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mercredi 9 mars 2022

Sortons de la logique de guerre

Sortons de la logique de guerre
Il y a un prélude au drame qui se joue actuellement en Ukraine. L’histoire précédant la guerre en Ukraine est celle de l’humiliation et de l’encerclement de la Russie. Ce rappel historique ne justifie pas la guerre actuelle, ni ses bombes, ni ses obus qui s’abattent sur les Ukrainiens, sur les gens ordinaires, les pauvres et les jeunes avant tout qui finissent par mourir sous les bombes ou qui sont obligés de s’enfuir de tout ce qui leur était cher. Comme l’ont démontré l’Afghanistan et l’Irak, ni la guerre, ni l’occupation ne mènent vers une paix durable et vers plus de justice. Elles provoqueront des guerres prolongées, des millions de réfugiés, un racisme qui s’est déjà dirigé contre les travailleurs venus des pays de l’Est dans le passé. Ce racisme se concentre aujourd’hui contre les Russes, et demain sans doute aussi contre les Ukrainiens, une fois calmée l’hystérie médiatique autour de la guerre.
Un rappel historique peut nous apprendre que notre solidarité avec les victimes de cette guerre doit se construire en dehors du cadre de l’alliance militariste et impérialiste qu’est l’OTAN. La réponse à la guerre actuelle n’est pas la livraison d’armes, ni l’envoi de militaires ou de volontaires, ni les sanctions qui vont provoquer des famines bien au-delà de la Russie. Elle consiste à construire une nouvelle solidarité internationale pour un accord de paix juste et durable entre la Russie en l’Ukraine, et pour la création d’une alliance de pays neutres, hors de l’OTAN. 
 
Une humiliation qui ne pouvait pas durer
Je me souviens de l’effondrement de l’URSS en 1989 et de la restauration dans ce pays d’un capitalisme on ne peut plus sauvage. L’ex-URSS a été traité et humilié comme un pays qui avait perdu une guerre qui a duré, sous différentes formes militaires et économiques, tout le long du XXème siècle.
La contrerévolution de 1989, sous inspiration de Reagan et de Tatcher, a causé une catastrophe sans précédent qui s’est abattue sur ce pays immense : fermeture et vente aux enchères de ses usines, pillage de ses richesses, des dizaines de millions de simple gens sans salaire, sans pension, sans soins, sans rien pendant des années, un nombre de suicides qui a explosé, la création d’une classe de millionnaires (appelés oligarques en Occident pour ne pas les confondre avec nos propres bandits). La Russie devenait un état réduit à l’état de paria, qui ne pourrait plus jamais faire partie des grandes puissances. Dorénavant, il n’y avait qu’un monde unipolaire, sous la domination sans limites des multinationales jusqu’au coin le plus éloigné du monde, avec une explosion jamais vu de la pauvreté et des inégalités.
Ca ne suffisait pas. En lieu et place du désarmement général et de l’établissement de nouvelles relations internationales équitables, la même hostilité qu’on avait connu contre l’URSS a continué, cette fois contre la Russie. Dans les décennies qui suivent, tous les anciens pays alliés de l’URSS et anciens membres du Pacte de Varsovie ont été intégré dans la politique agressive contre la Russie.
La RDA (République démocratique allemande) était absorbée par l’Allemagne de Ouest en 1990. La Tchécoslovaquie se scindait en deux en 1993. En 1992, la Yougoslavie cessait d’exister et se décomposait en 5 morceaux : Bosnie Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, la Slovénie et la Serbie. En 1999, le président américain Bill Clinton lance une campagne de bombardements de la Yougoslavie, sous le drapeau de l’OTAN, sans l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU. Partout, des gouvernements de droite racistes et des groupes fascistes faisaient leur retour en force dans tous les pays de l’Est.
Dans tous les pays « récupérés » l’Otan installe ses missiles. En 1949, l’OTAN ne comptait que douze pays membres : la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la France, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. Depuis la chute de l’ex URSS, l’OTAN a presque triplé sa taille avec ses trente membres. À partir de 1999, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque rejoignent l’OTAN. En 2002, la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie rejoignent l’OTAN. En 2009, l’Albanie et la Croatie d’adhérent. En 2017 : le Monténégro. En 2020 : la Macédoine du Nord. En 2014, le parlement ukrainien vote la renonciation à son statut de pays non-aligné, et en 2021, l’Ukraine devient officiellement candidate à l’adhésion à l’OTAN.
Pourquoi cette provocation, cette fois d’un pays qui avait fait partie de l’ex-URSS ? Pourquoi l’Ukraine quitte-t-elle le camp de la neutralité auquel appartiennent toujours des pays comme l’Irlande ? Ce dernier pays refuse toujours une adhésion à l’OTAN, malgré l’insistance du chef de l’OTAN, Rasmussen, qui déclarait en 2013 que « la porte est ouverte pour l’Irlande » et qu’elle serait « chaleureusement accueillie ».

 

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