‘La solidarité n’est pas un crime, c’est un devoir’
C’est la réponse de la jeune militante Fadela el-Makhloufi aux poursuites judicaires dont elle est l’objet. Elle a été convoquée le 22 octobre dernier par la gendarmerie de la région de Tinghir (Sud-est du Maroc) et présentée le jour-même devant le procureur du roi. Une première audience d’enquête avait été fixée au 2 novembre 2020.
L’ASDHOM qui se joint à plusieurs associations marocaines et internationales, demande l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre de la jeune militante féministe marocaine, membre du groupe Moussaouat (égalités) ainsi que du groupe de jeunes activistes solidaires avec les mouvements populaires et sociaux.
Fadela est poursuivie pour la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo à l’appel d’une campagne nationale de solidarité avec les prisonniers politiques du mouvement du Rif (Nord du Maroc) qui avaient entamé une grève de la faim.
L’ASDHOM exprime également sa solidarité avec la militante féministe Karima Nadir, porte-parole du mouvement « Hors-la-loi », connu aussi sous le nom de « Moroccan Outlaws ».
Ces derniers jours, Karima Nadir est la cible du site Chouf-TV, média proche des services de renseignements, qui cherche à la dénigrer et salir son image.
Elle subit des intimidations de la part de ce média qui s’est spécialisé dans la diffamation et le harcèlement des militantEs des droits humains au Maroc pour les faire taire.
Non seulement ce média s’est incrusté dans la vie privée de la militante féministe Karima Nadir mais il est allé jusqu’à afficher sur son site, un document officiel concernant son enfant mineur. Lequel document, un acte de naissance en l’occurrence, ne doit être délivré par les services de l’état-civil qu’aux représentants légaux de l’enfant.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Karima Nadir s’insurge et se demande comment est-ce que ce média a-t-il pu se procurer ce document ? Et Karima Nadir d’ajouter qu’elle va saisir la justice au moment opportun.
L’ASDHOM rappelle que le Maroc est signataire depuis 1990 de la Convention internationale des droits de l'enfant , adoptée le 20 novembre 1989 dans le but de reconnaître et protéger les droits spécifiques des enfants.
Ladite convention garantit à tous les enfants la protection de leurs droits et de leurs libertés.
L’ASDHOM condamne fermement ces nouvelles atteintes aux libertés individuelles.
L’ASDHOM exprime sa totale solidarité avec Fadela el-Makhloufi et Karima Nadir et dénonce toute forme d’intimidation envers les militantes féministes marocaines.
Paris, le 6 novembre 2020
Bureau exécutif de l’ASDHOM
Ayad AHRAM
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