Habitué
aux godilles propres à satisfaire droite et centristes, Emmanuel Macron
a réussi durant ses premiers mois de mandat à faire passer sans
encombre les projets de loi qui figuraient dans son programme. Mais
l'inattendu et soudain virage droitier pris sur le dossier de
l'immigration passe très mal et lève des boucliers jusque parmi ses
troupes.
La
polémique fait boule de neige en ces vacances de Noël. A gauche, dans
le secteur associatif et la société civile mais aussi au sein même de la
majorité d'Emmanuel Macron, de nombreuses voix s'élèvent contre les
projets du gouvernement en matière d'immigration. Avec plus ou moins de
virulence, toutes convergent pour dénoncer un "virage sécuritaire" inattendu qui tranche avec la bienveillance érigée en philosophie macroniste.
En cause, les récentes circulaires émanant du ministère de l'Intérieur de Gérard Collomb qui demandent aux préfets plus de reconductions à la frontière et souhaitent un "recensement administratif" des personnes en hébergement d'urgence, en envoyant notamment des "équipes mobiles" dans les centres gérés par des associations.
Ce jeudi 28 décembre, au micro de RMC/BFMTV,
le médecin Raphaël Pitti est allé encore plus loin. Cet ancien médecin
militaire, catholique fervent, a décidé de rendre sa Légion d'honneur
obtenue début décembre pour protester contre les conditions d'accueil
des migrants en France. Et juge "indignes des valeurs de la République française" les mesures édictées place Beauvau. Quant à la circulaire sur le recensement des migrants, le sexagénaire qui a plusieurs fois risqué sa vie ces dernières années pour aller former des médecins sur le théâtre de guerre syrien, lâche : "Bien
entendu, j'accepte tout à fait l'idée que pour des raisons
sécuritaires, la police puisse contrôler les personnes qui arrivent d'un
autre pays avec le risque terroriste que nous connaissons (...) mais
lorsque l'on demande aux associations humanitaires de le faire à la
place, alors là on est dans des choses qui rappellent une certaine
histoire, et je pense à Vichy en particulier". Une accusation qu'il développe : "Dès
lors qu'on fait appel aux associations humanitaires dont la mission
essentielle est de porter assistance et qu'on leur demande de dénoncer
les personnes en situation irrégulière qui sont dans les centres
d'hébergement, on est déjà dans la délation".
En cause, les récentes circulaires émanant du ministère de l'Intérieur de Gérard Collomb qui demandent aux préfets plus de reconductions à la frontière et souhaitent un "recensement administratif" des personnes en hébergement d'urgence, en envoyant notamment des "équipes mobiles" dans les centres gérés par des associations.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire