Au Maroc, la liberté d’expression et de manifestation fait face à de nouvelles restrictions. Ce jeudi 26/12, 13 membres du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 2 000 dirhams (soit 200 euros, 670 tnd), pour avoir participé à un rassemblement non autorisé.
Les faits remontent à novembre 2023, lorsque ces militants ont organisé un sit-in devant un magasin Carrefour, appelant au boycott de l’enseigne française qu’ils accusent de liens économiques avec l’occupation israélienne. Les accusés ont annoncé leur intention de faire appel, selon l’agence de presse espagnole EFE.
Une répression croissante contre les mouvements pro-Palestine
Cette affaire s’ajoute à une autre décision judiciaire marquante : celle d’Ismail Lghazaoui, un ingénieur agronome et militant du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). En octobre dernier, Ghazaoui a été condamné à un an de prison ferme pour « incitation à commettre des crimes ». Il avait été arrêté alors qu’il se rendait à une manifestation organisée près du consulat des États-Unis.
Ces condamnations surviennent dans un contexte de forte mobilisation internationale autour du conflit israélo-palestinien, notamment après les événements de Gaza en 2023.
Une comparaison frappante avec l’Europe
Alors que les citoyens marocains subissent des restrictions croissantes à leur liberté d’expression et de manifestation, les mobilisations pro-Palestine en Europe se déroulent avec davantage de latitude. Dans des pays comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, des milliers de personnes ont pu défiler pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne sans craindre de répercussions judiciaires immédiates.
Cette différence illustre le climat répressif qui prévaut au Maroc, où les manifestations publiques, même pacifiques, sont souvent considérées comme une menace à l’ordre public.
Un appel à la liberté d’expression
Les condamnations des manifestants pro-Palestine soulèvent des préoccupations plus larges sur l’état de la liberté d’expression et des droits humains au Maroc. Alors que les autorités affirment vouloir préserver l’ordre public, ces mesures sont perçues par beaucoup comme une tentative de dissuader toute critique ou mobilisation sur des sujets sensibles.
Le cas des militants pro-Palestine rappelle que, dans certains pays, manifester pour une cause reste un acte risqué, loin des standards internationaux en matière de droits fondamentaux.
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