Equipe Media, El Ayoun, Sahara occidental occupé, 6 juillet 2025
Bachir Khadda, responsable des archives d’Equipe Media, est
emprisonné au Maroc depuis près de 15 ans, dans le cadre d’une détention liée à
son travail journalistique et à ses opinions politiques. Selon les informations
disponibles, il a été victime d’une campagne systématique d’isolement et d’abus,
dont plus de huit ans en isolement cellulaire. En raison de la distance et du
harcèlement auxquels sont confrontées les familles des prisonniers politiques
sahraouis, il n’a pas pu voir ses parents pendant tout ce temps.
Equipe Media publie cette
déclaration urgente pour dénoncer les tortures que, selon certaines
informations, subit notre camarade Khadda dans la prison de Tiflet 2. Sa
situation reflète également, selon nous, la réalité d’autres journalistes
sahraouis détenus.
Khadda a été arrêté il y a 15 ans
pour des accusations que les organisations internationales et l’ONU considèrent
comme fabriquées de toutes pièces. C’est un schéma qui se répète avec beaucoup
de ses collègues. Son calvaire témoigne, comme on a pu le constater, des
efforts systématiques visant à faire taire les voix sahraouies qui tentent de
documenter ce qui se passe dans les territoires occupés. Son isolement
cellulaire prolongé, qui dure depuis près de huit ans, l’a privé de tout
contact humain. Il s’agit d’une tactique délibérée et cruelle.
En outre, Khadda serait victime d’insultes
constantes de la part de détenus marocains de droit commun, encouragés par les
gardiens eux-mêmes à l’humilier et à le traiter de « traître ». Cette pression
psychologique, si elle est confirmée, constituerait une grave violation des
droits humains et des normes internationales relatives aux conditions de
détention.
La déshumanisation se manifeste
également dans sa récente tentative de poursuivre ses études. Selon les
informations disponibles, Khadda a été contraint de passer ses examens
universitaires menotté et entouré de gardiens. Cet acte est considéré comme délibérément
humiliant, visant à porter atteinte à sa dignité et à ses efforts
intellectuels.
Le cas de Khadda est lié à celui
d’autres journalistes sahraouis, tels que Mohamed Lamin Haddi, Abdallahi
Lekhfauni et Hassan Dah, qui auraient également été victimes de procès
inéquitables, de tortures et de détentions arbitraires en raison de leur
travail journalistique.
Leurs souffrances s’inscrivent
dans un contexte plus large d’abus et d’humiliations présumés. Au moins six
autres journalistes sahraouis, dont Khatri Daddah et Mahmoud Lkouiri, sont
toujours incarcérés dans des prisons marocaines à la suite de ce que l’Equipe
Media qualifie de « procès-spectacles ». Selon les informations disponibles,
ils sont victimes de tortures, de négligence médicale et d’abus racistes. Tout
cela en raison de leur engagement à couvrir les événements dans le Sahara
occidental occupé.
Dans ce contexte, Equipe Media exige des mesures urgentes pour mettre fin aux abus présumés contre Bachir Khadda et tous les journalistes sahraouis :
- La libération immédiate et inconditionnelle de Bachir Khadda et de tous les journalistes sahraouis détenus dans les prisons marocaines;
- La fin de l’isolement, de l’incitation à la violence et de la torture psychologique contre Khadda et les autres prisonniers sahraouis à Tiflet 2 et dans d’autres prisons marocaines;
- L’intervention urgente des Nations unies pour mener des enquêtes indépendantes sur les conditions carcérales, avec un mandat spécifique pour examiner les abus subis par Khadda et ses compagnons, et demander des comptes au Maroc pour les violations présumées des Conventions de Genève applicables au Sahara occidental.
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