Ghita Zine, Journaliste Yabiladi.com
18 militants du Hirak de Jerada ont été inculpés de deux à quatre ans de prison ferme chacun, jeudi soir au tribunal d’Oujda. Au total, 59 ans de réclusion ont été distribués sur ces détenus qui ont été séparés dans plusieurs centres de rétentions entre Jerada et Nador.
18 militants du Hirak de Jerada ont été inculpés de deux à quatre ans de prison ferme chacun, jeudi soir au tribunal d’Oujda. Au total, 59 ans de réclusion ont été distribués sur ces détenus qui ont été séparés dans plusieurs centres de rétentions entre Jerada et Nador.
Dans la
soirée de jeudi, la chambre criminelle de première instance près la Cour
d’appel d’Oujda a condamné 18 militant et manifestants de Jerada à des peines
allant de 2 à 4 ans de prison ferme. Tous ont été accusés de «mise en incendie
de véhicules, obstruction de passage, insurrection et rassemblement armés,
détention d’armes, endommagement de biens publics, outrage à un agent en
service et utilisation de la force à son encontre», selon l’avocat Abdelhaq
Benqada, membre de la défense des détenus du Hirak à Jerada.
Contacté par
Yabiladi, il explique avoir «réfuté ces accusations sur des bases juridiques
prouvant en dix points l’innocence des prévenus et la faiblesse des récits tels
que rapportés dans les procès-verbaux». «Mais la demande de libération des
détenus a été rejetée», regrette-t-il.
Parmi ces
détenus, Redouane Aït Rimouch a écopé de deux ans avec sursis, malgré avoir été
déjà admis à l’hôpital psychiatrique et apporté les preuves nécessaires de son
état de santé mentale instable, que le tribunal lui reconnaît. Un exemple parmi
d’autres qui dénote du «manque flagrant des conditions d’un procès équitable
pour tout ce groupe», selon Me Benqada. L'avocat dit être surpris par ces
verdicts et souligne que trois autres détenus au cours du procès ont été
maintenus en isolation.
Les avocats
de la défense pointent du doigt l’iniquité du procès
«Mustapha
Adinine, Amine M’qallech et Abdelaziz Boudchich qui écopent chacun de trois ans
de prison ferme ont été retenus dans des cellules individuelles, affirme encore
Abdelhaq Benqada. Déjà, ils ont été arrêtés le 10 mars 2018 mais poursuivis
pour les violences du 14 mars alors qu’ils étaient en
prison à ce moment-là.»
En effet, le
Parquet considère que les trois jeunes hommes seraient «les meneurs du Hirak à
Jerada». En tant que tels, ils auraient «incité» à la participation à ces
évènements de l’intérieur de la prison, ce que l’avocat réfute en envisageant
d’interjeter appel.
Par
ailleurs, Me Benqada dénonce les conditions de détention de ses clients depuis
leur arrestation, expliquant que «la situation financière de plusieurs familles
n’ont pas permis à ces dernières de rendre régulièrement visite à leurs enfants
ou assister aux audiences».
«Il y a des
proches qui n’ont même pas les ressources financières nécessaires pour se
déplacer de Jerada à Oujda. Imaginez alors pour ceux dont les proches ont été
transférés aux prisons de Taourirt et de Selouane (région de Nador).»
Abdelhaq
Benqada
En octobre 2018, alors que le procès était en
cours, des familles des détenus avaient dénoncé les conditions de détention de
leurs proches, ainsi que «la standardisation» des chefs d’accusation portés à
«des habitants de Jerada même absents pendant les émeutes du 14
mars». Certains détenus avaient alors observé des grèves de la faim, évoquant
des allégations de torture. C’est le cas notamment de Mohamed Hachbay,
condamné jeudi à quatre ans de prison ferme après avoir
mené plusieurs grèves de la faim.
Un an après
les manifestations suite au décès, le 22 décembre 2017, de deux frères ouvriers
dans les mines de charbon à Jerada, les acteurs associatifs locaux font état d’un bilan négatif, considérant que plusieurs
projets promis sont restés au point morts, tandis que la libération des
détenus, leur principale revendication, n’a jamais été concrétisée.
Ghita Zine, Journaliste Yabiladi.com
Politique
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Maroc : Plus de 50 ans de prison distribués à un groupe du Hirak de Jerada
18 militants du Hirak de Jerada ont été inculpés de deux à quatre ans
de prison ferme chacun, jeudi soir au tribunal d’Oujda. Au total, 59
ans de réclusion ont été distribués sur ces détenus qui ont été séparés
dans plusieurs centres de rétentions entre Jerada et Nador.
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Manifestation à Jerada / Ph. AP - SIPA
Dans la soirée de jeudi, la chambre criminelle de première instance
près la Cour d’appel d’Oujda a condamné 18 militant et manifestants de
Jerada à des peines allant de 2 à 4 ans de prison ferme. Tous ont été
accusés de «mise en incendie de véhicules, obstruction de passage,
insurrection et rassemblement armés, détention d’armes, endommagement de
biens publics, outrage à un agent en service et utilisation de la force
à son encontre», selon l’avocat Abdelhaq Benqada, membre de la défense
des détenus du Hirak à Jerada.
Contacté par Yabiladi, il explique avoir «réfuté ces accusations sur des bases juridiques prouvant en dix points l’innocence des prévenus et la faiblesse des récits tels que rapportés dans les procès-verbaux». «Mais la demande de libération des détenus a été rejetée», regrette-t-il.
Parmi ces détenus, Redouane Aït Rimouch a écopé de deux ans avec sursis, malgré avoir été déjà admis à l’hôpital psychiatrique et apporté les preuves nécessaires de son état de santé mentale instable, que le tribunal lui reconnaît. Un exemple parmi d’autres qui dénote du «manque flagrant des conditions d’un procès équitable pour tout ce groupe», selon Me Benqada. L'avocat dit être surpris par ces verdicts et souligne que trois autres détenus au cours du procès ont été maintenus en isolation.
Les avocats de la défense pointent du doigt l’iniquité du procès
«Mustapha Adinine, Amine M’qallech et Abdelaziz Boudchich qui écopent
chacun de trois ans de prison ferme ont été retenus dans des cellules
individuelles, affirme encore Abdelhaq Benqada. Déjà, ils ont été
arrêtés le 10 mars 2018 mais poursuivis pour les violences du 14 mars alors qu’ils étaient en prison à ce moment-là.»
En effet, le Parquet considère que les trois jeunes hommes seraient «les meneurs du Hirak à Jerada». En tant que tels, ils auraient «incité» à la participation à ces évènements de l’intérieur de la prison, ce que l’avocat réfute en envisageant d’interjeter appel.
Par ailleurs, Me Benqada dénonce les conditions de détention de ses clients depuis leur arrestation, expliquant que «la situation financière de plusieurs familles n’ont pas permis à ces dernières de rendre régulièrement visite à leurs enfants ou assister aux audiences».
Un an après les manifestations suite au décès, le 22 décembre 2017, de deux frères ouvriers dans les mines de charbon à Jerada, les acteurs associatifs locaux font état d’un bilan négatif, considérant que plusieurs projets promis sont restés au point morts, tandis que la libération des détenus, leur principale revendication, n’a jamais été concrétisée.
Contacté par Yabiladi, il explique avoir «réfuté ces accusations sur des bases juridiques prouvant en dix points l’innocence des prévenus et la faiblesse des récits tels que rapportés dans les procès-verbaux». «Mais la demande de libération des détenus a été rejetée», regrette-t-il.
Parmi ces détenus, Redouane Aït Rimouch a écopé de deux ans avec sursis, malgré avoir été déjà admis à l’hôpital psychiatrique et apporté les preuves nécessaires de son état de santé mentale instable, que le tribunal lui reconnaît. Un exemple parmi d’autres qui dénote du «manque flagrant des conditions d’un procès équitable pour tout ce groupe», selon Me Benqada. L'avocat dit être surpris par ces verdicts et souligne que trois autres détenus au cours du procès ont été maintenus en isolation.
Les avocats de la défense pointent du doigt l’iniquité du procès
En effet, le Parquet considère que les trois jeunes hommes seraient «les meneurs du Hirak à Jerada». En tant que tels, ils auraient «incité» à la participation à ces évènements de l’intérieur de la prison, ce que l’avocat réfute en envisageant d’interjeter appel.
Par ailleurs, Me Benqada dénonce les conditions de détention de ses clients depuis leur arrestation, expliquant que «la situation financière de plusieurs familles n’ont pas permis à ces dernières de rendre régulièrement visite à leurs enfants ou assister aux audiences».
«Il y a des proches qui n’ont même pas les ressources financières
nécessaires pour se déplacer de Jerada à Oujda. Imaginez alors pour ceux
dont les proches ont été transférés aux prisons de Taourirt et de
Selouane (région de Nador).»
En octobre 2018,
alors que le procès était en cours, des familles des détenus avaient
dénoncé les conditions de détention de leurs proches, ainsi que «la
standardisation» des chefs d’accusation portés à «des habitants de
Jerada même absents pendant les émeutes du 14 mars». Certains détenus
avaient alors observé des grèves de la faim, évoquant des allégations de
torture. C’est le cas notamment de Mohamed Hachbay, condamné jeudi à
quatre ans de prison ferme après avoir mené plusieurs grèves de la faim.Un an après les manifestations suite au décès, le 22 décembre 2017, de deux frères ouvriers dans les mines de charbon à Jerada, les acteurs associatifs locaux font état d’un bilan négatif, considérant que plusieurs projets promis sont restés au point morts, tandis que la libération des détenus, leur principale revendication, n’a jamais été concrétisée.
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