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lundi 15 février 2021

L’annulation de la décision de Trump «renforcera le droit international»

The New Yorker et le Sahara Occidental, 13/2/2021

The New Yorker précise que «pendant des années, les responsables marocains ont empêché les journalistes d’entrer sur le territoire sahraoui pour les empêcher de rendre compte de la répression gouvernementale des Sahraouis».

Les Sahraouis estiment que la nouvelle administration des Etats-Unis, conduite par Joe Biden, devrait «rectifier» la décision de l'ex-président américain Donald Trump, sur le Sahara occidental afin de «renforcer» le droit international, écrit le journaliste Nicolas Niarchos dans un magazine américain. Dans une contribution mercredi dans le magazine The New Yorker, Nicolas Niarchos, journaliste britannique, né à New York, spécialisé notamment dans les conflits, dit avoir discuté récemment avec des représentants du Front Polisario au sujet du tweet le 10 décembre de Trump dans lequel il avait annoncé la reconnaissance des Etats-Unis de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Les représentants du Polisario m'ont dit qu'ils espéraient que Biden renverserait la proclamation de Trump», écrit-il dans ce contexte.
Le journaliste cite entre autres, Mouloud Said, le représentant du Front Polisario à Washington, qui estime que «quelqu'un comme le président Biden ne peut ignorer le droit international, et nous sommes convaincus qu'il n'approuvera pas la transaction illégale faite par Trump». «Nous pensons que plus tôt l'administration (de Biden) rectifiera la décision de Trump, plus tôt le droit international sera renforcé», a ajouté le diplomate sahraoui cité par Nicolas Niarchos.

 Le journaliste poursuit: «J'ai récemment parlé par téléphone à Aminatou Haidar, une des principales militantes sahraouies des droits de l'homme, pour qui ‘'la situation s'est détériorée'' et qui a appelé Biden à ‘'annuler'' la proclamation de Trump et à défendre les droits du peuple sahraoui». Quant à Naziha El Khalidi, une autre militante sahraouie, elle a confié à Nicolas Niarchos, que la décision de Trump «est contre la politique étrangère américaine elle-même, qui cherchait depuis trente ans à trouver une solution pacifique au Sahara occidental et à soutenir le processus de l'ONU». D'après Nicolas Niarchos, une nouvelle génération de nationalistes sahraouis affirme que leur désir d'indépendance «reste résolu». «Hamahu-Allah Mohamed, un jeune diplomate, m'a dit que ses pairs sont engagés dans la lutte contre le Maroc». Il a dit aussi que «les jeunes, c'est notre conviction que nous nous battrons jusqu'à la mort», raconte également le journaliste. Le journaliste affirme, en outre, avoir appelé après le tweet de Trump, plusieurs des Sahraouis qu'il avait rencontrés au cours de ses missions dans les territoires sahraouis.
Parmi ces Sahraouis, Mohamed Salem Werad, rédacteur en chef de Sahrawi Voice, un média numérique. Il a déclaré que l'opinion dominante sahraouie affirmait autrefois que les Etats-Unis étaient le défenseur du droit international. «Maintenant, ils nous crachent au visage», a-t-il dit, faisant référence au tweet de Trump. Mais pour Hamahu-Allah Mohamed, «le seul avantage de l'épisode Trump est qu'il a fait de la question (sahraouie) une priorité pour Biden et d'autres dirigeants internationaux», écrit le journaliste. Par ailleurs, Nicolas Niarchos raconte dans son article qu'il avait rendu compte du conflit sahraoui au New Yorker, pendant plusieurs mois en 2017 et 2018, après un déplacement dans le territoire sahraoui, occupé par le Maroc, où il affirme avoir été détenu (par les autorités marocaines) avant d'être autorisé à prendre l'avion pour quitter la zone. Le journaliste précise à ce sujet que «pendant des années, les responsables marocains ont empêché les journalistes d'entrer sur le territoire sahraoui pour les empêcher de rendre compte de la répression gouvernemeJohn Bntale des Sahraouis».Il regrette dans ce contexte, la persistance du conflit au Sahara occidental et le blocage, depuis 2019, des négociations entre les parties au conflit, l'envoyé spécial de l'ONU, l'Allemand Horst Kohler, ayant démissionné en mai en raison de problèmes de santé. Pourtant, écrit-il encore, en 2018, la nomination par Trump de John Bolton en tant que conseiller à la sécurité nationale a donné l'espoir aux Sahraouis que leur cause recevrait plus d'attention à Washington et dans les capitales européennes. Et de rappeler que Bolton avait travaillé sur la question dans le passé avec James Baker, et lorsqu'il a dévoilé la politique de l'administration Trump en Afrique, il a déclaré qu'il devrait y avoir «une pression intense» pour résoudre le conflit du Sahara occidental. Toutefois, Trump a renvoyé Bolton en septembre de cette année.

 

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