Mercredi, 31 Octobre, 2018, par Marion d'Allard
Mieux
vaut que ce qui se passe en prison reste en prison. Le ministère de la
Justice a tranché et les portes des « lieux d’enfermement » resteront
désormais fermées aux 900 bénévoles du Genepi. Une décision « brutale et
unilatérale », dénonce l’association étudiante qui depuis quarante-deux
ans intervient auprès des détenus dans le cadre d’ateliers éducatifs et
culturels.
L’affaire remonte à septembre dernier, quand la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a décidé de mettre un terme à ce partenariat. Une décision confirmée en début de semaine par la chancellerie. En cause, la prise de position « de certains groupes locaux du Genepi pour dénoncer les conditions de vie indignes des personnes incarcérées auxquelles ses bénévoles ont été confrontés », explique l’association qui revendique non seulement son indépendance mais surtout « la liberté de parole de ses membres et leur droit de témoignage, tel qu’inscrit dans ses statuts ». En rompant la convention de partenariat et en amputant l’association des quelque 50 000 euros annuels de subvention, l’État verse dans la « sanction politique », dénonce le Genepi, qui rappelle que « la surpopulation carcérale record et (le) durcissement des conditions de vie des personnes détenues ont valu à 37 prisons de France une condamnation par la justice française et/ou européenne ». Certes, la dénonciation est radicale… mais elle est assumée : « Nous mettons en lumière le nombre de suicides, ce qui est à chaque fois mal perçu même si on ne vise jamais les surveillants. On dénonce la prison mortifère, et c’est ça qui dérange », estime Eloïse Broc’h, porte-parole du Genepi, dans les colonnes de Libération. Côté ministère, on dénonce une « posture de dénigrement permanent », poursuit le quotidien. En somme, pour ne pas voir, ne laissons pas entrer les témoins.
L’affaire remonte à septembre dernier, quand la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a décidé de mettre un terme à ce partenariat. Une décision confirmée en début de semaine par la chancellerie. En cause, la prise de position « de certains groupes locaux du Genepi pour dénoncer les conditions de vie indignes des personnes incarcérées auxquelles ses bénévoles ont été confrontés », explique l’association qui revendique non seulement son indépendance mais surtout « la liberté de parole de ses membres et leur droit de témoignage, tel qu’inscrit dans ses statuts ». En rompant la convention de partenariat et en amputant l’association des quelque 50 000 euros annuels de subvention, l’État verse dans la « sanction politique », dénonce le Genepi, qui rappelle que « la surpopulation carcérale record et (le) durcissement des conditions de vie des personnes détenues ont valu à 37 prisons de France une condamnation par la justice française et/ou européenne ». Certes, la dénonciation est radicale… mais elle est assumée : « Nous mettons en lumière le nombre de suicides, ce qui est à chaque fois mal perçu même si on ne vise jamais les surveillants. On dénonce la prison mortifère, et c’est ça qui dérange », estime Eloïse Broc’h, porte-parole du Genepi, dans les colonnes de Libération. Côté ministère, on dénonce une « posture de dénigrement permanent », poursuit le quotidien. En somme, pour ne pas voir, ne laissons pas entrer les témoins.
Marion d’Allard
*Le
Genepi est une association étudiante française œuvrant auprès des personnes
incarcérées depuis 42 ans. Le 20 septembre 2018, la direction de
l’administration pénitentiaire (DAP) a mis fin de manière brutale à son
partenariat avec le Genepi. Suite à cette décision, des bénévoles se
sont déjà vus refuser l’accès à plusieurs établissements pénitentiaires
dans toute la France. Le Genepi réclame le renouvellement de sa convention et réaffirme l’indépendance de l’association.
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