par Ignacio Cembrero, 15/11/2018
Macron
et Mohamed VI inaugurent la version marocaine du TGV financé par la
France et le Golfe. Tout cela fait l'objet de vives critiques dans un
pays où la moitié de la population n'a pas accès à une couverture
médicale.
Luis Hernández de Cabanyes, président de
l'entreprise de construction catalane Mixta África, s'est rendu au
palais royal de Tanger il y a dix ans avec une maquette d'un gratte-ciel
sous le bras que l'architecte Ricardo Bofill allait construire. Le roi
Mohammed VI a adoré le projet et a demandé à plusieurs reprises si la
gigantesque tour serait vue jour et nuit de Tarifa et même d'autres
endroits de la côte espagnole, selon des sources qui ont assisté à cette
audience royale. La réponse à sa question fut affirmative et le
souverain se réjouit de cette visibilité. En fin de compte, l'initiative
ne s’est pas réalisée pour des raisons techniques et financières.
Le monarque alaouite s'est toujours engagé dans des
projets emblématiques qui véhiculent dans le monde l'image d'un Maroc
qui se modernise à pas de géant et qui contribue à attirer les
investissements étrangers. Certains ont été couronnés de succès, comme
le port de Tanger-Med, qui est en concurrence avec Algésiras, et
d'autres en sont encore à leurs débuts, comme le gazoduc qui pourrait un
jour relier le Nigeria au Maroc.
Le projet est fortement critiqué dans un pays où de
nombreuses grandes villes ne sont pas desservies par le chemin de fer
et où la moitié de la population n'a pas de couverture médicale.
Aujourd'hui, jeudi 15 novembre, le souverain
inaugurera, avec le président français Emmanuel Macron, l'une de ces
entreprises dont il rêve depuis des années : Al Boraq (Le Cheval Ailé),
le train à grande vitesse qui reliera Tanger à Kenitra (206 kilomètres) à
320 kilomètres/heure, mais qui ne dépassera pas 180 dans le dernier
tronçon de son parcours (90 kilomètres) qui se terminera à Casablanca.
Mohamed VI et son hôte français déjeuneront à bord du train.
La version marocaine du TGV français est née à
l'automne 2007 de l'engagement de Mohamed VI en faveur d'un chemin de
fer moderne et de la volonté du Président français de l'époque, Nicolas
Sarkozy, d'obtenir une compensation pour le refus du Maroc d'acquérir
les chasseurs-bombardiers Rafale français. Rabat préféra les F-16 US,
mais attribua ensuite la construction du train à la multinationale
française Alsthom sans appel d'offres.
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