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Télégrammes

Crise du bétail : le Maroc se tourne vers l’Australie
Le Maroc prévoit d’importer jusqu’à 100.000 moutons vivants d’Australie chaque année, une priorité urgente avant l’Aïd Al-Adha. Cette décision vise à compenser la forte baisse du cheptel national due à la sécheresse. Les experts critiquent l’échec du plan “Maroc Vert”, accusé d’avoir aggravé la crise de l’élevage. Ils dénoncent aussi le manque de soutien aux éleveurs locaux, la spéculation et la priorité donnée aux cultures d’exportation au détriment de la sécurité alimentaire nationale.

dimanche 31 octobre 2021

Devant le silence de l’Élysée envers la Palestine, le Sahara occidental et sa complaisance avec le Maroc, des députés français s’insurgent

par Smaïl Rouha, L'Expression, 31/10/2021

La France n’a jamais réagi publiquement à l’utilisation, par le royaume du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien Pegasus.

Nonobstant quelques querelles diplomatiques passagères, Paris entretient historiquement des relations de complaisance avec Rabat. Compromis et proximité institutionnelle au mépris des droits de l'homme. De petits arrangements entre amis, que dénonce le député havrais, Jean-Paul Lecoq, qui a accusé le gouvernement français d'être à la solde du Makhzen et des puissants lobbys internationaux. 

Le député communiste français n'y est, franchement, pas allé avec le dos de la cuillère, dans la question posée au Premier ministre, Jean Castex, sur les plaintes en diffamation déposées par le roi du Maroc contre Mediapart, Le Monde, Radio France et L'Humanité, pour avoir révélé ou dénoncé l'affaire Pegasus. Le tribunal de Paris examinera, le 6 décembre la recevabilité des poursuites engagées par le royaume du Maroc. Anticipant la réponse du Premier ministre - le gouvernement ne commente pas les actions en justice- Jean-Paul Lecoq a qualifié l'affaire de «sujet totalement politique». Politique, car estime le député havrais, à juste raison, qu'au regard de son importance et des terribles répercussions qu'elle pourrait induire sur la liberté de la presse, «depuis la Révolution française, il est rarissime qu'un État étranger dépose plainte contre des médias français, pour les faire taire». Et de rappeler que «six plaintes, sur les sept qui ont été déposées depuis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, dont l'article 11 garantit la liberté de la presse, l'ont été par le royaume du Maroc». Sic! 

Histoire : photos de la fuite des Sahraouis vers l'Algérie, en 1975/1976

Barbara Weingartner 

 Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout et plein air

Déplacés de chez eux

Avec rien d'autre que les robes sur le corps : les familles sahraouies fuient les bombardements marocains à travers le Sahara occidental vers l'Algérie pendant l'hiver 1975/76.

Photo: ALGÉRIE PRESSE SERVICE
 Peut être une image de une personne ou plus et personnes debout

 

samedi 30 octobre 2021

attac - COP26 et 6 novembre : mobilisations pour la justice climatique



COP26 et 6 novembre : mobilisations pour la justice climatique



Mobilisation 30 octobre 2021


Bonjour,

Six ans après l’accord de Paris, les dirigeant·es du monde entier se réunissent à nouveau pour la COP 26 à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre. Cette COP se déroule après un été qui, entre méga-feux, pluies torrentielles et famines, nous a une nouvelle fois permis de mesurer les conséquences des dérèglements climatiques aux quatre coins de la planète. Or les engagements des différents pays sont loin d’être à la hauteur. Aux cotés de la Coalition COP26 au Royaume-Uni et de nombreux mouvements à travers le monde, Attac appelle à se mobiliser le 6 novembre dans le cadre d’une journée internationale d’action.

Il est plus que temps de poursuivre et d’amplifier la lutte pour la justice climatique et environnementale. De mobilisations en résistances, d’alternatives en inventions, les solutions existent, faisons-les connaître : où que nous soyons, passons à l’action contre les multinationales qui ravagent la planète, contre les accords de libre-échange qui multiplient les flux de marchandises, contre l’évasion fiscale qui nous prive des fonds nécessaires à la bifurcation sociale et écologique...

En France, plus de 110 organisations, dont Attac, ont déjà signé l’appel à mobilisation pour la justice climatique.
Soyons nombreuses et nombreux le 6 novembre à rejoindre les manifestations, actions ou débats publics : retrouvez sur le site la liste des initiatives organisées sur tout le territoire. Cette liste, ainsi que l’événement facebook seront mis à jour au fur et à mesure dans les jours qui viennent.

Pour préparer au mieux cette journée de mobilisation, vous pouvez retrouver sur le site notre analyse et nos propositions avec un 4 pages sur les enjeux de la COP26 "Négociations internationales sur le climat : pour les riches, par les riches".

Retrouvez toutes les infos, visuels et matériels sur l’espace vie interne. Vous y trouverez notamment des banderoles, mais également des matériels Plus Jamais ça et un tract « débranchons l’accord UE-Mercosur et le Traité sur la Charte de l’énergie » que vous pouvez également utiliser et diffuser lors de ces mobilisations.

À Glasgow, une délégation d’Attac sera présente pour participer aux actions et débats organisés par les mouvements sociaux, au tribunal international des droits de la Nature, au sommet des peuples ainsi qu’à la grande marche du 6 novembre. Vous pourrez la suivre sur le site d’Attac et sur les réseaux sociaux. Certaines activités du sommet des peuples, du 7 au 10 novembre, seront accessibles à distance et traduites en français : vous pouvez vous inscrire en sélectionnant votre activité sur le programme en ligne puis en cliquant sur "register" (il faut d’abord cliquer sur "translations" puis "french" dans la colonne de gauche pour identifier les activités traduites en français).

Enfin, un rappel : début octobre, Attac a fait paraître aux éditions Les Liens qui libèrent, son nouveau livre « Pour la justice climatique, stratégies en mouvement », à commander sur la boutique en ligne.

À bientôt,

L’équipe de campagne climat



Attac France — 2021
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Les aveux ne suffisent pas

 


Avouer après avoir commis l'irréparable en détruisant des pays et des peuples ne suffit pas, les criminels de guerre doivent être jugés.
 
 
Destruction de l'Irak avec 4 million de morts, blocus et embargo de Gaza depuis 2009 ...
L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a surpris tout le monde en avouant pour la première fois dans un entretien qu’il a accordé au Guardian que les dirigeants des grandes puissances occidentales, lui-même inclus, ont commis l’irréparable pour avoir cédé aux pressions d’Israël.

Affaire Pegasus: audience le 6 décembre sur la recevabilité des poursuites engagées par le Maroc

Le tribunal de Paris examinera le 6 décembre la recevabilité des poursuites engagées par l’État marocain contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé l’affaire.

Lors d’une audience de procédure devant la 17e chambre correctionnelle mardi, le parquet a fait savoir qu’il requerra l’irrecevabilité des citations directes, en se fondant sur une jurisprudence récente de la Cour de cassation.

Saisie déjà par le Maroc après plusieurs rejets de ses plaintes, la Cour a jugé en 2019 qu’un État ne pouvait pas engager de poursuites en diffamation publique, faute d’être un « particulier » au sens de la loi sur la liberté de la presse.

« Le royaume du Maroc ne refuse pas et ne redoute pas une audience sur l’irrecevabilité », a réagi auprès de l’AFP Me Olivier Baratelli, avocat du royaume du Maroc, déplorant un « artifice de procédure, créé de toutes pièces par les prévenus pour tenter d’esquiver le débat de fond. »

Le Maroc est « parfaitement recevable », a-t-il insisté, soulignant « toute la détermination du Maroc à poursuivre en diffamation, tous ceux qui ont pu prétendre que le Maroc avait utilisé le logiciel Pegasus. C’est rigoureusement faux ».

Sahara Occidental: Texte intégral de la résolution 2602(2021) (*)

Nations Unies S/RES/2602 (2021)
Distr. du Conseil de sécurité Général
29 octobre 2021
Résolution 2602 (2021)
Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 8890e séance, le 29 octobre 2021
Le Conseil de sécurité,
Rappelant et réaffirmant toutes ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental,

Réaffirmant son ferme soutien aux efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour mettre en œuvre les résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) et 2548 (2020),

Rendant hommage à Horst Köhler, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, et saluant les efforts qu’il a déployés pour organiser le processus des tables rondes, qui a créé une dynamique dans le processus politique,

Se félicitant de la nomination de Staffan de Mistura en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et l’exhortation à la paix,

Se félicitant de la nomination de Staffan de Mistura comme Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et demandant instamment la reprise constructive du processus politique, en s’appuyant sur les progrès réalisés par l’ancien Envoyé personnel,

Se félicitant de la dynamique créée par la première table ronde des 5 et 6 décembre 2018 et la deuxième table ronde des 21 et 22 mars 2019, et de l’engagement du Maroc, du Front POLISARIO, de l’Algérie et de la Mauritanie dans le processus politique de l’ONU sur le Sahara occidental de manière sérieuse et respectueuse afin d’identifier les éléments de convergence,

Encourageant la reprise des consultations entre l’Envoyé personnel et le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à cet égard afin de tirer parti des progrès accomplis,

Réaffirmant son engagement à aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur le compromis, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard,

Réitérant son appel au Maroc, au Front POLISARIO, à l’Algérie et à la Mauritanie pour qu’ils coopèrent plus pleinement les uns avec les autres, y compris en établissant une confiance supplémentaire, et avec les Nations Unies, ainsi que pour qu’ils renforcent leur participation au processus politique et réalisent des progrès vers une solution politique,

Reconnaissant que l’obtention d’une solution politique à ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité, ce qui conduirait à son tour à des emplois, à la croissance et à des opportunités pour tous les peuples de la région du Sahel,

mercredi 27 octobre 2021

 

mardi 26 octobre 2021

Sortir des poissons dans le désert sahraoui !

Pisciculture dans les camps de réfugiés sahraouis
Photo : Le biologiste Teslem Sidi Ali observe un bassin de cichlidés reproduits dans le désert.

Gemma Saura

 

Attraper du poisson dans le désert. Le vétérinaire saharien Shabahi Mayu, qui travaillait dans une usine du pays basque et comme oléiculteur à Jaén, se souvient des regards incrédules lorsqu'il a déclaré qu'il retournait dans des camps de réfugiés à Tindouf, en Algérie, pour créer une pisciculture au milieu du Sahara. Deux ans et demi plus tard, l'émerveillement du poisson fonctionne toujours. Chaque semaine, depuis un mois ils livrent du poisson du désert aux hôpitaux des camps . La première production est petite, 1,3 tonne de tilapia, mais en février on espère pouvoir livrer quatre tonnes et demi.
Cela semblait être une entreprise impossible, mais rien de plus impossible que le mouvement indépendantiste sahraoui qui survit à 45 ans d'exil dans ce paysage rude avec un équilibre défavorable entre les forces militaires et diplomatiques. Ce n'est pas la seule métaphore des eaux nuageuses où les cichlidés nagent. La pisciculture reflète le grand dilemme des réfugiés : continuer à vivre dans la misère, à la merci de la charité, ou construire, créer un avenir, malgré le risque qu'ils prennent dans cette terre empruntée, en  continuant à rêver de revenir dans  leur propre pays.
  

 

Blocage des efforts de l'ONU au Sahara occidental

Ross impute au Maroc la pleine responsabilité

L'ajout de la surveillance des droits de l'homme dans le mandat de la MINURSO «serait impossible à mettre en oeuvre car le Maroc trouverait le moyen de le bloquer sur le terrain, comme il l'a fait en 2000 avec la préparation d'un référendum d'autodétermination par la MINURSO», a écrit M. Ross sur son compte Facebook.

Le Maroc est responsable du blocage des efforts visant à inclure la surveillance des droits de l'homme dans le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), affirme l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, appelant le Conseil de sécurité onusien à prendre «des mesures correctives» pour débloquer le processus de paix. L'ajout de la surveillance des droits de l'homme dans le mandat de la MINURSO «serait impossible à mettre en oeuvre car le Maroc trouverait le moyen de le bloquer sur le terrain, comme il l'a fait en 2000 avec la préparation d'un référendum d'autodétermination par la MINURSO», a écrit M. Ross sur son compte Facebook. L'ancien envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara occidental (de 2009 à 2017), répondait ainsi à une lettre adressée par dix sénateurs, démocrates et républicains, au secrétaire d'Etat américain Antony Blinken pour demander instamment que la surveillance des droits de l'homme soit ajoutée au mandat de la MINURSO. La lettre publiée par PassBlue, un site de journalisme en ligne, a cité, selon M. Ross, un ancien chef de la MINURSO selon lequel prendre cette mesure (inclusion des droits de l'Homme) ne ferait qu'ajouter «un autre élément non applicable» à son travail. Dans sa réponse, Christopher Ross explique pourquoi le Maroc «bloquerait» un mandat des droits de l'Homme. Selon lui, «un tel mandat donnerait aux résidents sahraouis un moyen transparent d'informer le monde extérieur de leurs points de vue, alors que le Maroc a fait tout son possible pour empêcher que sa revendication sur le territoire ne soit affaiblie». Il dira également dans ce sens que le Maroc refuserait aussi d'organiser un référendum, «de crainte que le résultat soit l'indépendance».
Pour Christopher Ross, la question des droits de l'homme «est devenue un front de bataille de substitution», en l'absence de progrès substantiels sur l'avenir du Sahara occidental. Il rappelle dans ce contexte que «les rapports du secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité ont toujours appelé à une surveillance indépendante soutenue des droits de l'homme» et que «le Front Polisario était prêt à accepter une telle surveillance, mais, par directive royale, le Maroc ne l'a pas fait». Et d'ajouter que «cet aspect et d'autres de la position du Maroc font fi non seulement des recommandations de deux secrétaires généraux successifs de l'ONU sur la surveillance des droits de l'homme, mais aussi des appels répétés du Conseil de sécurité à des négociations sans conditions préalables». Il souligne également que «Rabat a court-circuité ces négociations en tentant d'imposer en vain sa proposition d'autonomie comme seul point à l'ordre du jour», mais «l'attachement de la France à la stabilité marocaine l'oblige à empêcher tout effort sérieux de mise en cause du Maroc pour son non-respect des orientations du Conseil de sécurité». Et face au blocage du processus de règlement du conflit au Sahara occidental, l'ancien envoyé spécial du SG de l'ONU appelle le Conseil de sécurité à prendre «des mesures correctives», probablement en élargissant le mandat du nouvel envoyé personnel (Staffan de Mistura) «au-delà de la simple convocation de réunions et de navettes à la recherche de flexibilité», pour, dit-il, éviter «la même situation de blocage» dans laquelle étaient confrontés ses trois prédécesseurs.

 

Accueil des migrants à l'église Sainte Catherine de Briançon

https://gallery.mailchimp.com/f35dd1350edd04425c785ace6/images/47733579-1d89-4523-85c8-7d5755bc6bbf.jpg[FLASH LETTER - ACCUEIL A L'EGLISE SAINTE CATHERINE]
Les personnes exilées qui dormaient dans la gare de Briançon depuis dimanche soir ont été accueillies dans l'Eglise Sainte Catherine par le prêtre de Briançon et l'évêque de Gap et d'Embrun.
Nous vous donnons  rendez-vous demain matin 27 octobre à 08h30 devant l'Eglise Sainte Catherine (rue Alphand)

lundi 25 octobre 2021

Liberté de la presse. Pourquoi l’Humanité dérange le pouvoir marocain

Ce lundi, notre journal, cible du logiciel espion Pegasus, organise une soirée de soutien au droit d’informer. Pour la première fois de son histoire, la rédaction est visée par une plainte d’un État tiers. Les journalistes cibles d’une plainte du Maroc et les titres qui les emploient contre-attaquent. Mais le soutien de leurs pairs et, surtout, de l’État français tarde à venir.

Comment mettre fin à une brouille diplomatique ? La France dispose d’une série d’outils pour resserrer des liens distendus. S’agissant du Maroc, après le dépôt d’une plainte pour torture qui avait abouti à la convocation d’Abdellatif Hammouchi, le puissant patron de la Direction générale de la sûreté nationale et de la Direction générale de la surveillance du territoire, la réconciliation s’est faite par l’entremise d’une fidèle amie du royaume, la socialiste Élisabeth Guigou. Présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, elle fait adopter, en 2015, un protocole d’entraide judiciaire franco-marocain qui oblige Paris, malgré son adhésion à la Cour pénale internationale, à abandonner sa compétence universelle.

Il lui est, depuis, impossible de juger des crimes commis hors de ses frontières en matière de torture si les actes ont eu lieu au Maroc. Ce fut ensuite au tour du président Hollande d’agiter un « hochet » de style Ancien Régime en élevant Abdellatif Hammouchi au grade d’officier de la Légion d’honneur. Dans un réflexe tout napoléonien, l’ex-chef de l’État semblait répondre aux associations de défense des droits et des libertés qui contestent cette nomination : « C’est avec des hochets que l’on mène les hommes. »

Icon Bullhorn Soirée exceptionnelle : la liberté d’informer face à Pegasus 
À la suite du scandale d’espionnage Pegasus, le Maroc, qui a surveillé  l’Humanité au moyen du logiciel israélien, a osé porter plainte contre le journal.  L’Humanité ne cédera jamais aux pressions et aux intimidations. À la veille de l’audience, nous le ferons savoir au cours d’une soirée en présence de nombreuses personnalités.
Lire aussi :  « Nous ne céderons pas », l’éditorial de Fabien Gay, directeur de l’Humanité
Rendez-vous lundi 25 octobre, à 18 h 15.
Annexe Varlin de la bourse du travail, salle Henaff, 29, boulevard du Temple, 75003 Paris (métro république). 

La flagornerie pèche toutefois par inefficacité, puisque le Maroc est soupçonné, depuis la révélation de l’affaire Pegasus cet été, d’avoir massivement espionné jusqu’aux plus hauts représentants de l’appareil d’État, dont le président de la République, Emmanuel Macron. La liste publiée par Forbidden Stories, Amnesty International et un consortium de 17 médias internationaux sur le système d’espionnage mondial développé par la société israélienne NSO a démontré que l’Humanité était également placée sous étroite surveillance pour son travail.

Le numéro de notre grand reporter Rosa Moussaoui figure ainsi parmi les 50 000 potentiellement happés par le logiciel espion depuis août 2019. En cause, nos reportages lors du mouvement populaire du Rif en 2016, nos enquêtes sur les journalistes indépendants persécutés par le pouvoir marocain Omar Radi et Soulaiman Raïssouni, et notre couverture, en 2016, de la mascarade de procès organisée pour entériner les lourdes condamnations des prisonniers politiques sahraouis après le violent démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, six ans plus tôt. Notre journal a immédiatement porté plainte avec constitution de partie civile avec, à ses côtés, le Syndicat national des journalistes-CGT, pour que toute la lumière soit faite sur ces atteintes mettant en danger nos sources et les voix libres qui, sur place, nous informent.

Convocation au tribunal pour diffamation

Depuis le début de l’affaire, l’État marocain nie avoir eu recours au logiciel espion ; il a ainsi multiplié les procédures contre les organes de presse qui osaient évoquer ses pratiques de surveillance et répression. L’Humanité est ainsi convoquée au tribunal, mardi, à la suite de l’une de ces citations, pour diffamation. « C’est un contrecoup médiatique à usage des Marocains et une tentative de procédure-bâillon », estime l’avocat Joseph Breham, qui défend notre journal dans ces deux dossiers et dont le téléphone a lui aussi été ciblé par le logiciel espion pour avoir traité de nombreuses affaires relatives aux droits de l’homme, au système tortionnaire marocain et aux prisonniers politiques sahraouis.

Icon Quote La plainte a clairement des fins de propagande intérieure afin de prouver que le Maroc est une puissance émergente qui n’hésite pas à croiser le fer avec les grandes puissances. » Hicham Mansouri

Même réaction du côté d’Hicham Mansouri, fondateur de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation, dont le smartphone a également été infecté à une vingtaine de reprises : « La plainte a clairement des fins de propagande intérieure afin de prouver que le Maroc est une puissance émergente qui n’hésite pas à croiser le fer avec les grandes puissances. Localement, l’espionnage du président Macron est perçu comme un exploit qui entretient le mythe des renseignements marocains. » Seulement, note Joseph Breham, la procédure intentée par Rabat pose problème à plusieurs titres : « Le cadre posé est celui d’une plainte pour diffamation, or est-ce qu’un État est un particulier ? Si ce n’est pas le cas, il n’a pas le droit de déposer plainte sauf s’il est un corps constitué de l’État, ce que le Maroc ne revendique pas dans son dépôt de plainte. »

DÉCRYPTAGE    Pegasus, le virus qui avale tout sur les smartphones qu’il cible

Le trou de souris juridique par lequel tente de se faufiler Rabat est également une tentative d’atteindre notre journal financièrement. L’avocat Olivier Baratelli, qui représente le Maroc, a également porté les affaires opposant le groupe Bolloré à de nombreux médias. Des procédures en diffamation qui se sont parfois retournées contre leurs instigateurs, avec des condamnations en appel pour « procédure abusive ».

Empêcher les journalistes étrangers de revenir sur le territoire

Résister à ces pressions : c’est le sens de la soirée de soutien à l’Humanité et à l’ensemble de la presse libre et des reporters menacés que le journal fondé par Jean Jaurès organise ce soir à la bourse du travail de Paris. « Le Maroc attaque systématiquement ceux qui le gênent afin de les empêcher de revenir sur le territoire. Plus aucun journaliste français ne s’y rend à quelques exceptions. La presse étrangère y est complètement muselée », confirme Claude Mangin-Asfari, épouse du prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari, condamné à trente ans de prison, et elle-même visée par le logiciel Pegasus. « Toutes les personnes ciblées sont considérées comme des traîtres, car elles ont travaillé sur la question sahraouie. Une question de dignité nationale qui peut conduire en prison », relève encore la militante, qui se bat pour son droit de visite en prison et a déposé un recours administratif en 2019 après sa cinquième expulsion du territoire. Selon l’enseignante, les procédures judiciaires du Maroc « sont une manière de jeter le doute sur la probité des personnes concernées ».

AFFAIRE OMAR RADI   Révélations sur les méthodes de la monarchie marocaine pour bâillonner la presse

La méthode est similaire aux entreprises de déstabilisation des journalistes d’investigation marocains poursuivis dans des affaires de mœurs. « Le pouvoir est lui-même un grand spécialiste de la diffamation », s’amuse le journaliste Hicham Mansouri, qui ne compte plus le nombre d’attaques personnelles parties du média électronique marocain Barlamane.com, fondé par Mohamed Khabbachi, ancien agent de communication au ministère de l’Intérieur et beau-frère de Yassine Mansouri, patron de la Direction générale des études et de la documentation, soit le service de renseignement extérieur et de contre- espionnage.

Icon Quote Le Maroc renoue avec ses méthodes des décennies 1980 et 1990 car il redoute l’agrégation de soutiens à l’opposition marocaine en France. Bachir Moutik

Cette stratégie d’omerta se déploie dans un contexte de détérioration de la situation au Sahara occidental, avec la reprise des hostilités entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. Selon Bachir Moutik, représentant en France de l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis, également sujette à des intimidations, « le Maroc renoue avec ses méthodes des décennies 1980 et 1990 car il redoute l’agrégation de soutiens à l’opposition marocaine en France ». Le militant ne compte plus les brutales interventions de nervis du régime dans les manifestations parisiennes, jusque dans l’enceinte de l’Assemblée nationale où se déroulaient des conférences sur la question.

Reste les intérêts enchevêtrés entre Rabat et Paris, où naviguent représentants politiques, membres de l’élite économique et patrons de presse, croisant intérêts stratégiques et séjours privés. « Je fais parfois la comparaison avec la Tunisie. Si, demain, le Maroc était amené à connaître un soulèvement, verrait-on des ministres français soutenir le mouvement démocratique ou appuyer coûte que coûte le pouvoir comme ce fut le cas avec Ben Ali ? » interroge Bachir Moutik. D’abord concentré sur la scène intérieure, le champ de la répression s’élargit donc à la presse étrangère. Abdellatif Hammouchi épouse ainsi la vision de son ami Mike Pompeo, ancien patron de la CIA et ex-secrétaire d’État de Donald Trump, qui défendit l’espionnage entre alliés, l’usage de la torture et le recours aux nouvelles technologies à des fins de surveillance. Abdellatif Hammouchi, un ami qui vous veut du bien.

Médias solidaires

C’est une vaste « opération d’intimidation » que dénonce la quasi-totalité de la presse française. Celle qui n’a pas baissé la tête et a continué d’enquêter sur le Maroc et ses méthodes bien éloignées de l’image démocratique que le pays aimerait donner. Forbidden Stories, le réseau de journalistes qui reprend des enquêtes abandonnées par des journalistes menacés, emprisonnés ou assassinés, a été le premier ciblé par le royaume pour ses révélations sur le « projet Pegasus ». En France, le Monde, Radio France, Mediapart et l’Humanité ont fait dans la foulée l’objet d’une plainte en diffamation, inédite de la part d’un État.

L’objectif premier du Maroc n’est pas atteint : la profession n’a non seulement pas arrêté d’enquêter, mais elle a contre-attaqué, par le biais d’une plainte collective lancée par Reporters sans frontières et les 17 journalistes français espionnés par le logiciel Pegasus. D’autres ont suivi : Mediapart et le Canard enchaîné, dont la journaliste Dominique Simonnot (depuis devenue contrôleuse générale des prisons) a été ciblée, puis l’Humanité. Le SNJ-CGT et le SNJ se sont d’ailleurs portés parties civiles.

Icon Quote À travers nous, on cherche à intimider, à faire taire des sources, et nos confrères et consœurs journalistes au Maroc qui essaient dans des conditions très difficiles de faire leur travail »Lénaïg Bredoux, Médiapart

Dans un message adressé aux participants de la soirée de soutien à l’Humanité, Lénaïg Bredoux, responsable éditoriale à Mediapart, avance que « ce n’est pas un hasard si c’est le travail de (Rosa Moussaoui) qui lui a valu d’être ciblée par Pegasus ». Visée elle aussi, comme Edwy Plenel, elle estime qu’ « à travers nous, on cherche à intimider, à faire taire des sources, et nos confrères et consœurs journalistes au Maroc qui essaient dans des conditions très difficiles de faire leur travail ». Une « volonté d’intimidation » soulignée par tous les journalistes qui ont écrit sur le Maroc, qui vise à la fois à museler la presse et à rassurer la classe dirigeante : le pays est « tenu ». Madjid Zerrouky, journaliste au Monde et membre du collectif Forbidden Stories, va plus loin : en attaquant les journalistes, ce sont non seulement eux et leurs sources que le royaume veut faire taire, mais aussi « les opposants lambda », en France et au Maroc, « ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre ».

Mais, si les journalistes et les rédactions ciblés font front, le compte n’y est pas. Dans cette affaire, c’est toute la presse qui est mise en cause. Et, au-delà, la démocratie. Or, les médias non attaqués par l’État marocain ne sortent pas de leur réserve. Quant à la République, alors même que plusieurs membres du gouvernement ont été soumis au même traitement d’espionnage, pas de condamnation officielle.


dimanche 24 octobre 2021

Non à la révocation du statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri ! Stop à l’acharnement !

[afps-adherents] Appel à Action / Non à la révocation du statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri ! Stop à l’acharnement !

Boîte de réception
Forums

afps@france-palestine.org

18:14 (il y a 4 heures)


À afps

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains.

Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem. Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

>> Lire le communiqué de l’AFPS et du Comité de soutien à Salah Hamouri


>> Voir le communiqué du Comité de soutien à Salah Hamouri

C’est maintenant en vertu d’une loi inique qu’Israël projette d’expulser Salah Hamouri. Les Palestiniens de Jérusalem sont soumis par Israël au statut précaire de résident et Israël entend leur imposer un devoir d’allégeance. C’est pour défaut d’allégeance qu’Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Salah Hamouri, premier pas vers son expulsion de sa terre natale.

Comment la France peut-elle accepter que l’un de ses ressortissants soit ainsi soumis à de tels actes inhumains, à des violations constantes de ses droits élémentaires ?

Elle sait parfaitement se faire entendre quand elle en a la volonté, on l’a vu à de nombreuses reprises. Il est temps de le faire avec Israël.

Le Président de la République doit s’exprimer publiquement sur le cas de Salah Hamouri et affirmer qu’il ne laissera pas ainsi les droits élémentaires d’un citoyen français bafoués. Il est de sa responsabilité de protéger tous les citoyens français où qu’ils se trouvent.

Le président de la République doit mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour que ce harcèlement de 20 ans cesse.

Salah doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire. Le Comité de soutien à Salah Hamouri, l’Association France Palestine Solidarité et la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine appellent toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice à interpeller le président de la République.

Appel à action

Envoyez le message ci-dessous au Président de la République en remplissant le formulaire en ligne sur http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/

Monsieur le président de la République,

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains. Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem. Cette révocation est la dernière marche avant  son expulsion de sa terre natale.

Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

C’est pour « défaut d’allégeance » qu’Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri, en vertu d’une loi inique qui contrevient en tous points au droit international : NON, une personne vivant sous occupation ne doit pas allégeance à l’occupant ; OUI, elle a le droit de vivre sur sa terre natale et de résister à l’occupation.

Salah Hamouri doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire.

Nous vous demandons de vous exprimer publiquement sur le cas de Salah Hamouri et de recevoir sa femme officiellement à l’Élysée pour marquer le soutien que vous leur apportez et votre réprobation à Israël.

Nous vous demandons de vous engager et de faire tout ce qui en votre pouvoir pour que soient respectés les droits élémentaires de Salah Hamouri et de sa famille à qui vous devez assistance et protection.

« Suivre l’affaire de près » - comme dit le faire votre Ministre de l’Europe et des affaires étrangères - ne suffit pas, il faut des actes !

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération.
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Association France Palestine Solidarité (AFPS)
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