PolitiqueYassine Benargane 19/10/2018
Un festival
en Irak a accordé, cette semaine, son prix du «meilleur film documentaire» à
une œuvre qui traite de la question du Sahara occidental. De quoi irriter
l’ambassade irakienne à Rabat et la diplomatie marocaine.
L’ambassade
irakienne à Rabat a confirmé ce vendredi que l’ambassadeur Ziyad Khalid Abd Ali
a adressé une note à la direction du festival international du film de
Sulaymaniya (SIFF), capitale de la province du même nom au nord-est de l’Irak.
A l’origine de cette note, la projection du film documentaire «3 Stolen
Cameras», qui traite de la question du Sahara occidental, lors de la 3e édition
dudit festival qui s’est déroulé du 10 au 16 octobre.
Une «prise
de contact» plutôt qu’une «convocation»
Une source
autorisée au sein de l’ambassade d’Irak a confié à Yabiladi que la
représentation diplomatique a adressé une note écrite à la direction du SIFF
pour demander des explications suite à la projection d’un film documentaire sur
le Sahara occidental. Cette note «intervient après des contacts entre
l’ambassadeur irakien et le ministère marocain des Affaires étrangères»,
poursuit notre source.
«Le
ministère marocain des Affaires étrangères a pris contact avec l’ambassadeur
irakien pour l’informer de la projection dudit film. Une rencontre a eu lieu et
la note verbale du Maroc a été transformée en note écrite adressée par
l’ambassade à la direction du festival. Nous attendons toujours une réponse.»
Source
autorisée au sein de l’ambassade irakienne à Rabat
De son côté,
une source proche du dossier apporte quelques précisions. «Le Maroc n’a pas
convoqué l’ambassadeur irakien tel que cela a été relayé par certains médias.
La convocation de l’ambassadeur d’un pays étranger a un poids dans les
relations diplomatiques et internationales», nous explique-t-elle. «La
convocation est synonyme de mécontentement ou de notification d’une position,
alors que ce cas de figure entre simplement dans le cadre de la gestion
quotidienne», ajoute-t-elle.
Pour la note
verbale, notre source explique que «ce sont les moyens de travail normaux».
«L’information
sur la projection du film a circulé. Le directeur chargé du Moyen-Orient au
sein du MAECI a donc contacté, par téléphone, l’ambassadeur irakien. Ce dernier
a insisté pour rencontrer le directeur pour expliquer davantage la situation.»
Source
proche du dossier
Un
documentaire primé au SIFF
Notre source
estime toutefois que «le MAECI doit faire attention à ce genre de chose et ne
pas les laisser passer». «Ce n’est pas normal, d’autant plus que le Maroc
défend l’intégrité territoriale de tous les pays et ne s’est jamais rangé du
côté d’une entité séparatiste, à commencer par l’Irak elle-même», conclut-elle.
Jeudi, le
média kurde Rudaw a rapporté à tort que «l’ambassadeur irakien
à Rabat a été convoqué par le gouvernement du Maroc», citant Danar Omer,
directeur artistique du SIFF. «L'ambassadeur irakien m’a contacté à ce sujet,
disant que le film était interdit et demandant pourquoi nous l’avions présenté.
Nous avons expliqué que nous n’étions pas au courant mais qu’il s’agit d’un
film documentaire et que sa projection est donc normale», confie ce responsable
du festival au média kurde.
Ce dernier
fait savoir que le documentaire est «une histoire sur la rupture d’une censure
absolue avec des séquences uniques provenant d’une région dans laquelle les
autorités marocaines ont réussi à mettre en place un blocus quasi total des
médias», citant son synopsis.
D’ailleurs,
le documentaire «3 stolen Cameras» a même raflé le prix du «meilleur film
documentaire» au SIFF lors de l’édition de cette année. Il s’agit d’un «projet
commun entre la Suède et le Sahara occidental» réalisé par Ibtihal Alaloul et
Ailla Brahim, conclut le média kurde.
Yassine Benargane
Journaliste Yabiladi.com
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Sahara_occidental film_documentaire 3_Stolen_Cameras ambassade MAECI irak maroc SIFF
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Politique
Publié
La projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental dérange au Maroc et en Irak
Un festival en Irak a accordé, cette semaine, son prix du «meilleur
film documentaire» à une œuvre qui traite de la question du Sahara
occidental. De quoi irriter l’ambassade irakienne à Rabat et la
diplomatie marocaine.
Temps de lecture: 2'
Une capture d'écran tirée du documentaire «3 Stolen Cameras». / Ph. DR
L’ambassade irakienne à Rabat a confirmé ce vendredi que
l’ambassadeur Ziyad Khalid Abd Ali a adressé une note à la direction du
festival international du film de Sulaymaniya (SIFF), capitale de la
province du même nom au nord-est de l’Irak. A l’origine de cette note,
la projection du film documentaire «3 Stolen Cameras», qui traite de la
question du Sahara occidental, lors de la 3e édition dudit festival qui
s’est déroulé du 10 au 16 octobre.
Une «prise de contact» plutôt qu’une «convocation»
Une source autorisée au sein de l’ambassade d’Irak a confié à Yabiladi que la représentation diplomatique a adressé une note écrite à la direction du SIFF pour demander des explications suite à la projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental. Cette note «intervient après des contacts entre l’ambassadeur irakien et le ministère marocain des Affaires étrangères», poursuit notre source.
Pour la note verbale, notre source explique que «ce sont les moyens de travail normaux».
Notre source estime toutefois que «le MAECI doit faire attention à ce genre de chose et ne pas les laisser passer». «Ce n’est pas normal, d’autant plus que le Maroc défend l’intégrité territoriale de tous les pays et ne s’est jamais rangé du côté d’une entité séparatiste, à commencer par l’Irak elle-même», conclut-elle.
Jeudi, le média kurde Rudaw a rapporté à tort que «l’ambassadeur irakien à Rabat a été convoqué par le gouvernement du Maroc», citant Danar Omer, directeur artistique du SIFF. «L'ambassadeur irakien m’a contacté à ce sujet, disant que le film était interdit et demandant pourquoi nous l’avions présenté. Nous avons expliqué que nous n’étions pas au courant mais qu’il s’agit d’un film documentaire et que sa projection est donc normale», confie ce responsable du festival au média kurde.
Ce dernier fait savoir que le documentaire est «une histoire sur la rupture d’une censure absolue avec des séquences uniques provenant d’une région dans laquelle les autorités marocaines ont réussi à mettre en place un blocus quasi total des médias», citant son synopsis.
D’ailleurs, le documentaire «3 stolen Cameras» a même raflé le prix du «meilleur film documentaire» au SIFF lors de l’édition de cette année. Il s’agit d’un «projet commun entre la Suède et le Sahara occidental» réalisé par Ibtihal Alaloul et Ailla Brahim, conclut le média kurde.
Une «prise de contact» plutôt qu’une «convocation»
Une source autorisée au sein de l’ambassade d’Irak a confié à Yabiladi que la représentation diplomatique a adressé une note écrite à la direction du SIFF pour demander des explications suite à la projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental. Cette note «intervient après des contacts entre l’ambassadeur irakien et le ministère marocain des Affaires étrangères», poursuit notre source.
«Le ministère marocain des Affaires étrangères a pris contact avec
l’ambassadeur irakien pour l’informer de la projection dudit film. Une
rencontre a eu lieu et la note verbale du Maroc a été transformée en
note écrite adressée par l’ambassade à la direction du festival. Nous
attendons toujours une réponse.»
De son côté, une source proche du dossier apporte quelques
précisions. «Le Maroc n’a pas convoqué l’ambassadeur irakien tel que
cela a été relayé par certains médias. La convocation de l’ambassadeur
d’un pays étranger a un poids dans les relations diplomatiques et
internationales», nous explique-t-elle. «La convocation est synonyme de
mécontentement ou de notification d’une position, alors que ce cas de
figure entre simplement dans le cadre de la gestion quotidienne»,
ajoute-t-elle.
«L’information sur la projection du film a circulé. Le directeur
chargé du Moyen-Orient au sein du MAECI a donc contacté, par téléphone,
l’ambassadeur irakien. Ce dernier a insisté pour rencontrer le directeur
pour expliquer davantage la situation.»
Un documentaire primé au SIFFNotre source estime toutefois que «le MAECI doit faire attention à ce genre de chose et ne pas les laisser passer». «Ce n’est pas normal, d’autant plus que le Maroc défend l’intégrité territoriale de tous les pays et ne s’est jamais rangé du côté d’une entité séparatiste, à commencer par l’Irak elle-même», conclut-elle.
Jeudi, le média kurde Rudaw a rapporté à tort que «l’ambassadeur irakien à Rabat a été convoqué par le gouvernement du Maroc», citant Danar Omer, directeur artistique du SIFF. «L'ambassadeur irakien m’a contacté à ce sujet, disant que le film était interdit et demandant pourquoi nous l’avions présenté. Nous avons expliqué que nous n’étions pas au courant mais qu’il s’agit d’un film documentaire et que sa projection est donc normale», confie ce responsable du festival au média kurde.
Ce dernier fait savoir que le documentaire est «une histoire sur la rupture d’une censure absolue avec des séquences uniques provenant d’une région dans laquelle les autorités marocaines ont réussi à mettre en place un blocus quasi total des médias», citant son synopsis.
D’ailleurs, le documentaire «3 stolen Cameras» a même raflé le prix du «meilleur film documentaire» au SIFF lors de l’édition de cette année. Il s’agit d’un «projet commun entre la Suède et le Sahara occidental» réalisé par Ibtihal Alaloul et Ailla Brahim, conclut le média kurde.
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Politique
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La projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental dérange au Maroc et en Irak
Un festival en Irak a accordé, cette semaine, son prix du «meilleur
film documentaire» à une œuvre qui traite de la question du Sahara
occidental. De quoi irriter l’ambassade irakienne à Rabat et la
diplomatie marocaine.
Temps de lecture: 2'
Une capture d'écran tirée du documentaire «3 Stolen Cameras». / Ph. DR
L’ambassade irakienne à Rabat a confirmé ce vendredi que
l’ambassadeur Ziyad Khalid Abd Ali a adressé une note à la direction du
festival international du film de Sulaymaniya (SIFF), capitale de la
province du même nom au nord-est de l’Irak. A l’origine de cette note,
la projection du film documentaire «3 Stolen Cameras», qui traite de la
question du Sahara occidental, lors de la 3e édition dudit festival qui
s’est déroulé du 10 au 16 octobre.
Une «prise de contact» plutôt qu’une «convocation»
Une source autorisée au sein de l’ambassade d’Irak a confié à Yabiladi que la représentation diplomatique a adressé une note écrite à la direction du SIFF pour demander des explications suite à la projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental. Cette note «intervient après des contacts entre l’ambassadeur irakien et le ministère marocain des Affaires étrangères», poursuit notre source.
Pour la note verbale, notre source explique que «ce sont les moyens de travail normaux».
Notre source estime toutefois que «le MAECI doit faire attention à ce genre de chose et ne pas les laisser passer». «Ce n’est pas normal, d’autant plus que le Maroc défend l’intégrité territoriale de tous les pays et ne s’est jamais rangé du côté d’une entité séparatiste, à commencer par l’Irak elle-même», conclut-elle.
Jeudi, le média kurde Rudaw a rapporté à tort que «l’ambassadeur irakien à Rabat a été convoqué par le gouvernement du Maroc», citant Danar Omer, directeur artistique du SIFF. «L'ambassadeur irakien m’a contacté à ce sujet, disant que le film était interdit et demandant pourquoi nous l’avions présenté. Nous avons expliqué que nous n’étions pas au courant mais qu’il s’agit d’un film documentaire et que sa projection est donc normale», confie ce responsable du festival au média kurde.
Ce dernier fait savoir que le documentaire est «une histoire sur la rupture d’une censure absolue avec des séquences uniques provenant d’une région dans laquelle les autorités marocaines ont réussi à mettre en place un blocus quasi total des médias», citant son synopsis.
D’ailleurs, le documentaire «3 stolen Cameras» a même raflé le prix du «meilleur film documentaire» au SIFF lors de l’édition de cette année. Il s’agit d’un «projet commun entre la Suède et le Sahara occidental» réalisé par Ibtihal Alaloul et Ailla Brahim, conclut le média kurde.
Une «prise de contact» plutôt qu’une «convocation»
Une source autorisée au sein de l’ambassade d’Irak a confié à Yabiladi que la représentation diplomatique a adressé une note écrite à la direction du SIFF pour demander des explications suite à la projection d’un film documentaire sur le Sahara occidental. Cette note «intervient après des contacts entre l’ambassadeur irakien et le ministère marocain des Affaires étrangères», poursuit notre source.
«Le ministère marocain des Affaires étrangères a pris contact avec
l’ambassadeur irakien pour l’informer de la projection dudit film. Une
rencontre a eu lieu et la note verbale du Maroc a été transformée en
note écrite adressée par l’ambassade à la direction du festival. Nous
attendons toujours une réponse.»
De son côté, une source proche du dossier apporte quelques
précisions. «Le Maroc n’a pas convoqué l’ambassadeur irakien tel que
cela a été relayé par certains médias. La convocation de l’ambassadeur
d’un pays étranger a un poids dans les relations diplomatiques et
internationales», nous explique-t-elle. «La convocation est synonyme de
mécontentement ou de notification d’une position, alors que ce cas de
figure entre simplement dans le cadre de la gestion quotidienne»,
ajoute-t-elle.
«L’information sur la projection du film a circulé. Le directeur
chargé du Moyen-Orient au sein du MAECI a donc contacté, par téléphone,
l’ambassadeur irakien. Ce dernier a insisté pour rencontrer le directeur
pour expliquer davantage la situation.»
Un documentaire primé au SIFFNotre source estime toutefois que «le MAECI doit faire attention à ce genre de chose et ne pas les laisser passer». «Ce n’est pas normal, d’autant plus que le Maroc défend l’intégrité territoriale de tous les pays et ne s’est jamais rangé du côté d’une entité séparatiste, à commencer par l’Irak elle-même», conclut-elle.
Jeudi, le média kurde Rudaw a rapporté à tort que «l’ambassadeur irakien à Rabat a été convoqué par le gouvernement du Maroc», citant Danar Omer, directeur artistique du SIFF. «L'ambassadeur irakien m’a contacté à ce sujet, disant que le film était interdit et demandant pourquoi nous l’avions présenté. Nous avons expliqué que nous n’étions pas au courant mais qu’il s’agit d’un film documentaire et que sa projection est donc normale», confie ce responsable du festival au média kurde.
Ce dernier fait savoir que le documentaire est «une histoire sur la rupture d’une censure absolue avec des séquences uniques provenant d’une région dans laquelle les autorités marocaines ont réussi à mettre en place un blocus quasi total des médias», citant son synopsis.
D’ailleurs, le documentaire «3 stolen Cameras» a même raflé le prix du «meilleur film documentaire» au SIFF lors de l’édition de cette année. Il s’agit d’un «projet commun entre la Suède et le Sahara occidental» réalisé par Ibtihal Alaloul et Ailla Brahim, conclut le média kurde.
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