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jeudi 23 avril 2020

Le sentiment de confinement va-t-il nous amener à remettre en question notre culture carcérale ?

Le sentiment de confinement et d’isolement pendant cette pandémie nous rapproche du sentiment de l’enfermement vécu par les prisonniers dans les prisons, les réfugiés dans les centres de détention, les patients dans les hôpitaux et prisons psychiatriques. On se rapproche. Mais on est encore loin de l’enfermement 23/24h, 7 sur 7, dans 9m², seul ou avec deux ou trois, pendant des mois, si pas des années comme c’est le cas dans « les institutions totales ».
 Les premiers signes d’alerte du confinement doux sont là : le manque de liberté de mouvement, l’absence d’un vrai contact humain fait exploser le nombre d’appels à l’aide chez les organisations pour la prévention du suicide ou contre les violences conjugales. On nous dit qu’il y a un nombre de vieux qui se laissent mourir.
Pouvons-nous nous imaginer dans quel état se trouvent des détenus qui sortent des prisons ou des centres de détention après des années d’enfermement ?
Le sentiment de confinement va-t-il nous amener à remettre en question notre culture carcérale, notre société de bannissement et d’éloignement de tous ceux qu’on ne souhaite pas avoir chez nous ? Des déchus de la nationalité aux vieux dans les homes aux réfugiés dans des camps aux délinquants (pauvres) dans les prisons… Des institutions de soin sont nécessaires, mais il nous faudra surtout nous réapproprier le sentiment de résistance collective et notre pouvoir de régler les problèmes sociaux en tant que communautés.

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