Samedi 17 mai, des Sahraouis de Bressuire et des environs ont célébré le 52e anniversaire de la création du Front Polisario, qui a vu le jour le 10 mai 1973. Vincent Sarazin, photographe « nomade », a pu découvrir les camps de réfugiés de Smara et Rabouni en Algérie. Il était présent à Bressuire.
Je suis un Sahraoui d’adoption. Je me sens extrêmement solidaire
,
lâche Vincent Sarazin au cours d’une conversation devant la salle du
foyer Hérault de Bressuire. Samedi 17 mai, l’association Khayma –
Solidarité avec les enfants du Sahara occidental organisait un événement
pour célébrer le 52e anniversaire de la création du Front Polisario.
Le Sahara occidental, listé comme étant un territoire non autonome par l’Organisation des Nations Unies (ONU), est une ancienne colonie espagnole contrôlée en majeure partie par le Royaume du Maroc. Les Sahraouis du Front Polisario, un groupe politique fondé le 10 mai 1973 et soutenu par l’Algérie, se battent pour obtenir leur indépendance (lire par ailleurs).
Quelques
années après la création de ce groupe d’indépendantistes, Vincent
Sarazin part en Afrique avec un club de voyageurs. C’était en 1987. On passait par Tindouf et c’est à ce moment-là j’ai entendu parler du Sahara occidental pour la première fois
, se rappelle celui qui se décrit comme un nomade.
C’est ici, en Algérie, que se trouvent plusieurs camps de réfugiés
sahraouis. Vincent Sarazin est spectateur d’une scène où militaires et
structures sociales défilent dans les rues. Il s’intéresse au sujet puis
n’en entend plus parler. En effet, après plusieurs années de conflit,
un cessez-le-feu est acté en 1991. Les Nations Unies souhaitent alors la
mise en place d’un référendum pour définir l’avenir du Sahara
occidental, en vain.
J’ai de nouveau entendu parler du Sahara occidental au détour d’une exposition. C’était il y a une quinzaine d’années, raconte le photographe. J’ai
fait la rencontre de Colette Blais, une infirmière retraitée de Rezé
(Loire-Atlantique) qui a mis en place des écoles d’infirmières dans les
camps
, poursuit-il.
Cette rencontre lui parle à plus d’un titre puisqu’il connaît en partie
le sujet et s’intéresse de près au domaine de la santé, secteur où il a
pu exercer son métier de vidéaste dans les années 1990. À partir de ce
moment-là, Vincent Sarazin rejoint l’association Enfants réfugiés du
monde avec, déjà à cette époque, l’envie d’aller dans les camps de
réfugiés sahraouis.
J’étais celui qui venait faire des photos de la cause. C’est un sujet tabou dont on ne parle pas, ajoute-t-il. Ensuite, il passe du temps dans les camps de Samra et Rabouni. Épaulé par un guide qui parle français, il découvre l’hôpital puis le dispensaire, assiste à deux manifestations… Il s’imprègne de la vie des camps et fait des centaines de photographies.
Avant, je disais que j’étais un photographe militant. Maintenant, je milite en travaillant mes images, glisse-t-il.
la franche impression d’être à [s] a place. Il garde en tête l’image d’une photo prise d’un point un peu haut d’un camp. Au premier plan, des jeunes Sahraouis posent pour l’objectif. Au second plan, le camp de réfugiés occupe le reste de l’espace.
Le camp s’étire à perte d’espoir, commente le photographe.
Après des années de cessez-le-feu, les combats ont repris en novembre 2020, augmentant le nombre de réfugiés dans les camps. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), la région de Tindouf accueille plus de 173 000 personnes réparties dans six camps.
fiers de leur appartenanceet gardent l’espoir de la mise en place d’un référendum d’autodétermination.
Au départ, les camps étaient faits avec des toiles. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de constructions pérennes, comme s’ils savaient qu’ils n’allaient pas repartir, raconte-t-il. Pourtant, j’ai été marqué par ma rencontre avec un « p’tit père » qui est dans les camps depuis de nombreuses années. Il garde l’espoir de mourir là où il est né.
La position de la France par rapport au Sahara occidental
seule base juste.Le 14 avril 2025, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a rappelé la
position intangiblede la France par rapport à la souveraineté marocaine du Sahara occidental :
Pour la France, le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine.
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