, 22/12/2017
La
justice de l’occupant marocain a condamné ce jeudi à 20 ans de prison
ferme Mohamed El-Ayoubi, l’un des Sahraouis poursuivis dans l’affaire
des camps de Gdeim Izik. Mohamed El-Ayoubi a été jugé par contumace pour
«violence et blessures contre les éléments des forces de l’ordre», son
état de santé ne lui permettant pas de se présenter aux audiences, selon
la presse marocaine qui rapporte l’information.
Agé de 62 ans, il avait été arrêté et incarcéré en novembre 2010,
avant d’être remis en liberté provisoire un an plus tard pour raisons de
santé. Durant sa détention, il a subi des «traitements inhumains»,
selon des ONG de défense des droits de l’Homme. Certaines d’entre elles
assurent qu’il souffre de troubles mentaux. Des troubles causés par les
tortures qu’il a subies dans les geôles de Mohammed VI. Mais cela n’a
pas empêché la justice marocaine de l’envoyer à nouveau en prison.
Rappel
Dans le cadre de cette même affaire, 25 Sahraouis avaient déjà été
condamnés une première fois par le tribunal militaire pour des peines
allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité. Leur seul tort a été
d’avoir manifesté en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental et de
s’être opposés à la destruction de leur camp. Pour discréditer leur
combat, le Makhzen leur a mis sur le dos des histoires de meurtre
d’agent de l’ordre.
Suite à une réforme de la justice militaire introduite par le Maroc
en juillet 2015 – sur fond de protestations des ONG des droits de
l’Homme sur ce jugement d’exception –, Rabat a décidé de faire à nouveau
comparaître ces Sahraouis devant une juridiction civile. Le parquet
avait alors requis la peine maximale à l’encontre des 25 accusés. En
juillet dernier, la justice marocaine a prononcé des peines allant de
deux ans de prison à la perpétuité. Le Polisario et les ONG de défense
des droits humains avaient alors fustigé des «peines iniques».
S. S.
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