Procès de la journaliste sahraouie Nazha Al Khalidi
Ces expulsions d’avocats et
d’observateurs surviennent après celle, enregistrée le 19 mai dernier,
d’une autre délégation d’avocats espagnols qui devait se rendre au
Sahara occidental occupé pour assister au procès, prévu le 20 mai, de la
journaliste sahraouie.
Les autorités marocaines
ont empêché l’accès à El Ayoun occupée aux avocats espagnols Miguel
Angel Jerez, Jose Maria Costa et Ines Miranda, a rapporté hier l’APS
citant les médias espagnols.
Ils sont accrédités par le Conseil
général du droit espagnol (CGAE) pour assister au procès de la
journaliste sahraouie Nazha El Khalidi, prévu hier, 24 juin. Elle est
poursuivie pour ses activités de défense des droits de l’homme dans les
territoires sahraouis occupés.
Arrivés dans la capitale du Sahara
occidental occupé en provenance de Las Palmas de Gran Canaria, les
juristes espagnols ont été empêchés par la police marocaine de descendre
de l’avion et ont dû rentrer le même jour aux îles Canaries, ont
poursuivi les mêmes sources.
Selon le site d’information sahraoui Equipe Media,
deux autres observateurs internationaux n’ont pas aussi été autorisés
samedi à se rendre à l’aéroport de Casablanca (Maroc) pour assister au
procès de la journaliste sahraouie.
Ces expulsions d’avocats et
d’observateurs surviennent après celle, enregistrée le 19 mai dernier,
d’une autre délégation d’avocats espagnols qui devait se rendre au
Sahara occidental occupé pour assister au procès prévu le 20 mai contre
la journaliste sahraouie, avant d’être reporté au 24 juin.
Il s’agit de cinq avocats espagnols, en
l’occurrence Ramon Campos Garcia, Maria Lorettis Barron, Ruth Sebastian
Garcia, Maria Dolores Traviso et Sidi Talib Bouya Hassan, ainsi que de
deux observateurs norvégiens d’une organisation non gouvernementale
(ONG), Vigard Fuso Semifole et Kirsty Brevik Miller, qui ont été
contraints de rester dans le hall de l’aéroport de Madrid pendant cinq
heures jusqu’à leur vol à destination de Casablanca, avant d’être
expulsés par les autorités marocaines vers leurs pays d’origine.
Le procès de la journaliste Nazha El
Khalidi aurait dû se tenir le 20 mai, mais le tribunal de première
instance d’El Ayoun a reporté l’audience pour vérifier le contenu du
téléphone de la journaliste, saisi par la police marocaine alors qu’elle
assurait la couverture médiatique d’une manifestation de Sahraouis.
L’arbitraire légal
Les Nations unies ont exprimé de «sérieuses préoccupations»
à propos de cette affaire. La vice-présidente du groupe de travail sur
la détention arbitraire Elina Steinerte, le rapporteur spécial pour la
promotion du droit à la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye,
le rapporteur spécial sur la torture et autres traitements dégradants,
Nils Melzer, ont envoyé une lettre au gouvernement marocain dans
laquelle ils ont exprimé leur préoccupation pour l’arrestation de la
journaliste sahraouie et exigé l’abolition de la législation qui
criminalise les personnes pour pratique du journalisme sans autorisation
préalable.
Ils ont déclaré que l’article 238 du code
pénal marocain, qui accuse Nazha Al Khalidi d’exercer le métier de
journaliste sans s’être déclarée au préalable, est contredit par le
Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé et
ratifié par le Maroc. Ils ont invité Rabat à répondre aux questions sur
la torture pratiquée sur la journaliste.
Des organisations internationales, dont
Reporters sans frontières (RSF), ont récemment dénoncé le fait que le
Sahara occidental est «l’un des lieux les plus fermés au monde» aux journalistes, dénonçant «des détentions arbitraires, du harcèlement, des tortures, des emprisonnements et des condamnations lourdes et injustes».
De leur côté, les ONG Human Rights Watch
(HRW) et Amnesty International ont contesté le procès de la journaliste
sahraouie, qu’elles jugent «incompatible avec le droit de rechercher,
de recevoir et de diffuser des informations et des idées garanti par la
Déclaration universelle des droits de l’homme».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire