samedi 30 décembre 2017

Gdeim Izik : un Sahraoui souffrant de troubles mentaux condamné à 20 ans de prison








Pour discréditer leur combat, le Makhzen a mis sur le dos des prisonniers sahraouis des meurtres d’agent de l’ordre
Des ONG assurent que Mohamed El-Ayoubi souffre de troubles mentaux. D. R.


La justice de l’occupant marocain a condamné ce jeudi à 20 ans de prison ferme Mohamed El-Ayoubi, l’un des Sahraouis poursuivis dans l’affaire des camps de Gdeim Izik. Mohamed El-Ayoubi a été jugé par contumace pour «violence et blessures contre les éléments des forces de l’ordre», son état de santé ne lui permettant pas de se présenter aux audiences, selon la presse marocaine qui rapporte l’information.
Agé de 62 ans, il avait été arrêté et incarcéré en novembre 2010, avant d’être remis en liberté provisoire un an plus tard pour raisons de santé. Durant sa détention, il a subi des «traitements inhumains», selon des ONG de défense des droits de l’Homme. Certaines d’entre elles assurent qu’il souffre de troubles mentaux. Des troubles causés par les tortures qu’il a subies dans les geôles de Mohammed VI. Mais cela n’a pas empêché la justice marocaine de l’envoyer à nouveau en prison.

Rappel
Dans le cadre de cette même affaire, 25 Sahraouis avaient déjà été condamnés une première fois par le tribunal militaire pour des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité. Leur seul tort a été d’avoir manifesté en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental et de s’être opposés à la destruction de leur camp. Pour discréditer leur combat, le Makhzen leur a mis sur le dos des histoires de meurtre d’agent de l’ordre.
Suite à une réforme de la justice militaire introduite par le Maroc en juillet 2015 – sur fond de protestations des ONG des droits de l’Homme sur ce jugement d’exception –, Rabat a décidé de faire à nouveau comparaître ces Sahraouis devant une juridiction civile. Le parquet avait alors requis la peine maximale à l’encontre des 25 accusés. En juillet dernier, la justice marocaine a prononcé des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité. Le Polisario et les ONG de défense des droits humains avaient alors fustigé des «peines iniques».
S. S.

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