massivement investi dans l’agriculture et de nombreux bateaux de pêche étrangers se servent allègrement dans les eaux poissonneuses. La vente de ces ressources à des entreprises étrangères frustre les Sahraouis.
L’Algérie accueille les réfugiés sahraouis depuis 1975. Cette année-là, le Maroc et la Mauritanie ont profité du retrait de l’Espagne pour envahir le Sahara occidental. Vingt-cinq mille personnes ont été tuées sous les bombes au napalm et au phosphore.
Le Front Polisario, représentant officiel du peuple sahraoui, a lutté pour reconquérir le Sahara occidental. En 1979, un cessez-le-feu a été signé avec la Mauritanie. Mais ce n’est qu’en 1991 qu’un accord a été trouvé avec le Maroc. Il prévoyait l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination des Sahraouis. Aujourd’hui, 27 ans plus tard, les Sahraouis attendent toujours de voter. Le territoire du Sahara occidental est divisé par un mur de sable. L’ouest constitue le « Sahara marocain ». L’est est qualifié de « territoires libérés ».
C’est la République sahraouie, reconnue par 84 États, qui administre cette partie du pays, depuis les camps de réfugiés, à Tindouf.
Un rêve d’indépendance
173 600 personnes vivent dans cet amas de tentes, de maisons en pierres d’adobe et béton. Il y règne un calme surprenant. Quelques bêlements, un moteur au loin, des chuchotements dans les habitations. Les Sahraouis passent la journée à l’ombre. Les jeunes vont à l’école, puis aident leurs parents dans les tâches ménagères. Ils tuent le temps en se rendant visite l’un à l’autre.À la tombée du jour, Saleh pose une natte devant chez lui pour profiter de la fraicheur et faire du thé. Ses cousines ne tardent pas à le rejoindre. « La journée, nous cuisinons, nous nettoyons, nous restons avec nos familles. J’aimerais avoir un travail, être infirmière. Je voudrais faire du shopping, ce genre de choses, comme les filles en Europe », explique Mina, âgée de 25 ans. « Mon rêve, c’est de voir notre drapeau flotter dans le ciel d’un Sahara libre. Je veux me marier, avoir des fils et des filles au Sahara libre », renchérit Leila. Dans un éclat de rire, les jeunes filles, drapées de mehlfa à fleurs roses, se mettent à rêver. « Lorsqu’il sera indépendant, le Sahara occidental sera l’État le plus important du Maghreb parce que c’est un pays plein de ressources et qu’il y a très peu de pollution », assure Mina, les yeux brillants. Ce territoire est riche en phosphate. Le Maroc y a également massivement investi dans l’agriculture et de nombreux bateaux de pêche étrangers se servent allègrement dans les eaux poissonneuses. La vente de ces ressources à des entreprises étrangères frustre les Sahraouis.
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