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jeudi 13 janvier 2022

"Le bourbier diplomatique du Maroc": une analyse à charge contre le ministre des Affaires étrangères

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain - Sputnik France, 1920, 08.01.2022
Le magazine politique américain Foreign Policy a publié une analyse sur la crise que traverse la diplomatie au Maroc. Samia Errazzouki, journaliste marocaine et doctorante à l’université de Californie, estime que Rabat ne jouit plus du soutien indéfectible de Washington. Le responsable de ce marasme serait le chef de la diplomatie Nasser Bourita.
Contrairement à l’image véhiculée par les autorités et les médias du Maroc, la diplomatie de l’unique royaume du Maghreb traverse une véritable crise. C’est en tout cas ce qu’affirme Samia Errazzouki dans une analyse publiée mardi 4 janvier 2022 dans le magazine politique américain Foreign Policy. Journaliste et cofondatrice du collectif féministe Khmissa, Samia Errazzouki est actuellement doctorante en histoire à l’université de Californie à Davis. C’est sous cette casquette d’universitaire qu’elle a rédigée cette analyse qui s’appuie sur une série d’événements et d’éléments qui prouvent, selon elle, que la diplomatie marocaine s’est empêtrée dans un "bourbier" (morass dans le titre anglais).
"Pendant longtemps, le Maroc a été le chouchou des cercles politiques de Washington. Le pays est souvent salué comme le premier à avoir reconnu l'indépendance des États-Unis [en 1777, ndlr], et peu de choses ont fait obstacle aux relations maroco-américaines depuis. Les efforts de lobbying du royaume n'ont historiquement pas nécessité beaucoup de travail pour convaincre les législateurs américains des deux bords [républicains et démocrates, ndlr] d'adopter une législation alignée sur ses intérêts. Aujourd'hui, cependant, le consensus bipartite autrefois inébranlable des États-Unis sur le Maroc s'est éloigné du principe du soutien indéfectible", écrit Samia Errazzouki.
Rabat - Sputnik France, 1920, 22.12.2021
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La colère de Trump

Selon elle, la reconnaissance de la "marocanité du Sahara occidental" par l’ex-Président Donald Trump n’a été qu’un simple détail dans la relation entre les deux pays. "Malgré la volte-face de Washington sur le Sahara occidental, l'ancien chouchou des cercles politiques américains est plus isolé que jamais", note l’universitaire. Samia Errazzouki considère que les soucis de Rabat ont débuté durant de la campagne présidentielle américaine de 2016, lorsque "le roi Mohammed VI avait promis 12 millions de dollars à la Fondation Clinton en 2015". Le monarque s’était donc opposé à Donald Trump.
 
"Pendant toute la durée du mandat présidentiel de Trump, il n'a eu aucune réunion officielle avec le roi Mohammed VI. L’unique fois où des deux chefs d'État étaient proches c’était en 2018 lors de la cérémonie du centenaire de l'armistice en France lorsque leurs images sont devenues virales: Trump regardait alors Mohammed VI assoupi", ironise-t-elle.

 

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