MAROC : Maâti Monjib condamné en son absence
L’historien et défenseur des droits humains marocain, Maâti Mondjib, a été condamné à un an de prison pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État » dans une affaire qui remonte à l’année 2015 et au moment où il est en détention préventive depuis le mois de décembre dernier. L’opposant qui s’est illustré, notamment en accusant les services de sécurité de « terroriser les journalistes et les opposants en général », a été condamné lors d’une audience à Rabat à laquelle ni lui, ni ses avocats n’avaient assisté, a expliqué l’un d’eux.
Les avocats de M. Mondjib n’ont pas été informés que « le verdict allait tomber» mercredi dernier, a expliqué Me Abdelaziz Nouyadi. C’est à partir d’un site du ministère marocain de la Justice accessible aux avocats que le jugement a été connu dans une affaire où six autres journalistes et militants des droits de l’homme marocains ont été condamnés. Maâti Mondjib a été placé en détention préventive, le mois dernier, après des accusations de « blanchiment d’argent » en rapport avec la gestion d’un centre créé par l’intellectuel marocain afin de promouvoir le journalisme indépendant.
Amnesty international a appelé à
la libération, « sans condition », de Maâti Mondjib ; dénonçant une
campagne pour restreindre le droit à la liberté d’expression dans le
royaume. « Les autorités marocaines doivent libérer immédiatement et
sans condition le défenseur des droits humains, Maâti Mondjib et
abandonner toutes les accusations portées contre lui, y compris celles
qui découlent d’un précédent procès en cours depuis 2015, en relation
avec son travail sur la liberté d’expression », a indiqué l’ONG dans un
communiqué. Amnesty International estime que « les accusations portées
contre lui sont liées à des activités protégées par le droit à la
liberté d’association qui ne justifient ni poursuites ni placement en
détention ». Par ailleurs, Amna Guellali, directrice adjointe du
programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International a
précisé que « depuis qu’il a donné une interview à un média de premier
plan dans laquelle il critiquait les services de renseignement marocains
qui répriment les opposants politiques, Maâti Mondjib, a subi le
harcèlement de la police et subit aujourd’hui un procès pour l’exemple
».
Mokhtar B.
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