Dans une étude intitulée « Une économie au service des 99% », l’Oxfam (Oxford Committee for Famine Relief) dresse un tableau alarmant sur les inégalités des richesses dans le monde. Le rapport démontre que les économies canalisent les richesses vers une élite fortunée aux dépens des plus pauvres. En effet, seuls huit hommes détiennent autant de richesses que 3,6 milliards des personnes les plus pauvres de l’humanité. Le Maroc, champion des inégalités en Afrique du Nord, ne fait pas exception.
Le rapport, inquiétant, n’est pas sans rappeler les disparités socio-économiques qui sévissent au Maroc.
Le Maroc, le plus mauvais élève d’Afrique du Nord
Malgré les avancées réalisées par le Maroc en matière de lutte contre la pauvreté grâce à l’initiative nationale du développement humain – qui a réalisé des résultats significatifs notamment en faisant chuter le taux de pauvreté absolue de plus de 15% en 13 ans - les disparités socio-économiques persistent et en particulier chez les populations les plus vulnérables faisant du pays le maillon faible d’Afrique du Nord.
Ainsi, selon le plus récent rapport de Bank Al-Maghrib, les riches du Maroc consomment 13 fois plus que les pauvres, soit 33,8% des dépenses totales de consommation. Les moins nantis quant à eux (qui représentent 10% de la population) consomment seulement 2,6%. Et ces inégalités sont davantage creusées entre le milieu urbain et rural. D’ailleurs, 85% de la population rurale vit encore en état de pauvreté absolue. Aussi, selon une enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au Maroc réalisée par le Haut-commissariat au plan (HCP), la dépense de consommation moyenne mensuelle par ménage est respectivement de 7.273 dirhams en milieu urbain et 4.629 dirhams en milieu rural (montant recouvrant l’ensemble des biens et services y compris l’estimation du loyer). Ainsi, l’examen de la distribution de masse des dépenses au niveau national permet de constater que la moitié la plus aisée de la population marocaine s’accapare la part du lion avec 75,8% de la masse totale des dépenses totales de consommation, alors que l’autre moitié – toujours chez les plus aisés – consomme les 24,2% restants.
Dans son analyse, l’Oxfam préconise des changements fondamentaux dans la façon dont nous gérons nos économies afin que celles-ci servent l’ensemble de la population, riches et pauvres confondus. « Il est indécent que tant de richesses soient détenues par si peu de monde, quand une personne sur dix survit avec moins de 2 dollars par jour. Les inégalités enferment des centaines de millions de personnes dans la pauvreté, fracturent nos sociétés et affaiblissent la démocratie », réagit Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.
Le rapport montre que les richesses profitent à une élite fortunée aux dépens des plus pauvres et plus particulièrement les femmes.
Les femmes quant à elles se retrouvent en bas de l’échelle et si la tendance se poursuit, prévient le rapport, il faudra attendre 170 ans avant qu’elles n’atteignent les mêmes salaires que les hommes.
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