Un tribunal d’Agrigente a levé l’assignation à résidence de Carola
Rackete, la capitaine allemande arrêtée ce week-end à Lampedusa après
avoir accosté de force avec 41 migrants.
Une juge italienne s’est prononcée, mardi 2 juillet, en faveur de la libération de Carola Rackete, la capitaine allemande du navire humanitaire Sea-Watch 3 arrêtée samedi
pour avoir accosté de force dans la petite île de Lampedusa avec
quarante et un migrants à bord. La juge chargée de l’enquête
préliminaire a en effet indiqué aux médias italiens qu’un décret italien
sur la sécurité n’était « pas applicable aux actions de sauvetage ».
Le
ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, qui a vivement déploré
la décision de la magistrature italienne, a précisé que la capitaine
allemande allait faire l’objet d’une mesure d’expulsion vers
l’Allemagne, car elle est « dangereuse pour la sécurité nationale ».
La mesure d’éloignement du territoire italien, avec accompagnement à la
frontière, doit encore être confirmée par les autorités judiciaires,
a-t-il précisé.
« Elle
retournera dans son Allemagne, où ils ne seraient pas aussi tolérants
avec une Italienne si elle devait attenter à la vie de policiers
allemands », a commenté celui qui est aussi vice-premier ministre et patron de la Ligue (extrême droite). « L’Italie
a relevé la tête : nous sommes fiers de défendre notre pays et d’être
différents des autres petits leadeurs européens qui pensent pouvoir
encore nous traiter comme leur colonie », a-t-il ajouté.
Défense des droits de l’homme
L’ONG Sea-Watch a, pour sa part, exprimé son soulagement dans un tweet : « Nous
sommes soulagés que notre capitaine soit libre ! Il n’y avait aucune
raison de l’arrêter, car elle était engagée dans la défense des droits
de l’homme en Méditerranée et prenait ses responsabilités là où aucun
gouvernement européen ne le faisait. »
L’Allemande
de 31 ans avait été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi, placée
samedi matin aux arrêts domiciliaires à Lampedusa, puis transférée lundi
matin à Agrigente, la ville de Sicile dont dépend la petite île
italienne. Lundi, elle avait été entendue pendant trois heures par la
juge chargée de vérifier la validité de son arrestation.
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