jeuneafrique.com, 29/8/2018
Les entrées de migrants en Europe via le Maroc ont explosé depuis le
début de l'année 2018. Entre Madrid et Rabat, la question migratoire est
devenue centrale. Chacun fait face à son agenda, ses besoins et sa
politique intérieure.
Lors d’une expulsion collective du 23 août, l’Espagne a renvoyé vers le Maroc 116 migrants africains entrés clandestinement la veille dans l’enclave espagnole de Ceuta (Sebta). Une pratique rarissime : la dernière expulsion organisée avait eu lieu en 2004. Cette décision, prise dans le cadre d’accords de réadmission signés à Madrid en 1992 selon les autorités madrilènes, a vite été critiquée par des ONG ibériques, à l’instar de Caminando Fronteras, et ont même posé la question de la légalité de la procédure.
En octobre 2017, la Cour européenne des droits de l’homme avait condamné l’Espagne pour avoir renvoyé immédiatement vers le Maroc, sans aucune décision administrative ou judiciaire, des migrants arrivés dans l’enclave espagnole de Melilla. Madrid était au moins censée examiner si des demandeurs d’asile figuraient parmi les personnes renvoyées. Le 23 août dernier, les personnes expulsées ne sont restées que 24 heures sur le territoire espagnol. Bien peu pour un contrôle assidu.
>>> A LIRE – [Infographie] Maghreb : les demandeurs d’asile dans l’Union européenne ont fortement augmenté
Politique intérieure
Durant l’été 2018, la presse espagnole a largement insisté sur les arrivées de migrants depuis le Maroc. Depuis le début de l’année, 27 994 migrants sont arrivés sur les côtes espagnoles depuis le Maroc, d’après les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La nation ibérique dépasse ainsi l’Italie comme pays d’entrée en Europe. 313 personnes sont décédées au large des côtes espagnoles en tentant la traversée. Les autres routes de migration, celle des Balkans et celle à l’est de la mer Méditerranée, se ferment. La voie passant par le Maroc et l’Espagne est donc davantage empruntée.
Lire la suite
Lors d’une expulsion collective du 23 août, l’Espagne a renvoyé vers le Maroc 116 migrants africains entrés clandestinement la veille dans l’enclave espagnole de Ceuta (Sebta). Une pratique rarissime : la dernière expulsion organisée avait eu lieu en 2004. Cette décision, prise dans le cadre d’accords de réadmission signés à Madrid en 1992 selon les autorités madrilènes, a vite été critiquée par des ONG ibériques, à l’instar de Caminando Fronteras, et ont même posé la question de la légalité de la procédure.
En octobre 2017, la Cour européenne des droits de l’homme avait condamné l’Espagne pour avoir renvoyé immédiatement vers le Maroc, sans aucune décision administrative ou judiciaire, des migrants arrivés dans l’enclave espagnole de Melilla. Madrid était au moins censée examiner si des demandeurs d’asile figuraient parmi les personnes renvoyées. Le 23 août dernier, les personnes expulsées ne sont restées que 24 heures sur le territoire espagnol. Bien peu pour un contrôle assidu.
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Politique intérieure
Durant l’été 2018, la presse espagnole a largement insisté sur les arrivées de migrants depuis le Maroc. Depuis le début de l’année, 27 994 migrants sont arrivés sur les côtes espagnoles depuis le Maroc, d’après les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La nation ibérique dépasse ainsi l’Italie comme pays d’entrée en Europe. 313 personnes sont décédées au large des côtes espagnoles en tentant la traversée. Les autres routes de migration, celle des Balkans et celle à l’est de la mer Méditerranée, se ferment. La voie passant par le Maroc et l’Espagne est donc davantage empruntée.
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