Communiqué de presse
Le
2 avril 2020, Ali Aarrass est sorti de la prison de Tiflet 2 au Maroc.
La tête haute, le sourire aux lèvres. Une autre épreuve, de trois mois
de confinement au Maroc, sous étroite surveillance policière,
l’attendait avant de pouvoir enfin retrouver les siens en Belgique.
Ali
Aarrass est un survivant. Innocenté par la justice espagnole, extradé
au Maroc, il a survécu à la torture, à un procès-spectacle sans preuve,
aux années d'incarcération arbitraire, longtemps à l’isolement, aux
représailles pour avoir osé dénoncer un système qui broie les hommes et
les femmes et obtenu un soutien indéfectible d’Amnesty International et
de nombreux sympathisants, en Belgique, au Maroc, en Espagne, au
Royaume-Uni et ailleurs.
Ali Aarrass aussi à plusieurs grèves de la faim
et de la soif, pauvres armes pour protester contre les abus et les
mauvais traitements.
A
58 ans, Ali Aarrass est libre, enfin, mais il est fragilisé, affaibli
et amaigri. Depuis des décennies, les études scientifiques démontrent
les conséquences néfastes, physiques et psychiques, des détentions de
longue durée, soit supérieures à 5 ans. Après une telle période, la
privation de liberté agresse le système nerveux à cause des contraintes
perpétuelles et des restrictions qu’impliquent nécessairement le milieu
carcéral.
Dans
le cas d’Ali Aarrass, les conséquences traumatiques sont encore plus
importantes du fait de la torture subie et des effets dramatiques de
l’incarcération en isolement, également documentés depuis de nombreuses
années (dépression, trouble du sommeil, trouble de l’attention,
automutilation, etc.). Tout ceci est encore plus durement vécu à partir
de 50 ans. Le Dr. Brie Williams de l’Université de Californie, explique
ainsi : « Le confinement solitaire de personnes plus âgées risque de
développer ou d’aggraver les maladies chroniques : le manque de lumière
naturelle et de soleil peut causer de sérieuses déficiences en vitamine D
et augmenter le risque de fractures osseuses ; le manque de stimulation
sensorielle dû au confinement prolongé dans une cellule vide peut
détériorer la santé mentale et conduire aux pertes de mémoire ; les
limites extrêmes imposées à la mobilité corporelle par le manque
d’espace ne peuvent que détériorer le corps privé d’exercice »
L’état
de santé d’Ali Aarrass est vraiment préoccupant. Il est primordial pour
lui de pouvoir enfin accéder aux soins de santé rendus indispensables
par l’enfer qu’il a traversé. Sa reconstruction demandera du temps. Il
n’est actuellement pas capable de répondre aux nombreuses sollicitations
de la presse, dont l’intérêt le touche énormément.
Il
espère et pense pouvoir répondre à toutes vos questions lors d’une
conférence de presse, début septembre 2020. Ali Aarrass et ses avocats
feront alors un premier bilan sur le passé, le présent et les
perspectives d’avenir.
Par Farida Aarrass et Luk Vervaet pour le Comité Free Ali Aarrass (www.freeali.net)
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