Source : LesInfos.ma
26/07/2018
Chaque année des milliers de hauts cadres marocains quittent le pays pour des horizons professionnels plus prometteurs. Parmi les cerveaux qui décident de rester, une majorité évoquent son mécontentement. Le Maroc semble peiner à conserver et stimuler ces professionnels, dont les profils séduisent davantage hors des frontières du Royaume.
Le constat est alarmant ! Chaque année, plus de 8000 hauts cadres,
formés dans les secteurs privé et public du Maroc, décident de
s'expatrier pour des raisons professionnelles. Selon la présidente de la
Fédération marocaine des technologies de l'information, Salwa
Belkziz-Karkari, relayée par nos confrères de l’Économiste, la majorité
de ces profils prometteurs choisissent de quitter délibérément les
frontières marocaines après y avoir exercer une activité
professionnelle. Leur décision s'appuie donc sur une expérience concrète
et réelle du terrain et du marché professionnel local.
De nombreux secteurs d'activités souffrent de cette fuite massive des
cerveaux. La Santé cristallise en effet quantité de frustrations auprès
des jeunes médecins, qui ne disposent pas des moyens et conditions
nécessaires pour exercer convenablement, dans un secteur où le système
public est lacunaire et vétuste. La récente affaire du médecin
spécialiste Mehdi Echafî, qui a défrayé la chronique, est symptomatique des maux qui rongent ce secteur.
Le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi soulève quant à lui le cas de l’ingénierie au Royaume. A l'occasion de la remise des diplômes de la 29e promotion de l’École Nationale Supérieur d’Électricité et de Mécanique (ENSEM), le ministre a signalé que tous les ans, plus de 600 ingénieurs quittent également le pays. Un chiffre équivalent aux diplômés des quatre écoles d'ingénierie de l'Université Hassan II de Casablanca, précise le ministre !
Le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi soulève quant à lui le cas de l’ingénierie au Royaume. A l'occasion de la remise des diplômes de la 29e promotion de l’École Nationale Supérieur d’Électricité et de Mécanique (ENSEM), le ministre a signalé que tous les ans, plus de 600 ingénieurs quittent également le pays. Un chiffre équivalent aux diplômés des quatre écoles d'ingénierie de l'Université Hassan II de Casablanca, précise le ministre !
Aucune évolution de carrière
L'état des lieux inquiète et effraye. Quelles raisons poussent cette
matière grise à fort potentiel à s'envoler vers de nouveaux cieux ? Pour
le site spécialisé en recherches d'emploi ReKrute.com, les motivations
sont multiples...et évidentes ! Une récente étude menée auprès de près
de 3000 cadres a en effet confirmé que 60% d'entre eux « n'ont pas le
moral ». Fortement démotivés au travail, un quart de ces hauts cadres
estime sa vie professionnelle décourageante, tandis que 19% la trouve
épuisante.
Le nerf de la guerre se résume ici en deux termes : rémunération et
mission. Sources essentielles de la démotivation, ces deux aspects de la
vie professionnelle grèvent totalement la donne. Et pour cause : près
de 62% des cadres se disent insatisfaits de leur rémunération,
lesquelles ont tendance à stagner de longues années ; et 55% des sondés
déplorent le fait que leur employeur « ne leur donne pas le moyens
d'atteindre les objectifs fixés ». Pire, souffrant d'un manque de
renouvellement des tâches à accomplir, près de 65% de ces hauts cadres
n'entrevoient aucune évolution de carrière.
A ces tristes chiffres, s'ajoute le sentiment d'absence de
reconnaissance professionnelle, la sensation de n'être qu'une variable
interchangeable. Un mal dont souffrent 54% des cadres sondés, qui
évoquent le sentiment d'être « ignoré » au travail. 69% des cadres
soulignent en effet que rien ne semble être mis en place pour leur
bien-être professionnel.
Plus que jamais, cet ère de la mobilité, de la flexibilité de l'emploi
et des nouvelles approches du travail se conjugue avec de multiples
défis de croissance et de développement, mus par des ressources humaines
compétentes. Si le Maroc ne parvient pas à revisiter, dynamiser et
moderniser sa conception du marché et le fonctionnement – encore trop
linéaire et conservateur voire sclérosé – du management, il pénalisera
ce développement auquel il aspire tant.
Pour Salwa Belkziz-Karkari, si le Royaume « néglige » ces profils à
haut potentiel, d'autres en revanche y voient du pain béni. La
présidente de la Fédération marocaine des technologies de l'information
assure que chaque semaine de nombreuses multinationales françaises
organisent des missions recrutement au Maroc. Elles dénichent des
compétences recherchées puis leur propose des salaires élevés, des
conditions de travail avantageuses et des missions attrayantes.
Difficile de refuser....
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