Blog du Réseau de solidarité avec les peuples du Maroc, du Sahara occidental et d'ailleurs(RSPMSOA), créé en février 2009 à l'initiative de Solidarité Maroc 05, AZLS et Tlaxcala
Trafic de bébés : un réseau criminel sous enquête Les autorités européennes enquêtent sur des réseaux criminels exploitant des Marocaines pour la location d’utérus et la vente d’enfants. Deux suspects ont été arrêtés en Espagne, et des cliniques clandestines sont surveillées. Ces réseaux ciblent des femmes vulnérables, organisent des accouchements secrets et vendent les nouveau-nés sous fausses identités. Profitant de failles légales, ils transfèrent des femmes en Espagne pour des fécondations, utilisant des cryptomonnaies et des techniques avancées pour échapper à la surveillance.
Dans les camps de réfugiés sahraouis installés à l’ouest de l’Algérie,
les générations se succèdent. Cela fait 43 ans que les habitants du
Sahara occidental ont fui ici, 27 ans que le cessez-le-feu a été signé,
mais le conflit n’est toujours pas résolu. Si la communauté
internationale se félicite des dernières avancées, les jeunes réfugiés,
eux, sont désabusés, hésitant entre la reprise de la lutte armée et
l’exil. Reportage.
En pleine nuit, un véhicule s’arrête sur la route désertique qui
relie la ville algérienne de Tindouf aux camps de réfugiés sahraouis. Le
4X4 passe une barrière, son chauffeur salue cordialement les douaniers,
et sort de la voiture pour fumer une cigarette sous les étoiles.
L’escorte algérienne qui l’accompagnait fait demi-tour et les voyageurs
attendent que la relève soit assurée par les Sahraouis. Ce poste de
contrôle marque l’entrée en territoire algérien administrée par la
République sahraouie. « L’Algérie nous laisse gérer nous-même ce morceau de territoire », s’exclame Saleh, un jeune Sahraoui. « A-t-on déjà vu une amitié si forte entre deux pays ? » Pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’éventuels changements de régime en Algérie. « La position algérienne est une question de principe. Ils nous aident parce qu’ils ont, eux aussi, vécu la colonisation », explique-t-il. L’Algérie accueille les réfugiés sahraouis depuis 1975. Cette
année-là, le Maroc et la Mauritanie ont profité du retrait de l’Espagne
pour envahir le Sahara occidental. Vingt-cinq mille personnes ont été
tuées sous les bombes au napalm et au phosphore. Le Front Polisario, représentant officiel du peuple sahraoui, a lutté
pour reconquérir le Sahara occidental. En 1979, un cessez-le-feu a été
signé avec la Mauritanie. Mais ce n’est qu’en 1991 qu’un accord a été
trouvé avec le Maroc. Il prévoyait l’organisation d’un référendum pour
l’autodétermination des Sahraouis. Aujourd’hui, 27 ans plus tard, les
Sahraouis attendent toujours de voter. Le territoire du Sahara
occidental est divisé par un mur de sable. L’ouest constitue le « Sahara marocain ». L’est est qualifié de « territoires libérés ». C’est la République sahraouie, reconnue par 84 États, qui administre
cette partie du pays, depuis les camps de réfugiés, à Tindouf.
Un rêve d’indépendance
173 600 personnes vivent dans cet amas de tentes, de maisons en
pierres d’adobe et béton. Il y règne un calme surprenant. Quelques
bêlements, un moteur au loin, des chuchotements dans les habitations.
Les Sahraouis passent la journée à l’ombre. Les jeunes vont à l’école,
puis aident leurs parents dans les tâches ménagères. Ils tuent le temps
en se rendant visite l’un à l’autre.
Camp de Smara
Avec ses 50 000 habitants, le plus grand des six camps de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf.
À la tombée du jour, Saleh pose une natte devant chez lui pour
profiter de la fraicheur et faire du thé. Ses cousines ne tardent pas à
le rejoindre. « La journée, nous
cuisinons, nous nettoyons, nous restons avec nos familles. J’aimerais
avoir un travail, être infirmière. Je voudrais faire du shopping, ce
genre de choses, comme les filles en Europe », explique Mina, âgée de 25 ans. « Mon
rêve, c’est de voir notre drapeau flotter dans le ciel d’un Sahara
libre. Je veux me marier, avoir des fils et des filles au Sahara libre », renchérit Leila. Dans un éclat de rire, les jeunes filles, drapées de mehlfa à fleurs roses, se mettent à rêver. « Lorsqu’il
sera indépendant, le Sahara occidental sera l’État le plus important du
Maghreb parce que c’est un pays plein de ressources et qu’il y a très
peu de pollution », assure Mina, les
yeux brillants. Ce territoire est riche en phosphate. Le Maroc y a
également massivement investi dans l’agriculture et de nombreux bateaux
de pêche étrangers se servent allègrement dans les eaux poissonneuses.
La vente de ces ressources à des entreprises étrangères frustre les
Sahraouis.
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