Paris,
11 juin 2019 (SPS)
*Hassan Dah, journaliste sahraoui de l'equipe media, purge une peine de 30 ans. Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu un mois avant le démantèlement du camp de Gdeim Izik. Ces journalistes du groupe Gdeim Izik sont emprisonnés depuis le 10 octobre 2010, dans des conditions inhumaines. M-J F Solidmar
Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé dans un
rapport sur la liberté de la presse au Sahara occidental, territoire
occupé par le Maroc, la persécution et la répression des journalistes
sahraouis.
Présenté mardi à Madrid par sa section espagnole et publié sur son
site, RSF révèle dans son rapport "un territoire coupé du monde,
véritable trou noir de l’information, devenu une zone de non-droit pour
les journalistes".
Intitulé "Sahara occidental, un désert pour le journalisme", le
rapport est le premier travail de recherche jamais réalisé sur la
liberté de la presse dans ce territoire non-autonome.
Les rédacteurs du document inédit mentionnent que le silence
entourant le territoire est "principalement lié à la persécution et à la
répression constantes des journalistes sahraouis qui s’efforcent de
faire leur métier en dehors des circuits officiels marocains, mais aussi
à l’impossibilité pour les journalistes étrangers de travailler dans la
région", rappelant le refoulement "quasi systématique" par le Maroc,
puissance occupante, des journalistes étrangers qui veulent se rendre au
Sahara occidental.
"Le Maroc applique une politique de refoulement quasi systématique de
la presse étrangère qui tente de se rendre au Sahara occidental et
punit très sévèrement les journalistes citoyens qui essaient de donner
une version autre du discours officiel sur les réseaux sociaux", ont
expliqué les rédacteurs, soulignant que ces différents blocages ont
transformé le Sahara occidental au fil des ans en "un véritable trou
noir de l’information".
"Plus personne ne parle du Sahara occidental", a expliqué le président de la section espagnole de RSF, Alfonso Armada.
"Le territoire qui n’est ni en guerre ni en paix, est désormais
abordé uniquement sous l’angle humanitaire par les médias étrangers
alors que le conflit se perpétue sans issue depuis quatre décennies",
a-t-il ajouté.
Le rapport évoque la situation des journalistes sahraouis emprisonnés
qui sont souvent condamnés à de très lourdes peines*. Il donne, pour la
première fois, la parole à ces acteurs essentiels pour la paix dans la
région ainsi qu'à des spécialistes du conflit.
Il fait un focus sur le rôle des médias internationaux, notamment
espagnols et français, qui ont oublié la question du Sahara occidental,
présentant une nouvelle génération de journalistes sahraouis qui
"surmonte tant bien que mal ces obstacles et constitue une nouvelle
source d’information précieuse pour la presse étrangère et les
organisations internationales". (SPS)
020/090/700*Hassan Dah, journaliste sahraoui de l'equipe media, purge une peine de 30 ans. Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu un mois avant le démantèlement du camp de Gdeim Izik. Ces journalistes du groupe Gdeim Izik sont emprisonnés depuis le 10 octobre 2010, dans des conditions inhumaines. M-J F Solidmar
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