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vendredi 25 mars 2022

Aux Assises internationales du journalisme, du 17 au 19 mars à Tunis, le royaume de Mohamed VI est apparu comme excessivement répressif.

La situation de la liberté de la presse dans les pays arabes et du Maghreb est calamiteuse. C’est ce qu’ont révélé les deuxièmes Assises internationales du journalisme qui se sont achevées samedi 19 mars à Tunis. Elles ont en particulier mis l’accent sur deux pays qui font figure de mauvais élèves : le Yémen, confronté depuis sept ans à une guerre civile dévastatrice, et, plus étonnamment, le Maroc.

En 2002, le royaume était 89e au classement mondial de la liberté de la presse produit par Reporters sans frontières (RSF). En 2021, il est 136e, rapporte Aboubakar Jamai, fondateur en 1997 du média indépendant Le Journal. Un hebdomadaire disparu depuis, sous la pression du régime de Rabat.

Aujourd’hui, les journalistes d’investigation au Maroc ne se comptent plus que sur les doigts d’une main. Deux d’entre eux sont en prison. Et j’en suis un troisième. Devant près de 150 confrères de tous horizons, Abdellatif El Hamamouchi décrit un quotidien fait d’intimidation et de diffamation publique : Je suis sous surveillance étroite. Une Ford grise est garée devant chez moi en permanence et me suit lors de mes déplacements. Mon téléphone a été infecté par le logiciel espion Pegasus.

Ce qui expliquerait, selon lui, que des propos qu’il tient en privé se retrouvent dès le lendemain, déformés, dans les colonnes de journaux proches du pouvoir. Je m’attends à être arrêté a tout moment, ajoute-t-il évoquant Omar Radi et Soulaimane Raissouni, condamnés respectivement à six ans et cinq ans de prison.

En Tunisie, aussi

Ses deux confrères emprisonnés ont été distingués d’un Prix maghrébin de l’éthique journalistique remis dans un pays, la Tunisie, qui, entre 2002 et 2021, est passé de la 128e à la e place du classement de RSF.

Mais depuis, des motifs d’inquiétudes importants y sont aussi apparus, notamment avec le coup de force du président Kais Saied qui a suspendu les travaux du parlement à l’été 2021. Nous sommes extrêmement inquiets de ce virage autoritaire qui affecte directement la presse tunisienne , a déclaré en janvier le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.



 

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