Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Publié le Jeudi 5 Janvier 2023
16 février 2020. Manifestation dans le camp de réfugiés sahraouis de Rabouni (Algérie) pour la libération de la militante Sultana Khaya, en lutte contre l’occupation marocaine du Sahara occidental. © Malainin Mistafa/ MAXPPP /EFE
16 février 2020. Manifestation dans le camp de réfugiés sahraouis de Rabouni (Algérie) pour la libération de la militante Sultana Khaya, en lutte contre l’occupation marocaine du Sahara occidental. © Malainin Mistafa/ MAXPPP /EFE

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans  ...


Il reste 85 % de l'article à lire, la suite est réservée aux abonné.es.
Profitez d'un accès illimité aux contenus en ligne et soutenez une rédaction jeune, libre et engagée !
Abonnez-vous à l'Humanité à partir de 9,90€/mois
Déjà abonné ? Identifiez-vous